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Pdv Katsuki
Je n'arrive pas à dormir.
Un gars blond vient me servir un verre d'eau. Je ne l'ai jamais vu. Il est nouveau ? Il ouvre la bouche pour parler, un sourire au lèvre. En croisant mon regard, il se tait et semble s'assombrir. Il me salue avant de disparaître.

« Et toi, c'est quoi, tes souvenirs ?  »

Ces quelques mots tournent dans ma tête. Des souvenirs ? Je cherche dans ma mémoire. Tout est flou. Je n'ai pas d'image. Plutôt des ressentis. C'est ça.
Toute une flopée de sentiments qui viennent de nulle part, que je suis incapable de contrôler, ou même de contenir. Ça bout en moi. Et je n'ai aucune idée de comment les faire sortir. Je n'arrive même pas à déterminer s'ils sont positifs ou négatifs. Nocifs, en tout cas.
Il a l'air d'en savoir plus que moi, lui. Ça s'entendait dans sa voix. Mais je refuse de lui demander quoi que ce soit. Il doit bien exister une alternative.
J'attrape le verre sur ma table de nuit et le bois d'une traite. Mes yeux ne tardent pas à se fermer.
Lorsque je me réveille, je suis la routine. Je vais dans la salle à manger et prends mon petit-déjeuner. Ma mère est en face de moi.

- Je veux que Deku vienne ce soir.
- Comment ?
- T'as bien entendu. Fais le venir.
- C'est la première fois que tu le demandes...
- Et la dernière.
- ... Eh bien, s'il veut bien, pourquoi pas...
- Il dira oui. Et puis, c'était prévu qu'il vienne de toute façon, non ? Ça fera rien si c'est avec un peu d'avance. Dis que c'est de ma part. Dis lui  «orange».
- Orange?
- Il comprendra. Et je veux de nouveaux jouets.
- Déjà ?
- Ils ont presque tous clamsé.
- '' Presque ''?
- Y en a un qui résiste un peu.

Le dire me donne des frissons. Pas d'excitation ni de peur. Juste des frissons. Quelque chose dans mon corps qui réagit. Je sors de table. Je dois retourner aller le voir, comprendre ce qu'il a de différent. Je descends les escaliers et entre dans la pièce.
Il dort, étendu sur le sol, recroquevillé sur lui même. Il est plein de blessures.
Quand je le regarde comme ça, une partie de moi veut le frapper. Jusqu'à ce que je ne sente plus que sa chair et ses os fracassés. Mais d'un autre côté, je sens que je serais le premier à monter au créneau si quelqu'un osait ne serait-ce le toucher. Le protéger. Des autres, de moi, peu importe. Le protéger et le garder à l'abri.
Je m'approche.
Ses yeux sont soulignés de cernes.
Il a une cicatrice sur la paupière.
Je m'accroupis.
Il se tourne. Il est en étoile. C'est bizarre, de dormir comme ça. Ça contraste avec l'ambiance sombre.
Pourquoi je ne me méfie pas de lui ? C'est de loin la personne la plus dangereuse que je connaisse. J'ai encore des bleus d'hier.
Je replace une de ses mèches de cheveux pour mieux voir son visage.
Sa peau est lisse. Et pâle. Son tee-shirt est à moitié déchiré. Il est bien fait.
Je l'effleure. Il se redresse d'un coup. Sacrés réflexes.
Nous nous retrouvons face à face, lui appuyé sur ses coudes, moi à genoux.

- Bakugo ?

En me reconnaissant, je le vois se détendre. Ses yeux se referment à moitié. De fatigue, peut-être. De soulagement, sûrement.

- Pourquoi tu continues de m'appeler par mon nom ?

Il baisse les yeux et hausse une épaule.

- Tu voudrais que je t'appelle comment, sinon ?
- Monsieur. Comme les autres.

Il secoue la tête.

- Non.
- Non ?
- Je refuse. Je peux pas. Je veux pas.

Pourquoi il commence à parler aussi vite d'un coup ?

- T'es Bakugo, et je suis Kirishima. Ton délire de monsieur et de jouet, c'est pas nous.
- Nous ? Depuis qu-

Je comprends rien...
Il attrape le col de ma chemise.

House Of Memories [Kiribaku] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant