Je flottai dans l'espace, des débris tout autour de moi. J'eus le vain réflexe de me boucher le nez, mais je ne ressentais aucune sensation de froid ni le moindre problème à respirer : j'étais dans les bras de Lathelennil, protégée par le champ de confinement de son armure. Autour de nous, parmi les bouts de ferraille, de mobilier de caserne et les corps gelés, je pus discerner Angraema et Círdan, eux aussi auréolés de la légère distorsion que formait le champ énergétique ældien.
Les systèmes anti-gravité intégrés dans leur armure, une merveille d'ingénierie ældienne qui tenait le même rôle que le propulseur sur les combinaisons spatiales humaines, leur permirent de nous diriger vers un sas que je forçai d'un coup de CERG latéral. Nous nous retrouvâmes donc tous les trois de nouveau dans la station, les oreilles cisaillées par une sirène stridente. Les couloirs étaient plongés dans la pénombre, seulement éclairés par intermittence par un éclairage de secours, désagréablement synchronisé avec la sirène.
Attention, attention. Ceci est une attaque terroriste. Veuillez rejoindre vos postes et attributions. Le port de la combinaison keihilin est recommandé. Je répète...
— Pas de temps à perdre, il faut trouver Père ! fit Angraema.
Mon cœur battait la chamade. L'urgence, plus que le petit tour dans l'espace que nous venions de faire.
— Je suis partisan de remonter sur l'Elbereth et de tirer un coup de ton collisionneur sur cette station, fit Lathelennil en me regardant. Ren sera protégé par son champ de confinement.
Je secouais la tête.
— Non, Lathé... Le champ énergétique est insuffisant contre le CERG.
J'étais désespérée. Si ça se trouve, ils l'avaient déjà tué !
— Il nous faut un otage, grogna alors Lathelennil, regardant partout autour de lui. Capturons des soldats adannath, ils sauront bien où est leur prisonnier !
Mais il n'y avait personne dans cette partie de la station. Nous étions apparemment dans la partie technique, des dizaines d'étages sous la station. L'explosion nous avait propulsés bien loin des zones d'habitation, situées beaucoup plus haut.
— On perd du temps, gémis-je.
Les options fusaient confusément, Angraema, Círdan et Lathelennil lançant plans d'offensives désespérées et d'attaques audacieuses les unes après les autres. Nous étions mal préparés.
Nous n'avions pas prévu d'agir aussi vite. Il s'agissait d'abord d'une mission d'infiltration, dans le but de savoir où était détenu Ren. Mais tout s'était accéléré en une fraction de seconde.
— Je viens de recevoir une communication d'Unila, annonça Lathelennil qui s'était éloigné pour parler à son lieutenant dans son holocom. Il me dit qu'ils vont attaquer. Cela détournera leur attention, et suspendra peut-être l'exécution, si notre attaque ne l'a pas déjà fait.
— J'espère bien, murmurai-je.
J'étais complètement découragée.
D'abord Śimrod et Isolda, maintenant Ren... Qu'est-ce que j'allais devenir, sans lui ?
Je devais l'avoir dit tout haut, car Lathelennil me regarda, les sourcils froncés.
— Hé, il n'est pas encore mort ! C'est de l'Aonaran, dont on parle. Un être capable de traverser les murs. C'est comme ça qu'il s'est enfui de cette espèce de laboratoire humain, déjà, non ?
— Je n'en sais rien. Il ne m'a jamais raconté comment il s'est échappé. Tu sais comment il est... Il ne parle pas beaucoup de lui. Et Śimrod était Aonaran, lui aussi. Il est mort quand même. Aonaran ne veut pas dire immortel.
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LA CHAIR ET LE METAL T2 (Ne m'oublie pas)
Ficção Científica"Lle naa vanimë. Tu es mienne." Pour lui, je suis sa chose : une captive, une esclave. Qu'il traite mieux que les autres, qui a le droit à certains égards. Qu'il subjugue avec ce pouvoir d'attraction incroyable propre aux ældiens, qui fait perdre la...