Chapitre 38

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- T'es toujours aussi généreuse ? m'interroge Maggie.

Je me contente de sourire. J'essuie mes dernières larmes. Billie et moi rejoignons Maggie et Patrick à table. Nous commençons à déjeuner. Personne ne parle. Billie pose sa main sur ma cuisse. L'écran de téléphone de Billie s'allume et s'éteint. Billie le prend et regarde la notification. Elle lit un truc avant de soupirer.

- Qu'est - ce qu'il y a ? demande je.

- Les tireurs ont été envoyé en prison.

Je soupire de soulagement. Billie verrouille son portable et le repose sur la table. Ma petite amie passe sa main dans mes cheveux en me regardant.

- Qu'est - ce qu'il y a ? demande je.

- Rien. Absolument rien. A part que je t'aime ; me répond Billie.

Je tourne la tête et regarde Billie droit dans les yeux. Je n'avais jamais remarqué que, lorsqu'elle est au soleil, les yeux de Billie sont quasi transparents. Billie approche un peu plus son visage du mien.

- Moi aussi j't'aime ; finis je par dire.

Billie dépose un doux baiser au coin de mes lèvres.

- Tu as des frères et sœurs, Julia ? me demande Maggie.

- Oui madame. Deux frères et deux sœurs.

- T'as des passions dans la vie ? enchaîne Patrick.

- Oui. J'adore le skateboard, les bonnets, la danse et le chant.

- Tu fais partie de la famille maintenant. Alors il y a deux ou trois choses qu'il faut que tu saches ; continue Patrick.

- Comme quoi ?

- Quand elle était petite, Billie a été diagnostiqué asthmatique. Elle a aussi le syndrome Gilles De La Tourette ; m'annonce Maggie.

- Billie est également dépressive ; finit Patrick.

Je regarde Billie. Celle ci lève les yeux au ciel.

- Vous êtes au courant que je l'aime et que je n'ai pas envie que vous la fassiez fuir ? demande Billie à ses parents.

- Billie. C'est important que Julia sache tout ça ; dit Maggie. Imagines que tu aies une crise de tics quand tu es seule avec elle.

- J'en ai déjà eu une.

- Il faut laisser passer la crise. Mais les huiles essentielles la calme. La méditation et l'hypnose aussi peuvent fonctionner pour les crises de tics ; dis je. Et pour l'asthme, il faut qu'elle prenne sa ventoline dès qu'elle a une crise.

Maggie et Patrick me regarde sans rien dire.

- Je suis dans le domaine hospitalier, ne l'oubliez pas ; souris je.

- Et... Y a - t - il des choses importantes à savoir sur toi ? me demande Patrick.

- Je... Hum... Je suis HPI et hyper sensible.

- Qu'est ce que c'est, HPI ? m'interroge Maggie.

- Haut Potentiel Intellectuel. Ça veut dire que j'ai un QI plus élevé que la moyenne.

- C'est pour ça que tu analyses tout le monde ? me demande Billie.

- Oui. Mais je déteste qu'on me prenne pour une tête d'ampoule ou pour un géni. Je veux juste qu'on m'apprécie pour ce que je suis vraiment, et pas pour ce que j'ai dans la tête. Et pour ce qui est de Billie, je l'aime pour tout ce qu'elle est. Pas pour sa célébrité. Je me fiche également qu'elle soit "malade". Et puis si elle a des crises, je pense sincèrement pouvoir gérer.

- Rappelles moi ton âge ; dit Patrick.

- 17 ans monsieur.

- Tu fais preuve d'une grand maturité et d'une grande sagesse pour une jeune femme de 17 ans. Ma femme et moi n'avons aucun doute sur le fait que tu puisses gérer si Billie a une crise pendant qu'elle est avec toi. Nous sommes voulons juste que notre fille soit heureuse. Alors nous sommes vigilants. Il est donc normal que nous t'informons sur le fait que Billie soit "malade".

- Et je le comprends.

Patrick et Maggie me sourient. Billie passe sa main sous mon sweat et me caresse le dos. Elle pose sa tête sur mon épaule valide. Je viens lui faire un bisou sur le haut de la tête.

- Faut qu'on aille chercher tes affaires dans le tipi ; me dit Billie.

Des flashs de cette nuit apparaissent sous mes yeux. Je les laisse défiler. Lorsque c'est fini, je regarde Billie.

- Ca marche ; lui réponds je, tout doucement.

Je n'ai pas envie de remettre les pieds dans ce foutu tipi. J'ai surtout peur d'y retourner.

- Ca va aller bébé. J'te l'jure. On sera avec toi. Et si ça va pas, tu sortiras. Ok ? me rassure Billie.

J'acquiesce. C'est comme ça qu'une heure plus tard, nous sommes devant mon tipi. Sauf qu'au moment d'entrer, j'ai l'impression d'étouffer. Mon corps entier se met à trembler. J'ai du mal à respirer. Je recule de quelques pas. Je finis par partir en courant. Je cours jusqu'au point de vu qu'il y a. Je m'assois dans l'herbe et prends de grandes inspirations. Des larmes dévalent mes joues. Je reste de longues minutes à pleurer, seule, face à ce magnifique point de vue. À un moment, des mains se posent sur mes hanches. Des lèvres parsèment mon cou de baisers.

- Désolée... ; soupire je.

- Ne sois jamais désolée avec moi.

- Est ce que... Est ce que je peux rester avec toi aujourd'hui ?

- Tu pourras toujours rester avec moi.

- Je t'aime.

- Je t'aime aussi. Plus que tout au monde.

Je me retourne et viens embrasser Billie. Je sais qu'on pourrait nous voir. Mais je n'en ai rien à faire. Je veux juste la sentir contre moi. Et puis, de toutes façons, beaucoup de personnes nous ont vu toutes les deux hier soir.

- On a récupéré tes affaires. Mes parents sont rentré à l'hôtel avec ; me dit Billie après avoir lâcher mes lèvres.

- Merci.

- On devrait rentré à l'hôtel. On va attraper froid ici. Et en plus, une infirmière va arriver pour ton épaule.

- On a encore du temps avant qu'elle arrive. Alors embrasses moi encore.

Billie repose ses lèvres sur les miennes. La sentir contre moi et l'embrasser me font énormément de bien.

Après le baiser, Billie me serre un peu plus contre elle.

- Et toi ? Comment ca va ? demande je.

- Ça va. J'ai eu de la chance de t'avoir avec moi. Parce que sinon, je ne serais plus là maintenant.

- Tu m'parles hein si ça va pas ?

- Ne t'inquiètes pas pour moi bébé.

- Je ne peux pas ne pas m'inquiéter pour toi. Tu t'inquiètes pour moi alors laisses moi m'inquiéter pour toi.

Billie pose un doux baiser sur mes lèvres.

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