❝ Hope ❠
Mais je n'ai rien de mieux à faire, si ?
J'avais beau me sermonner en boucle, évoquant de plus en plus de raisons susceptibles de me faire refuser, je n'allais pas le faire. Sous la tentation de fuir ces quatre murs où je commençais à me sentir oppressée. Encore une fois, sa voix me sortit de mes réflexions.
— Dans le bâtiment, si t'as peur de sortir ?
J'avais bel et bien peur de sortir à cette heure ici mais l'admettre était une tout autre chose. Par ailleurs, la peur n'était pas ce qui occupait mon esprit en premier lieu.
— En bas de la rue, ça me va. Lançai-je, raccrochant aussitôt.
Je me vis quitter la chambre, en silence. Mes mouvements ne m'étaient plus propres comme si mon esprit agissait sans mon total consentement. Sans réellement comprendre comment, j'étais déjà en bas de la rue. Je refermai la porte de l'immeuble, sans un bruit. Je me dirigeai vers la silhouette que j'apercevais en face.
— Salut, lançai-je à sa hauteur.
Je m'assis à sa droite. Je ne remarquai qu'à ce moment à quel point le froid me gelait les os. L'euphorie d'avoir trouvé une solution avait pour effet de me faire oublier tout le reste.
— Alors comme ça, Harper t'invite chez elle ?
— Disons que je me suis incrustée.
Je posai mes coudes sur mes genoux, soutenant mon visage sur mes mains. Mon esprit me semblait si lourd que je sentais que j'allais m'effondrer d'un moment à l'autre. La fatigue n'aidant pas le moins du monde.
— Ça va, y a rien de mal à ce que je squatte chez ta petite amie...
— Ma quoi ?
Merde, c'était sorti tout seul. Mais je n'avais pas pu m'empêcher d'émettre l'hypothèse. Après tout, ils étaient proches.
— Peu importe. Tentai-je d'effacer ce que je venais de dire.
Je l'entendis étouffer un rire, tandis que je fixais toujours le sol. J'avais sans doute l'air de la meuf la plus blasée qui soit. Je donnais l'impression de ne rien prendre au sérieux. Je le savais. Je faisais tout pour. Qui, ainsi, se douterait de l'ouragan en mon esprit à chaque interaction que j'avais ?
— Sinon, pour la dernière fois ?
Je me pensais capable d'en reparler, que du sarcasme suffirait à me faire oublier la réalité des événements, mais je me figeai dès qu'il aborda le sujet. Je gardais le silence. Je balayai les alentours du regard, à la recherche d'une échappatoire à cette discussion, à laquelle j'avais consenti à participer quelques minutes auparavant.
— C'est la tienne ?
Mon regard avait rivé sur la moto en bas de m'immeuble. Je n'avais pas trouvé mieux pour changer de sujet.
— Quoi ?
Je me contentais de me lever, me dirigeant vers la moto. Je fixai le véhicule en face de moi. En un instant, je ne pensais plus seulement à esquiver la discussion. Je déposais ma main sur le guidon. Quelque chose de familier s'émanait de cet engin. Je ne comprenais pas. Je ne cherchais pas à comprendre pour autant. Je me tournai vers Nate et ma pensée se verbalisa d'elle-même; me surprenant moi-même.
— Est-ce que je peux la conduire ?
— Quoi ?
L'émerveillement se lisait dans mes iris. Je ne savais pas ce qui me prenait mais, à cet instant, tout ce que je voulais était de conduire ce véhicule.
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Locura
Algemene fictie"Qui suis-je ?" Pas ce qu'elles se demandent dans les films pour enfin être elles-mêmes, ou une autre connerie de ce genre. Non. À ce moment-là, je m'étais vraiment demandée qui j'étais... Comment je m'appelais ... Où est-ce que j'étais ... Qu'est c...