NEVREN [extraits, hors-séries et bonus]

Raven harceleuse

Hey ♥

Aujourd'hui, on se retrouve pour un petit passage de Raven au lycée. Si vous suivez Nevren, vous savez qu'elle n'était pas quelqu'un de bien dans son passé :)

Appréciez ! (c'est grave autoritaire ça mdrr)

Raven.

- Dégage, grognasse ! Ordonnai-je plus agacée que jamais à une pauvre seconde qui s'accaparait le miroir central des toilettes.

L'insecte ne se fit pas prier et je m'empressai de poser mon sac dans le lavabo à gauche du mien avant d'en sortir ma trousse de maquillage signée Dior. Mes deux acolytes favorites se postèrent d'une part et d'autre de moi, partagées entre le rire et l'inquiétude.

J'avais dit à tout le monde que je ne me maquillerais pas cette semaine parce que je n'en avais pas besoin pour être belle. Mais là, je me retrouvais dans une situation qui m'obligeait à renouer avec ma supériorité physique.

- Alors là, je comprends plus rien, soupira Amélie alors que j'éparpillais quelques points de fond de teint sur mon visage.

- Et moi j'ai juste hâte de voir ce que tu vas encore faire, ajouta Mazarine sans cacher sa mesquinerie.

- Ça s'appelle la guerre, ma chère Amélie, expliquai-je en unifiant le tout à l'aide de mon pinceau. Cette fille a franchi les limites de mon territoire...

- Et lorsque l'ennemi pénètre, on l'élimine, compléta ma meilleure amie.

- Pas du tout, la contredis-je avec un sourire empli de malice et fierté. Lorsque l'ennemi pénètre, on fait tout pour le mettre à l'aise. On lui donne envie d'être amis, on lui fait subtilement comprendre qu'elle est inférieure mais que ça n'a aucune importance parce que nous lui offrons l'opportunité de devenir comme nous. On suscite l'admiration. Et là, tu vois, j'ai bien envie de proposer à cette fille de venir faire du shopping avec nous demain... ça vous dit ?

- Et comment !

- Qu'est-ce que tu nous prépares ? s'intéressa Amélie.

- Rien, vous n'avez pas envie de vous offrir de nouveaux vêtements pour la soirée de Julian ? Et puis elle est peut-être sympa cette fille.

Elles froncèrent les sourcils, je levai la main d'un geste prévenant pour leur signifier de ne pas ouvrir la bouche. Là, on tira la chasse d'une des cinq toilettes et une fille de terminale dont je n'avais que vaguement entendu parler – et pas forcément en bien – sortit de sa cabine. A travers mon miroir, pendant que je redessinais mes sourcils, je pu observer l'individu zyeuter trop timidement l'endroit pour constater que mes copines et moi occupions les trois lavabos. Son regard s'arrêta dans mes yeux et je haussai un sourcil pour lui faire comprendre qu'elle n'avait pas sa place ici. Aussi, elle décida d'avancer la porte de sortie.

- Et se laver les mains, c'est pour les putes ? Lâcha Mazarine de sa grande voix.

J'eus un éclat de rire incontrôlable.

- Laisse tomber, l'hygiène c'est pas donné à tout le monde, dis-je calmement avant de hausser le ton pour que la fille désormais dans le couloir m'entende. Dégueulasses les gens qui se lavent pas les mains après s'être doigté dans les toilettes !

Nous rigolâmes encore une fois, fière de nous.

Quoi, c'est vrai non ? C'est dégoûtant les gens qui ne se lavent pas les mains ! Si elle état propre, elle nous aurait demandé de nous décaler et nous l'aurions fait. Dans la vie, on arrive à rien si on est faible.

En l'occurrence, je pariais toute ma fortune que cette idiote finirait soumise à plein temps et qu'elle se suicidera en réalisant qu'elle est trop nulle pour vivre dans ce monde fait de gens trop intelligents pour elle.

- Tu peux fermer la porte, Amélie, s'il te plaît ? Demandai-je gentiment à ma copine. Les murs ont des oreilles.

Ma seconde meilleure amie s'exécuta, puis revint à la hâte afin d'écouter ma nouvelle idée diabolique.

- T'as vu si elle était encore avec Ethan ?

- Ouais ils discutent toujours.

Quelle salope.

Tant pis, elle l'aura cherché !

- Parfait. Alors... je vous explique ! Je vais aller m'incruster avec eux et faire copine-copine avec elle. Tellement qu'elle va tomber amoureuse de moi. Ensuite, je lui propose qu'on se mette côte à côte en cours et évidement, elle va dire oui. A la sortie, je lui propose de venir avec nous au centre commercial, je prends ses contacts, et caetera, et caetera... Et ce soir, on créé un groupe toutes les quatre en prétextant que c'est mieux pour s'organiser. Où est mon eye-liner ? Ah ! Il est là ! On discute environ une heure ou deux, et c'est important qu'on aille dans son sens ! Jusqu'à lui faire penser qu'elle a une chance de devenir pote avec nous, ok ? Bref. On la voit demain, tout se passe bien, on lui fait un putain de relooking parce qu'elle en a grave besoin, on va boire un verre et en fin de journée, si les gars nous proposent, on va les voir. Toujours avec elle. Là, on fait tout pour qu'elle se sente incluse dans notre groupe, ok ? Dimanche, on lui fait la conversation. On lui dit qu'on a trop aimé traîné avec elle, qu'en fait elle est cool et d'autres conneries de ce genre. Mais pas sur le groupe ! Faut que ce soit individuel, compris ? Lundi, quand on revient au lycée, on lui dit de venir avec nous. Il faut la séparer de ses potes et discrètement créer un conflit entre elles. Quelques jours plus tard, elle nous dit que ça va pas avec ses potes, et nous on lui dit de les laisser tomber et que nous on sera toujours là pour elle et blablabla... Dans une semaine, on l'invite à la soirée de Julian. Là, Ethan se rapprochera d'elle puis j'irai l'engueuler parce que je pense qu'elle drague mon mec. Elle se défendra et je la pardonnerai. Dans deux semaines, j'organise une super soirée chez moi. On la fait boire, Ethan la drague et il l'embrasse puis se laisse faire comme ça ce ne sera pas lui le coupable. Faudra quelqu'un pour les prendre en vidéos. Et dès le lendemain, la vidéos est diffusée avec tous les commentaires qui vont avec. En deux secondes Laurie n'aura plus aucun amis et plus aucune dignité. Ce sera juste la salope qui veut baiser le copain de la seule meuf qui l'a soutenue et intégrée. Karma is a bitch, mesdames.

- Karma is a bitch, répétèrent-elle du même ton diabolique.