« On se reverra dans une autre vie... » (OS One Piece)

« On se reverra dans une autre vie »

À l'intention de l'équipage des Chapeaux de Paille.

Les membres de l'équipage en question se dévisagèrent en silence. L'ambiance était pesante.

De la part de Roronoa Zoro.

Son chapeau enfoncé sur sa tête de sorte qu'une ombre masquait ses yeux, Luffy adressa un signe de tête à sa navigatrice, Nami. La jeune femme s'appuya contre le bastingage, inspira une bouffée d'air, ouvrit l'enveloppe. Et commença la lecture.

Mes chers camarades,

J'écris ces lignes car il me vient soudain la peur de mourir sans avoir pu vous dire tout ce que je tiens à vous dire. Je n'ai jamais été très habile à exposer mes sentiments. Aujourd'hui, je sens qu'il est important que je mette ma fierté de coté pour vous exprimer tout ce que je ne vous dirai probablement jamais, mais qu'il est important que vous sachiez. Je veux dire que c'est important, pour moi.

Si vous lisez ces lignes, c'est que j'ai échoué.

Je ne suis pas le plus grand sabreur du monde.

J'ai échoué parce que j'ai trouvé sur mon chemin un adversaire trop fort pour moi, ou bien parce que j'ai été incapable de parer la faux tranchante de la Mort, je ne sais pas.

Mais vous avez trouvé cette lettre, ce qui signifie que je ne suis plus de ce monde.

Luffy, je commencerai par toi. Mon capitaine. Le seul à vrai dire qui pouvait me convaincre de rentrer dans la piraterie. Merci, Luffy. Merci de m'avoir permis de me rendre sur Grand Line, de rencontrer des ennemis à ma hauteur, merci de m'avoir donné une chance de m'améliorer.

Merci pour ta confiance et ton optimisme.

Merci pour ta détermination, qui nous pousse tous vers le haut. Tu ne te contentes pas d'être fort, tu veux être le meilleur - et tu y arrives très bien. Je me suis reconnu dans ta volonté.

Ne renonce pas. Tu n'as pas encore réalisé ton rêve à l'heure où j'écris ces lignes, j'ignore si c'est le cas à celle où tu les lis. 

Mais ne songe même pas à abandonner à cause de moi. Je te l'interdis.

Luffy essuya rageusement ses larmes et se détourna, portant le regard vers le large.

Nami maintenant. Avant toute chose, tu dois savoir que dès le début, je n'ai pas pu te sentir. J'étais sûr que tu trahirais. Mais notre capitaine possède cette force de conviction à laquelle on ne peut pas échapper.

Tu es restée. Tu es restée et je sais maintenant que tu ne partiras jamais, aussi pingre, voleuse et malhonnête que tu puisse être. Tu as bien mérité ton surnom de Chaton Chapardeur, sorcière. Mais je peux dire que sans toi dans l'équipage, rien n'aurait été pareil.

La voix de Nami trembla et elle s'octroya une pause.

Je vais maintenant m'adresser à toi, Usopp. 

Le roi des tireurs, tu parles... Le roi des bobards, oui ! Si il y a bien une chose que tu m'as apprise, c'est la différence entre les mensonges qui font du bien et ceux qui font du mal. Tu mens mal, Usopp, et il n'y a que les plus naïfs de l'équipage qui te croient. Mais laisse-moi te dire que tes mensonges ne sont que bénéfiques. 

...Et aussi que tes billes explosives sont redoutablement délirantes. 

Le pire, c'est qu'elles fonctionnent.

Usopp sourit à travers les larmes qui dévalaient ses joues et se mit soudain à rire, d'un rire étranglé, entre tristesse et amusement, d'un rire qui se confondait avec ses sanglots.