RESUME DU PARCOURS DU CHEIKH

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En introduisant la plupart de ses ouvrages sur les Sciences Religieuses, l’auteur, en
l’occurrence CHEIKH AHMADOU BAMBA, s’annonce en ces termes : « Ahmad, l’indigent spirituel, fils de Aḥmad… » ou « Aḥmad, descendant de Habîballâh de la famille Mbacké… »
ou encore « Mouhammad, fils de son maître spirituel Mouhammad… »
De son vrai nom Mouhammad ben Mouhammad ben Ḥabîballâh, CHEIKH
AHMADOU BAMBA nous parvint par la Grâce de DIEU au mois de Mouḥarram en l’an
1272.h, soit l’an 1855, à Mbacké, une localité située dans le Baol du Sénégal des royaumes.
Fondé par son grand-père, le village porte le nom de la famille des Mbacké dont la piété très connue leur valut une influence religieuse particulière, un respect et une vénération pour la FACE de DIEU.
Hommes de haute culture et d’une orthodoxie stricte dans l’assimilation des valeurs culturelles Islamiques, ils firent du village de Mbacké un centre académique et une capitale spirituelle.
Le père du Cheikh, Mouhammad Mbacké, appelé Momar Anta Saly, était un éminent jurisconsulte, un dévot qui enseignait le CORAN et les Sciences Religieuses ; sa mère, Mariama Bousso, grâce à sa piété, sa vertu et son scrupule, eut le privilège de répondre au nom de « Jâratu-l-Lâh » (voisine de DIEU) au milieu des siens.
Ses parents ont très tôt découvert en lui une perfection innée qui s’est traduite par des attitudes et habitudes de piété, de bonne conduite morale, de dévotion, de solitude, de méditation et un comportement exécrant l’amusement, l’indécence et le péché.
Partout où il passa durant son cursus, après avoir parfaitement assimilé le CORAN, que ce soit pour l’acquisition des Sciences Religieuses ou Instrumentales comme la Grammaire, la Prosodie, la Rhétorique, etc., on lui reconnut unanimement une perfection spirituelle qui ne pouvait que résulter d’une lumière provenant de DIEU.
Jusqu’à l’an 1300.h (1882), il assurait l’enseignement auprès de son père et sa carrure intellectuelle lui avait permis, dans le cadre des fonctions que celui-ci lui confiait, d’écrire dans certains domaines des Sciences Religieuses et Instrumentales pour les rendre plus
accessibles.
Il composa à cet effet le
«Jawharu-n-Nafîs » (le Joyau Précieux) qui est une versification du traité de Jurisprudence de Al Akhdari,
le « Mawâhibul Quddûs» (les Dons du TRES-SAINT) qui est une reprise versifiée de l’ouvrage de Théologie de l’Imâm As-Sanûsi intitulé « Ummul Barâhin » (la Source des Preuves),
le « Jadhbatu-ç-çighâr » (l’Attirance des Adolescents) qui est un ouvrage traitant particulièrement des articles de foi,
le «Mulayyinu-ç-çuddûr’»
(l’Adoucissement des cœurs) qui reprend en versification le « Bidâyal Hidâya » (le Commencement de la Bonne Direction) de l’Imâm Al Ghazâlî ; le Cheikh reprendra par la suite ce poème sous le titre de « Munawwiru-ç-çudûr»
(l’Illimination des cœurs). C’est un ouvrage qui traite du perfectionnement spirituel.

Plus tard, il composera bien d’autres ouvrages dans les domaines de la Jurisprudence, de la Théologie, du Soufisme, de la Bonne Education et dans d’autres branches comme la Grammaire.
L’an 1301.h (1883), qui est le point de fracture le plus important de son hagiographie, apportera – nous le verrons plus loin – de grandes mutations dans son itinéraire spirituel et du même coup, dans sa personnalité intellectuelle ; en gros, des changements qui ont reconverti entièrement sa plume au service du Prophète, dans des thèmes tels que :

- la glorification de la Venue du Prophète au monde,

- l’exaltation de l’Unicité de DIEU, dans le service du Meilleur Envoyés,

- le Combat Spirituel du Prophète,

- la plus grande Victoire de la Foi sur l’infidélité sous son Egide (Bedr)

- la Victoire de la Soumission, en l’occurrence l’Islam, sur l’idolâtrie, en un mot, la Réhabilitation de l’Islam.

C’est dans cette perspective que cette édition présente cinq panégyriques du Prophète qui embrassent ces thèmes essentiels et dont les genres et le génie littéraires reflètent les dons exceptionnels de l’auteur.
Ces ouvrages sont respectivement :

• LES PREMICES DES ELOGES (Muqaddamâtul Amdah),

• l’Acrostiche du verset « QUICONQUE OBEIT AU MESSAGER, OBEIT (par là-
même) A DIEU » (S.4. V.80)

• LES DONS DU PROFITABLE (Mawâhibu-n-NâfiC),

• « MIMIYA » Une rîme anonyme en « mîm »,

• L’ATTIRANCES DES CŒURS (Jazbul Qulûb).

Le rappel de son père à DIEU, survenu une nuit de mardi de Muḥarram de l’an 1300.h (1882) à Mbacké du Cayor, non seulement venait lui ôter la tutelle de celui-ci à qui obéissait religieusement, mais allait révéler sa vrai physionomie mystique et spirituelle.

Le stade de dévotion à DIEU qu’il atteignit, malgré les hostilités que lui manifestaient les
gens de son époque, démontre sans équivoque son appartenance au cercle « des hommes de
DIEU ».

Il n’était l’esclave ni des futilités du Bas-Monde, ni de l’Autorité Coloniale dominatrice, ni de celle des chefs païens de la vieille aristocratie locale.

Cette attitude d’un homme esseulé, dénonçant l’arbitraire et la corruption d’où qu’ils viennent et ne reconnaissant que la Seule Autorité du MAITRE des Mondes, allait marquer sa vie.
C’est ainsi qu’en réponse aux dignitaires qui, à la suite de l’oraison funèbre de son père, lui suggérèrent d’accepter d’occuper la fonction de conseiller du roi, il déclina cette offre du
bénéfice de l’obligeance des sultans et écrivit :

HISTOIRE DE CHEIKH AHMADOU BAMBAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant