Dans un modeste atelier d'illustrateur où s'amoncelaient les feuilles de croquis, le frottement d'un pinceau contre la toile d'une gravure se faisait entendre. Le peintre scandait de son outil les couleurs de sa palette tout en usant ses doigts fragilisés par la passion. Ceux-ci maintenaient l'objet par le bois cuivré de son manche, illustrant un art empreint de lascivité. Le bruissement des esquisses accompagnait le concert silencieux qu'offrait le noiraud, semblant chercher à étreindre la frénésie du moment.
Assit sur son tabouret antique, celui-ci détaillait les traits raffinés de sa muse. Appuyée sur le rebord de la balustrade, elle affichait une mine presque désireuse de contacts. La souplesse du grain effleurait la toile pour former une fine estampe affichant l'alliance entre luxure et érotisme. Les mouvements de poignet de l'artiste s'abaissaient et se relevaient pour former la silhouette de la demoiselle aux jambes courbées. Celle-ci restait immobile pour lui permettre de retranscrire son corps dénudé et l'atmosphère fiévreuse de la pièce, tout en conservant l'aspect vaporeux de ses gestes.
Le ténébreux continuait son travail sous le regard constant de la jeune femme, arquant de mécontentement ses sourcils à chaque erreurs de ficelage. Déposant ses doigts sur la peinture, il en étira les pigments pour parfaire les tâches de rousseur qu'affichait son modèle. Il extirpa l'un des nombreux pinceaux disposés sur le pupitre basané et peaufina les détails de ses cils, le rose pâle de ses lèvres et la teinte légèrement pourprée de ses pommettes. Le décors laissait entrevoir une multitude de créatures chimériques, dont les couleurs semblaient s'être éprises des profondeurs de la mer, s'incliner modestement devant leur Vénus des océans trônant au centre du tableau. Son expression laissait apparaître un fin sourire arborant une légère trace d'arrogance bien vite estompée par la félicité qu'exhibait son visage. Ses cheveux se laissaient tomber sur sa silhouette juvénile, tandis que ses mains tentatrices semblaient soumettre les flots et se soumettre aux caprices des bourrasques marines. La séductrice au milieu de l'oeuvre était à la fois maîtresse des eaux et captive de la brise.En descendant plus bas, l'ensemble de l'ouvrage semblait prendre vie. Un mélange de domination et de plaisir s'entrechoquait presque sur la toile. Le noiraud projeta un éclat de peinture sur le corps exposé de l'humaine rêveuse, lui donnant des airs de nymphe séraphique avide de désir. Il déposa une dernière fois le bout de ses doigts sur l'ébauche pour en maîtriser les coulures de peinture rebelles. Une à une, il les étala comme de la pommade pour les fondre sur l'illustration.
─ J'ai fini.
Aussitôt, des pas aussi doux que du velours firent écho dans la pièce, se rapprochant de l'endroit où était prostré ce dernier. Son approche l'obligeait à se redresser sur ce qui lui servait de tabouret, dont la composition n'était pas parmi les plus agréables. En effet, pour effectuer son travail correctement, il était contraint de se tenir légèrement incliné pour éviter les erreurs et les douleurs. Désormais à ses côtés, la jeune femme pencha son buste vers l'avant pour admirer le travail de l'artiste. Dans la pénombre de la pièce, il pouvait voir ses cheveux roux de vermeil graviter autour de ses épaules dont la peau semblait à la limite du cristallin. Ses yeux aussi flamboyants que ses cheveux donnaient l'impression de s'embraser, et sa bouche aux couleurs éventées se mêlait à la pâleur de son faciès. Il avait beau avoir eu tout le temps du monde pour la retranscrire sur sa peinture, son apparence aspirant légèreté et défi demeurait difficile à peindre fidèlement.
─ Vous avez énormément de talent, lâcha-t-elle finalement en fixant la toile, j'aimerais vous voir de nouveau à l'oeuvre.
─ Je regrette mais ...
─ Ne regrettez pas et peignez, fit plus sèchement la rouquine.
Prit au dépourvu, il s'exécuta. Il ne connaissait que peu de choses sur sa cliente, mais son esprit lui soufflait qu'il valait mieux ne pas désobéir. Le regard autoritaire de celle-ci contrastait avec l'admiration qu'elle semblait porter envers ses oeuvres, ce qui ne manquait pas de le déstabiliser davantage. Face à une aura pareille, il ne pouvait qu'obtempérer et retourner à son façonnage.
─ Quelle docilité.
Il ne savait pas si il devait s'importuner face à cette remarque pour le moins dégradante, mais il n'en fit rien et laissa passer l'impertinence de cette dernière. Pour satisfaire sa demande, il prit une feuille et commença à gratter le papier de son fusain. Il appréciait cet outil de par sa capacité à offrir une texture opaque mais aussi pour sa facilité à donner un aspect doux et léger. La maniabilité de l'objet étant malheureusement peu aisée, il savait cependant comment s'y prendre pour offrir un résultat convenable. Il l'inclina pour que ses doigts ne se contentent que de l'effleurer et appuya légèrement sur la pointe de celui-ci pour créer le début de son esquisse.À chaque coup de fusain, des frissons d'excitation prenaient la jeune femme. Ces derniers paraissaient caresser le papier pour former les courbes d'un vulgaire vase sublimé par le talent du peintre. Sa maîtrise était souple et millimétrée pour donner une authentique représentation de l'art à son paroxysme. Le blanc et le noir de la feuille semblaient valser à l'unisson, mais elle pouvait remarquer ces deux teintes essayer de se démarquer l'une de l'autre. Le silence de la pièce n'entravait en rien la contemplation de l'ébauche, seuls les bruits de la brise et de l'outil contre les grains de la feuille résonnaient. Ensemble, ils formaient une sorte de concert lyrique, s'entrechoquant et se chevauchant avec une légèreté rivalisant avec celle des plumes. Cet ensemble de moments provoquait chez la rousse une monté d'adrénaline, tout en attisant les flammes de son émoi soudain. N'y tenant plus, elle s'approcha davantage de l'artiste et posa sa main sur le dos de la sienne.
─ Que faites-vous ?
─ Megumi, est-ce bien ça ? J'aimerais vous demander quelque chose.
En prononçant cette phrase d'une voix luxurieuse, elle vint d'autant plus se coller à ce dernier. Elle ne s'était toujours pas revêtit de sa chemise irisée de pastel égarée au milieu de la pièce, ce qui mettait l'esprit de l'artiste dans une étonnante léthargie séditieuse. Il venait de lui offrir du rêve en peinture, elle ferait tout pour pouvoir de nouveau observer les flagrances de ses estampes.
─ Peignez sur mon corps.
─ Pardon ?
Il en demeurait complètement éberlué, lui qui était si accoutumé à enduire ses toiles de femmes nues sur des décors penchant vers le vice et l'impureté de la censure. Mais le corps de cette dernière le mettait incontestablement en pleine effervescence, l'attirant dans des territoires qu'il aurait préféré ne pas connaître.
─ Vous ne comprenez pas ?
Suite à cette constatation, elle détourna le tabouret de l'ébène et se positionna sur ses jambes. Venant frôler le haut de sa tête tout en affichant un regard embrumé par l'appétit du désir, elle amena ses mains veineuses vers le creux de ses hanches.
─ Alors laissez-moi vous aider à comprendre, Megumi.
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SES MAINS PEIGNAIENT SUR LES CORPS, m.fushiguro
FanfictionParce que la censure ne pouvait freiner la passion, il peignait l'enchevêtrement de ses ébauches en insufflant la luxure. Jujutsu Kaisen fanfiction TW : érotic content. cr fanart : noriiyyy on twitter