Matthias posait son regard sur moi, il souriait. Miracle ! Rare étaient les fois où je l'avais vu sourire ainsi, ça n'avait rien d'un sourire forcé. C'était plutôt quelque chose de sincère et d'assez officiel. Seule moi savait ce qu'il en était réellement.
- Je peux leur répondre mon ange ?
- Bien sûr.
Il tournait la tête vers mes parents afin de commencer son explication à deux balles.
- J'étais en voyage d'affaires dans le Colorado, je me promenais près de son université et j'avais une faim grandissante. Je me suis dit pourquoi ne pas aller manger un bout dans le restau du campus, et puis c'est là que je l'ai vu. Troublé par sa beauté j'ai renversé mon café sur ses vêtements, après ça votre fille m'a crié dessus, puis on a parlé un peu et on a gardé contact.
Je souriais bêtement à l'entente de ses paroles un peu catastrophique et très cliché, mais ça tenait debout.
- Oh je n'aurais jamais pensé que ça s'était passé comme ça, lui répondait ma mère, très investie.
Mon père paraissait être un peu plus sur la réserve.
- Et dans quoi travailles-tu ? Demandait-il alors.
Ça y est, c'était l'heure de l'interrogatoire.
- J'ai ma propre entreprise, je vend et j'exporte des d'armes à feu. J'ai commencé à mes 21 ans.
- Et tu as quel âge maintenant ?
- J'en ai 25, je vais sur mes 26 cette année.
Ma mère me lançait un regard indéchiffrable, elle haussait les sourcils puis prenait un gâteau d'apéro. Je me sentais atrocement gênée.
Je me raclais la gorge puis me redressais sur ma chaise.- Et si on parlait d'autre chose ? Demandais-je.
Je ne savais pas qu'il avait cet âge-là, peut-être qu'il mentait, ou peut-être pas. Je regardais mes parents, ils avaient tous deux l'air intrigué par Matthias. Il fallait que je change cette situation.
- De quoi veux-tu parler ma chérie ? Demandait ma mère en souriant.
Je haussais les épaules.
- Je ne sais pas, d'autre chose. Peut-être des enfants, comment ils vont ? L'avant-dernière fois qu'on s'est eu au téléphone ils étaient malades, ça va mieux ?
- Ta mère s'est bien occupée de Giulia et de Guilian, ils se sont remis en peu de temps. Avait répondu mon père, s'efforçant un sourire un crispé.
- D'accord, super, j'irais les voir après le repas.
Ma mère hochait la tête puis regardait son mari avec amour. Elle reposait son regard sur moi avant d'entre ouvrir ses mains.
- Et si nous mangions ?
- Avec plaisir madame Benson. Avait répondu Matthias.
- Tu viens avec moi ma chérie on va prendre des serviettes en papier, j'ai oublié d'en mettre sur la table.
Je haussais les sourcils, c'était surtout une excuse bidon pour parler toutes les deux dans la cuisine. Je me levais et la suivais jusque dans la cuisine, je veillais à bien refermer la porte après moi.
- Qu'est-ce qu'il y a maman ? Soufflais-je agacé par sa flagrante manipulation.
- Oh rien, ton amoureux est très charmant et très poli, tu as bien choisi.
- Maman ! Si tu crois que je l'ai choisi alors tu es encore très loin.
Elle croisait les bras sous sa poitrine et relevait le menton.
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Le démon de Californie
RomanceOn nous a toujours appris que la vie était faite de telle façon que nous étions ce que nous étions. Si tu étais pauvre, tu avais peu de chances de t'en sortir. Si tu étais ringard, tu resterais ringard. Si tu étais une étudiante, c'était différen...