Erwin x Levi | Oneshots

Un changement va arriver.

          Depuis cinq minutes, le discours du président français se poursuivait sans cesse dans toutes les radios du pays. On arrivait, avec assez de difficulté, à discerner correctement ses paroles. Elles étaient destinées à encourager le peuple français, pour les inciter à croire et à lutter pour leur patrie. 

          Levi était assis sur le canapé, les mains rejointes, les coudes sur les genoux et la tête baissée. Tout ouïe, il espérait être dans un affreux cauchemar dont il allait se réveiller. Pourtant, il savait qu'il était bien dans la réalité, et que sa vie allait changer dans les prochaines minutes qui allaient suivre.

          Erwin était sur son fauteuil, juste à côté de la radio. Les sourcils froncés, il se concentrait sur les informations désespérées qu'exprimait le président. Le pouce et l'index contre chaque coin de sa bouche, il semblait paisible. Mais on pouvait quand même remarquer une lueur d'inquiétude dans son regard.

"- Français et françaises, nous faisons la guerre parce qu'on nous l'a imposée, dit le président. Sur le ciel de France, sur cette terre de liberté, où le respect pour la dignité humaine trouve un de ses derniers refuges, vous associerez tous vos efforts pour le salut de la patrie. Vive la France !"

          Un bruit surgit dans le salon quand l'homme blond éteignit la radio. Puis, le silence régna. Leur pays est à présent en guerre, c'est officiel. Et comment se passera leur vie, à présent ? Être en conflit avec l'une des plus grandes puissances mondiales n'a rien de bon. Erwin fixait le feu qui crépitait dans la cheminée. Son partenaire soupira, se redressa et posa ses yeux sur lui. Il le dévisagea un moment, puis prit la parole.

"- Je reconnais ce regard," dit-il froidement.

          Erwin écarquilla les yeux puis se mit à fixer Levi, sortant de ses pensées.

"- Quel regard ?

- Celui que tu portes quand tu as un objectif et que tu es déterminé à l'atteindre. Je te connais. Et tu n'iras pas au front."

          Son mari se montra mal-à-l'aise un instant. Il ne répondit pas, à court d'arguments, et préféra se lever pour se servir un fond de whisky. La bouteille d'alcool et le plateau de verres étaient placés sur un meuble dans le salon, alors Levi le suivit de son regard dur. Quand Erwin s'appuya contre le meuble, un verre à la main, il posa ses yeux sur son époux.

"- Je n'ai pas le choix, il faut que je le fasse. Je peux aider à gagner la guerre !

- Elle a à peine commencer que tu te proclames déjà héros de l'humanité, s'exclama Levi. ( Il se leva de son canapé et vînt à lui.) Tu dis avoir des informations cruciales mais ce n'est rien de toute ça. Tu cherches seulement à accomplir un devoir dont tu n'as pas sur les épaules.

- Bien sûr que si ! Je suis commandant. Je peux aider en proposant des techniques de guerre, les utiliser afin d'empêcher l'ennemi à entrer dans le territoire et-

- Qui dit que l'armée française va être dépassé par les Allemands ? Si ça se trouve, elle s'en sortira bien sans toi ! C'est le devoir des soldats, et non celui de mon mari. Je te rappelle que tu n'es plus commandant car tu as démissionné de tes fonctions.

- Est-ce que tu te rends bien compte qu'il faut que j'aille dans tous les cas combattre contre les Allemands ?

- Je te l'interdis ! s'écria Levi. Ce n'est pas la patrie qui a besoin de toi, c'est nous : ta famille. Pense à ton enfant ! Si je te perds, je vais devoir m'occuper de lui, et dieu sait que je ne serai jamais un bon père sans toi à mes côtés. Si je te perds, alors il va retourner auprès de sa mère, et je ne veux pas perdre mon enfant !