NEVREN [extraits, hors-séries et bonus]

Hors-série

Cet extrait se trouvait dans le tome 3 de l'ancienne version, après que Raven soit partie retrouver Dasiatys avec Ethan (pour ce qui se souviennent haha)

RAVEN.

L'œil perçant de Nevra qui ne me quittait pas une seule seconde me compressait le cœur. Nevra se trouvait adossé contre le mur blanc qui protégeait le QG, les mains dans les poches.

J'appréhendais beaucoup de retrouver mon vampire.

Mon vampire...

M'autorisera-t-il seulement à l'appeler comme ça maintenant ?

J'étais morte de trouille. Encore plus que lorsque je me suis retrouvée face à Dasiatys.

J'arrivai enfin à sa hauteur, le souffle coupé. Nos amis estimèrent bon de s'éloigner de quelques mètres, de façon à ce qu'ils soient assez loin pour nous laisser parler en privé mais assez près pour savoir ce qui allait se passer.

- Salut, dis-je au bord de l'évanouissement.

- Salut. Ça s'est bien passé ?

Ça s'est bien passé ? Ça s'est bien passé ?! C'est tout ?!

Ok. Mon couple était mort.

Nevra semblait vouloir garder une bonne distance entre nous, comme si un épais mur nous séparait. Ou comme s'il se protégeait de moi.

- Oui, ça s'est bien passé, dis-je en ravalant ma tristesse.

Il hocha la tête en regardant ailleurs avant de finalement replonger son regard dans le mien.

- Tu me fais un câlin ?

Je retins mon souffle face à cette demande inattendue. Le ton posé et l'air malheureux qu'arborait le brun m'interdisaient tout refus. De toute façon c'est tout ce que je demandais que de le serrer dans mes bras.

Mes jambes firent un timide pas vers lui et il se décolla du mur pour détruire l'invisible qui se trouvait entre nous. Puis il m'enlaça, parce que je n'osais pas le faire. Il me serra fort contre lui, sa tête enfouie dans mon cou pour inspirer mon parfum. Moi je profitais du sien comme si je le redécouvrais. Mes bras resserrèrent leur étreinte parce que j'eus soudainement peur qu'il veuille partir. Les siens en firent de même et il me souleva de quelques centimètres.

- Je suis content que tu ailles bien, murmura-t-il.

Je fermai les yeux et inspirai encore une fois sa délicieuse effluve en remerciant l'Oracle qu'il ne m'en veuille pas trop. Je préférai ne rien répondre et faire profil bas.

Nevra me reposa ensuite au sol en rompant de manière douce tout contact entre nous. Je baissai les yeux et observai vaguement nos amis discuter non loin de là.

- Tu viens ? Me demanda alors le vampire. Je crois qu'il faut qu'on discute un peu.

Il m'indiqua d'un signe de tête le chemin qui menait vers les plaines et je le suivis sans broncher. Une fois complètement isolés du monde, il prit la parole.

- Tu te souviens ? C'est ici que j'ai évalué ton niveau au combat quand tu faisais ton premier jour dans ma garde.

Je souris à ce souvenir.

- Je te trouvais déjà douée !

Je pouffai, Nevra n'était pas bon menteur lorsqu'il n'y mettait pas de conviction. Il émit lui aussi un petit rire.

- On s'est battu, on s'est défoulé puis...

Il attrapa mes bras, se voulant joueur, et me contraint à me coucher sur l'herbe. Il prit place face à moi pour me caresser la joue.

- On s'est allongé. On a commencé à se parler, à faire connaissance.

J'attrapai sa main et enlaçai ses doigts. Il profita de ce geste pour se rapprocher un peu plus de mon corps.

- Tu m'as demandé si Valkyon me plaisait.

- Et tu m'as demandé pourquoi je restais avec Eléa si je ne l'aimait pas.

Il joua avec mes doigts.

- Et maintenant on est là... tous les deux.

Nous nous regardions longuement dans les yeux.

- Pourquoi tu m'engueules pas ? Tu devrais me détester à l'heure qu'il est.

- J'ai essayé, mais c'est impossible. Et puis à quoi ça servirait ? Ce qui est fait est fait, non ? Je t'aime trop pour t'en vouloir de régler tes problèmes seule. Même si... on est censé être une équipe toi et moi.

- On ne pouvait pas y aller ensemble-

- Je sais, princesse. C'est d'ailleurs pour ça que je ne suis pas venu. Mais c'était une véritable torture de ne pas savoir si tu allais bien ou pas. Bref, je préfère agir en adulte et éviter encore une dispute démesurée et inutile.

Je fis la moue.

- Alors on ne se disputera plus jamais ? Ça ne te va pas d'avoir vingt-trois ans.

Nevra rigola, puis se contenta de m'embrasser sans me répondre.