Highschool Closet: Ce qu'elles pensent tout bas [ Pause ]

Ch2: La Vérité a un prix

                                                                      

11h25

Je ne sais pas comment je pourrais qualifier ce sentiment qui traverse mon corps à cet instant précis. Pourtant les filles ont terminé leur discussion et ont quitté la pièce il y a de cela plusieurs minutes maintenant. Mais, je n'arrive toujours pas à me sortir de la tête le discours d' Helena. Ses paroles poignantes ne cessent de tambouriner violemment à l'intérieur de mon crâne. Je suis toujours coincé dans ces maudites toilettes mais étrangement, c'est le cadet de mes soucis. Pourtant cette histoire ne me concerne pas, je n'ai même rien à y gagner quand j'y pense, mais alors, pourquoi est-ce que ça me fait aussi mal, pourquoi ces mots me font-ils autant souffrir...?

- ...

-...

Mes pensées divaguent dans tous les sens... Je ne sais pas ce qu'il m'arrive... il faut que je me calme... Allez, il faut que je me calme.
Je pose mon postérieur sur le «trône» couvert et me tranquillise, tout en continuant d'attendre ma sauveuse la concierge, qui pointe d'ordinaire le bout de son nez une demi-heure avant la fin des cours.

13H07

Franchement, passer six heures d'affilée dans les toilettes des filles, ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais quand j'ai pris mon sac et que j'ai franchi le seuil de la porte en direction du lycée ce matin.
Je regarde l'heure sur mon portable qui affiche 13h07. Encore trois heures avant ma libération...Ah...JE CRAQUE.

- ...?

Je reste immobile et bloque ma respiration à l'entente de l'ouverture de la porte principale des toilettes.

-Oh Non! C'est pas vrai! S'exclame une voix fine. Qui est-ce qui l'a refermée? *soupir*

La fille reste là un moment, puis ressort en courant, comme si une idée venait de la traverser l'esprit. Qu'est ce qu'elle cherche au juste? Quelques minutes plus tard,
j'entends de nouveau des bruits de pas se dirigeant vers ici. C'est la même fille?

-Heureusement qu'elle était là! Je te revaudrai ça Emi. Marmonne la fille toute seule.

Elle se dirige vers l'une des portes de cabine (qui n'est pas la mienne heureusement).

-C'était quoi déjà qu'elle m'a dit? ...27...4...8...3...5... Continue t-elle de marmoner secrètement.

Quelques secondes après, la porte de sa cabine s'ouvre; elle entre et  (bah fait sa petite affaire). Une fois terminée, elle sort et ne referme pas la porte de la cabine derrière elle.

- Au moins comme ça, la prochaine fois j'aurai pas besoin du code! S'exclame t-elle avant de sortir de la pièce.

ET LÀ: quelque chose interpelle ma conscience. Ne serait-ce pas le code de verrouillage que cette fille vient d'abandonner à mes oreilles il y a quelques secondes ?? Cela me paraît si évident parce que juste après l'avoir prononcé, la porte de sa cabine s'est ouverte. Ce doit être elle qui eut laissé cette cabine ouverte (celle où je me trouve) pour éviter de se rappeler du code.  Je vais enfin pouvoir sortir de cette prison. Ainsi, c'est dans ces conditions que je peux jouir d'un de mes atouts particuliers: un don, si on peut appeler ça comme ça (j'ai une mémoire phonétique c'est-à-dire que je retiens extrêmement bien les sons qui ont le malheur de passer par mes tympans. C'est à peine si j'oublie un mot lors d' une conversation).
Je me rapproche alors de la porte et tends mon bras vers le boitier afin de taper les six maudits chiffres de cette p*tain de combinaison...

-...2...7...4...8...3...5... Murmurai-je au fond de ma conscience tout en effectuant le code...

Une idée me traversa soudain l'esprit, telle une balle dans la tête.
Et si, toutes les combinaisons étaient différentes? Et si le code était propre à chaque porte? À cette pensée, mon cœur fait littéralement un bond à l'intérieur de ma poitrine. Je secoue la tête pour me chasser cette idée de la tête. Comme si j'ai pas assez souffert comme ça?