Un jour de brouillard (in London town)

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Louis déambulait nonchalamment dans Londres. Londres brumeuse, Londres rêveuse, toute nappée d'un délicat manteau blanc. Louis détonnait comme un curieux morceau de chocolat au milieu de cet océan de lait. Son costume strictement noir et blanc, plus « british », achevait de lui donner un air étrange. 

Lui qui d'habitude refusait de porter du noir parce qu'il ne voulait pas passer pour un mort, il avait du cette fois laisser ses costumes roses, orange et verts au placard au profit d'un style plus discret. Ce qui ne l'empêchait pas de ressembler à un rayon de soleil au milieu d'une journée londonienne.

Il avait fait un long voyage pour arriver jusqu'ici. La Nouvelle-Orléans → Londres, ce n'était pas la porte d'à côté. Mais pour voir du brouillard, il faut dire que ça valait le coup. A la Nouvelle-Orléans, le brouillard, ça n'existe pas. Tout comme le silence d'ailleurs. 

Tiens, le silence ! C'était la première fois que Louis l'entendait, le silence. C'était si beau qu'il avait presque envie de le jouer sur sa trompette. Comme des petites notes de condensation. Subtil, évocateur. . . 

Tout en flânant, ses pas le dirigeaient au hasard de la ville. Figée. . . Louis sentit une perturbation dans l'air. Il approchait du cœur de toute cette beauté. 

Un long nuage blanc coulait doucement, déversant sans fin ses flots crémeux dans un léger bruissement paisible. 

Une jolie dame d'albâtre se tient au devant. C'est d'elle que ça vient. Elle relève la tête. Un éclair mordoré, une joue rebondie, et Louis sourit. Le voilà, le soleil qu'il cherchait. Un chaud éclat de rire déchire les nuages , et il lui semble alors que le soleil n'avait jamais cessé de briller.

Inspiré de « A foggy day », Ella Fitzgerald and Louis Armstrong

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