Chapitre 10.

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"Ce serait avec joie, que je sauterais dans l'eau, si il n'y avait pas eu ce foutu choc, Niall", pensais-je. Je réfléchissais, à ce moment, à la façon dont il réagirait, si on le poussait à faire quelque chose dont il avait peur.

Puis, en fouillant dans son regard bleu comme l'océan dans lequel nous nous trouvions, je me souvins des paroles que m'avaient un jour dites ma grand-mère paternelle, malheureusement partie trop vite: "On combat la peur par le courage. Et où trouve t-on le courage ? Dans la peur." Je vous avoue que sur le moment je ne comprenais pas. Mais à cet instant précis, lorsque le petit blond me pressait le poignet et que les rouleaux des vagues s'écrasaient contre ma peau, cette phrase a pris tout son sens. Avec timidité, j'esquissais un sourire pour lui faire entrevoir mon point de vue. Lorsqu'il sembla avoir compris, il souri, puis lâcha simplement:

- Dans la famille contradiction, je demande la fille !

- Ehh, me défendais-je en riant alors.

Toujours un peu stoïque, j'alignais quelques pas vers l'eau en prenant grand soin d'y aller lentement.

- Tu comptes passer la journée à essayer d'entrer dans l'eau, ou bien..? me taquinait-il.

- Je t'ai demandé quelque chose, moi ? rétorquais-je hilare.

- Non ! Mais moi j'ai décidé qu'on irait dans l'océan Atlantique avant 15h30 et il est exactement ... 15h29 !

- Il me reste une minute ! provoquais-je.

- Alors là, surement pas !

Avant que je ne puisse répondre quoi que ce soit, j'étais déjà posée sur son épaule. Malgré que je me débattais et que les rires résonnaient déjà, il avançait vers l'eau bleue.

Plouf ! L'eau m'arrivait au dessus du nombril, mais rien. Rien du tout. Aucune frayeur, plus aucun doute et pas de panique. Plus de peur que de mal, finalement. "Eclabousse-moi", criait son torse qui brillait. Par simple réflexe, et pour obéir à son commandement -surtout pour embêter l'irlandais- mes doigts claquèrent contre l'eau et s'écrasèrent contre ses pectoraux. Un jet d'eau. Puis un deuxième. Puis une bataille. Et un garçon sous l'eau avant qu'une fille aille le rejoindre.

Détendue. Voilà comment je me sentais, détendue. Comme l'atmosphère, cet après midi là. Une atmosphère calme, reposante, et je dirais même amusante. Oui, on s'amusait dans les vagues. Habillés, certes, du moins, en short, mais on s'amusait. Niall avait l'air de s'éclater, il riait aux éclats -rire qui, soit dit en passant, à le don de vous réchauffer le cœur- et moi, j'esquivais ses chatouilles. Puis un rapprochement anodin ... Et un baiser. Du bout des lèvres. Un baiser non rendu, mais pas passé inaperçu. Un sentiment de gêne. Je me sentais gênée face à cet acte embarrassant. Ce geste qui a redonné toute son importance à cet après-midi, malgré que j'eu ignoré cet acte en insistant sur le paysage.

- Eh regarde là-bas, un bateau ! essayais-je après avoir baissé le regard.

Alors que je paraissais calme, mon sang bouillonnait, et à chaque fois que je clignais des yeux, je ressentais ses lèvres sur les miennes. Pourquoi ? Est-ce que quelqu'un peut juste m'expliquer ce qu'il lui avait pris ? "Un geste incontrôlé" me direz-vous... Sauf que lorsque l'on ne contrôle pas ses gestes, c'est rapide et justement, c'est sur un coup de tête. Mais des mains qui attrapent vos bras pour que vos lèvres se collent, je ne pense pas que ce soit incontrôlé.

- Ah ouais ! Il est gros comme le Titanic ! contra t'il automatiquement.

Sourire bêtement, voilà ce que je me contentais de faire alors que le "bateau " grossissait de plus en plus. "Woh woh ! Faut qu'on bouge de là !", pensais-je à haute voix.

- Qu'est-ce que t'as dit ?

- Ton Titanic là, il se rapproche de nous, on sort. On sort vite putain !

Il souri, puis plia les genoux et me tourna me le dos. "Allez monte ! Sinon le Titanic va t'écraser !". Il aimait bien me faire peur, apparemment, mais je saurais me venger.

- Allez, au galop !

Après que j'eu criées ces paroles d'enfant, il se mit à courir, manquant au passage plusieurs fois de se casser la figure et de me faire noyer. Puis il posa un pied sur le sable, ne me laissant toujours pas descendre.

- Oh une serviette !

- Niall n'essaye même pas ..

Trop tard !

- Niall pousse toi tu m'écrases !

- Hein ? T'as dit quoi ?

- J'ai mal au dos, pousse toi !

- Ah ah ! Alors c'est qui le meilleur ?

Il était sérieux, ou il blaguait ? C'est ce qu'on faisait quand jouait avec des enfants... Bon, de toute manière, pour maintenant... A force de me démener pour qu'il bouge de ce drap de bain, le sable l'avait presque totalement recouvert, s'introduisant par la même occasion dans les poches de mon short en jean. Merci Niall, grâce à toi, j'ai les jambes qui collent et partiellement recouvertes de grains, c'est cool...

- Allez, faut essuyer tout ça ! T'es mouillée, provoqua t'il une fois de plus en voyant que je ne répondais pas.

- Tu peux pas me passer la tienne ? demandais-je par pure rhétorique.

- Pardon ?

- Ma serviette est pleine de sable, prête-moi la tienne.

- Alors là, tu peux rêver ! lança t'il, taquin.

Je levai un sourcil, le questionnant du regard "ah ouais ?", avant qu'il ne se mette à courir partout avec sa serviette pour cape. Après quelques minutes de course acharnée, j'avais réussis à le faire tomber, et à récupérer son essuie.

- Ça va, tu veux pas des lunettes aussi pour me regarder comme ça ? riais-je.

- Je vérifie que tu ne fasses pas n'importe quoi de ce que tu viens de me prendre, me répondit-il simplement avant de crier, allez, on rentre !

En gentleman, il prit mon sac de plage sur l'épaule, sa serviette sur l'autre. Il avait plus l'air d'un gay qu'autre chose, mais le geste était assez drôle. Je pouffais un rire en y réfléchissant, mais ça partait d'un bon sentiment. Sur le chemin du retour, personne ne parlait, se concentrant pour ma part sur les bruits de pas dans le gravier beige. Alors que je m'apprêtais à ouvrir la bouche, il parla lui aussi, ce qui donna un message incompréhensible, puis...

- Oh pardon, vas-y.

- Non non je t'en prie !

- Je t'ai coupé, alors parle. Je sais que j'ai pas l'habitude de dire ça, mais les femmes d'abord ! tenta t'il en me poussant le bras.

Alors je lui répondis:

- Demain, je repars dans le pays froid !

Mine for the summer. (Saison 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant