Chapitre 8

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Adam

Suite à cette journée, j'ai dû accuser le coup. Laisser trois minables avoir le dessus sur moi était impensable pour moi. Cela voulait clairement dire que j'étais incapable de protéger ma copine et je ne pouvais pas le supporter.

Lucy l'avait compris car elle m'avait rassuré toute la soirée et les jours suivants. Et plus elle le faisait, plus je me disais que j'étais un minable. C'est moi qui devait la rassurer et non l'inverse.

Bien-sûr, la balafre sur mon bras et sur ma pommette ne disparaîtraient pas en deux jours et il fallait que je trouve un mensonge à raconter à mes parents. Il était hors de question de dire qu'on était parti manifester sur Washington et que cela avait mal tourné. Mon père ne me l'aurait pas pardonné. J'étais mort d'avance.
J'ai donc raconté à mes parents que je m'étais battu avec 3 mecs qui voulaient draguer ma copine.

Si les parents de Lucy furent surpris et attendris par mon héroïsme, mon père ne souleva aucun commentaire. Et quand j'ai soulevé l'idée de me trouver un boulot d'été sur la plage, il pensa que c'était un boulot débile destiné à me rapprocher de mes aspirations minables.
Quoi qu'il en soit et quoi que je fasse, cela ne correspondait jamais à son attente. J'ai fini par me lasser de vouloir lui plaire et à me fouttre de son avis car quoi que je fasse, il trouvait toujours à redire.
Un fossé a commencé à s'élargir entre nous dès ce moment. J'en souffrais encore beaucoup même si  je le gardais pour moi. Mon père avait contribué à mon existence mais il me détestait.

De son côté, ma mère était toujours présente pour moi. Elle m'entourait de tout son amour et me rassurait lorsque cela était possible. Elle lisait en moi comme dans un livre ouvert. Elle a toujours su ce que j'avais et ce que je ressentais. Et d'ailleurs, on se ressemble énormément : spontané, émotif, tendre et sensible. Tout ce que mon père n'est pas et qu'il a du mal à comprendre.

Aussi, à partir de ce moment là, j'avais décidé de me prendre en main et de me trouver un job d'été sur la plage ; m'occuper des plagistes et donner des cours de surf ne devait pas être bien compliqué. En échange, je m'inscrivais dans une salle de sport de la ville dans le but d'étoffer mon apparence. Il était interdit que cela se reproduise.

Du côté de mes amis, si j'avais enterré la hache de guerre avec Jay, il n'en était pas moins un ennemi pour moi et je ne le voyais plus de la même façon.
Cette manière de m'humilier devant ma copine puis de l'embrasser sous mes yeux et vouloir me la prendre étaient autant d'actes que je ne pouvais cautionner.

L'amitié, c'est être solidaire en toute circonstance et soutenir ses amis. Et ce n'était pas ce qu'il faisait envers moi. J'ai longtemps admiré ce qu'il était lorsque je me suis très vite rendue compte que c'était l'inverse qui se produisait.

N'ayant toujours pas choisi d'école pour l'année prochaine, mon père me força à m'inscrire à l'Université de New York. Et comme il est très influent, mon dossier a été accepté. Je me suis inscrit dans une école pour étudier l'histoire de l'art et à 2 heures de temps de celle de Lucy. Autant dire que j'étais vraiment triste de savoir que tout le monde allait à la même Université et que j'allais devoir rester loin de ma copine.

Au mois d'Août, Lucy a commencé à bosser dans l'entreprise familiale. Elle bossait en tant que stagiaire. Elle était chargée de s'occuper de la qualité des produits. Même si je n'appréciais pas qu'elle bosse aux côtés de mon père, j'ai fini par accepter.
Je lui faisais confiance et je me confortais dans l'idée que cela nous aiderait dans nos investigations pour Safeplanet.

Quand tu es partie...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant