Chapitre 11

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Ma sœur me tira de mon sommeil en secouant doucement.

-Sophie ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Je crois que Silveny arrive à communiquer avec moi sans que je n'ouvre mon esprit à elle.

Elle était à la fois surprise mais de l'inquiétude pointait derrière. Je me levai rapidement et nous nous changeons en quatrième vitesse. Sophie ouvrait déjà la porte en essayant de mettre sa seconde botte que je n'arrivais déjà pas à enfiler la première. Enfin dépatouiller, je réussi à rejoindre mon garde du corps et ma sœur à l'étage du dessous avant que nous ne descendions au rez-de-chaussée.

-Tout va bien ? me demanda ma tutrice quand elle vit ma sœur se précipiter vers l'extérieur.

-Je crois, oui, répondis-je aussi perplexe qu'elle.

Je me glissai dehors et me mit à courir derrière ma sœur jusqu'à l'enclos de l'alicorne. Silveny, aussitôt nous a-t-elle vu qu'elle fit un piqué vers le sol pour nous rejoindre et venir fourrer ses naseaux contre moi. Sophie se massa les tempes.

-C'est insensé...

Elle regarda Silveny dans les yeux.

-Tu te sens seule ? demanda ma sœur.

Le cheval hennit et se frotta encore plus à moi. Je lui caressai la joue, espérant la calmer.

-Tout va bien, chuchotai-je.

Sophie alla jusqu'à Grady qui accourait vers nous et ils commencèrent à discuter. Une discussion que je n'entendais pas, d'ailleurs.

Silveny hennit et je crus comprendre : Amie.

-Sophie ! interpelais-je ma jumelle. Le mot qu'elle n'arrête pas de te répéter, ce ne serai pas « amie » par hasard ?

-Si, comment ?

-Je crois que je l'ai compris lorsqu'elle a henni...

-C'est étrange murmura Grady en s'approchant de nous.

Sophie posa la question de la transférer maintenant mais Grady nous apprit qu'il fallait aussi que l'animal fasse confiance à d'autres personnes que nous pour qu'elle ne ressente plus le besoin de s'enfuir.

Il fit un pas de plus en ma direction et Silveny recula. Je gardai une main sur ses naseaux afin de la rassurer mais ses sentiments vinrent se déporter directement en moi.

-Elle ne tient pas en place. On ne pourrait pas la laisser courir hors de son enclot.

-Non, le Conseil nous l'a confié et s'il arrivait quoi que ce soit, sa garde pourrait nous être enlevé. Mais j'ai peut-être une idée. Que diriez vous de rentrer dans son enclos ?

L'idée ne me paraissait pas si mal. Sophie attrapa une poignée de tiges de grésilisse empilées à proximité et la lança le plus loin possible dans l'enclos.

Nous profitâmes de la diversion pour rentrer dans l'enclos et referma la porte derrière nous.

-Et maintenant ? me chuchota Sophie.

-Je ne sais pas ! C'est toi la télépathe !

Silveny vint entre nous deux et je caressai son pelage jusqu'à la faire changer d'humeur.

-Vous pensez qu'elle vous laisserait la monter ?

-Pardon ? s'étrangla Sophie.

Je rigolai de sa réaction. Monter un cheval scintillant têtue n'était pas vraiment dans ses habitudes. Pas plus que moi mais j'avais déjà fait un peu d'équitation, plus jeune.

-Tant qu'à travailler avec elle, vous feriez aussi bien d'apprendre à le monter.

Sophie regarda la croupe de l'alicorne et déglutit.

-Sam, tu ne veux pas commencer ?

-C'est toi la télépathe, comment je fais pour la diriger moi.

-Tu arrivais bien à diriger des chevaux sans rennes !

-Un cheval et une alicorne têtue, ce n'est pas la même chose !

-S'il te plait ?

Elle me dit ses yeux de chiens battus. Je me positionnais à la place de Sophie, sur la gauche de Silveny et montait comme on me l'avait appris, tout en faisant extrêmement attention à ses ailes. Je lui caressai l'encolure histoire de la calmer un peu.

-Comment vas-tu faire maintenant ? demanda Grady, étonner que je sois la première à monter l'alicorne.

-Comme on me l'a appris.

Je donne un petit coup de talons sur les flancs de Silveny et heureusement, elle comprit. Elle avança au pas. Avec mes hanches j'essayai du mieux que je pouvais de la diriger. Quand je vis qu'elle commençait à s'impatienter, je lui chuchotais.

-Voler ?

Sophie prit une expression inquiète et je sus immédiatement que Silveny venait de répondre à ma sœur.

-Sam tu es...

Elle n'eu pas le temps de terminer sa phrase que Silveny battu des ailes et s'envola vers le sommet de dôme. Elle en fit plusieurs fois le tour avant que je ne lui donne une petite tape sur le flanc pour lui intimer de descendre, ce qu'elle dit au fur et à mesure que je continuai mes mouvements.

Elle finit par atterrir, un peu trop brusquement, ce qui fit reculer ma sœur, qui s'emmêla les pied et tomba dans un tas de crottin d'alicorne.

Gardien des cités perdues : ConfianceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant