À la recherche de la vérité - Le Clan Ailé [LGDC] [ABANDONNÉ, PAS DE SUITE]

Chapitre 7

—— PDV : PETIT FEU ——

Le chaton roux jouait tranquillement avec une balle de mousse, et il ne savait même pas que Petite Hirondelle avait eu un accident. Il vit soudain Petite Boule Duveteuse sortir de la pouponnière, et il fonça sur elle en poussant un cri féroce.

- Ahh ! cria la chatonne. Un renard m'attaque !

Le rouquin s'arrêta devant elle en dérapant dans l'herbe. Surpris, il la fixa :

- Euh... tu es sérieuse là ? Je ne ressemble pas trop à un renard, si ?

- Bien sûr que je ne suis pas sérieuse ! Tu ressemble à un hérisson rouge plutôt ! répondit la femelle blanche.

- On va bien voir c'est qui le hérisson ! répliqua Petit Feu en sautant sur elle.

Ils roulèrent au sol dans un ensemble de coups de patte amicaux, jusqu'à ce Petite Boule Duveteuse triompha, bien qu'avec peine, en le plaquant au sol. Le mâle roux riposta en relâchant ses muscles, puis en la repoussant. Le combat reprit de plus belle, jusqu'à ce que Griffe Fleurie arrive et miaule d'un ton tranchant :

- Rentrez à la pouponnière ! Tout de suite !

- Mais... protesta faiblement Petit Feu.

- Il n'y a pas de « mais » ! Obéis ! le coupa la reine.

- Je viens tout juste de sortir ! C'est pas juste ! lança Petite Boule Duveteuse.

- De toute façon, tu vas t'ennuyer toute seule, répliqua la femelle noire. Mais si tu aimes ça, fais comme tu veux.

Soudain, Nuage de Lilas arriva, essoufflée. Elle haleta avec peine :

- Granit Étoilé est gravement blessé ! On a besoin d'aide !

Cette fois, Griffe Fleurie attrapa non seulement Petit Feu, mais aussi Petite Boule Duveteuse. Elle les ramena à la pouponnière d'une poigne ferme, et déclara :

- Ce n'est pas un spectacle que vous devriez voir. Restez là en attendant que ça passe.

- Mais je veux savoir ! gémit le chaton roux.

- Eh bien tu le sauras si je juge que tu en est digne.

Petit Feu soupira. Ce n'était pas la vision d'un chat blessé qui allait le traumatiser ! Enfin, du moins, c'est ce qu'il pensait. C'est à ce moment-là que Patte de Jais se mêla de la conversation, et demanda à son tour :

- Et moi ? Je peux voir ?

- Non, répliqua la reine d'un ton ferme.

- Mais pourquoi ? Je suis plus âgé que ces souris mouillées !

- Espèce de cervelle d'arbre pourri ! lui rétorqua Petit Feu en son for intérieur.

En tout cas, il était vrai que le jeune mâle avait envie de lui dire ça en face. Mais si jamais il l'attaquait pour se venger, le rouquin ne serait pas de taille à se défendre, il le savait.

- Et c'est bien dommage !

Soudain, il pensa à quelque chose. Depuis que son amie était allée s'entraîner à, grimper aux arbres, il ne l'avait pas revue. En y pensant, elle n'était pas dans la pouponnière, ni dans la clairière.

- Je peux aller au petit coin ? demanda alors le chaton.

- D'accord... répondit Griffe Fleurie, prudente. Mais si tu me désobéis, je m'occuperai personnellement de te punir, et sache que les anciens aiment raconter des histoires quand tu enlèves leurs tiques.

- Promis je regarderai pas ! répondit le rouquin en sortant.

Il avait emprunté une sorte de sortie de secours pour évacuer le clan, qui donnait exactement sur l'endroit où il voulait aller. C'était parfait ! Comme ça, on ne pouvait pas l'accuser d'avoir regardé.

Mais au lieu d'aller au petit coin comme prévu, il se faufila dans la clairière et se cacha dans des fougères. De là, il avait une vue parfaite sur l'entrée du camp.

Justement, une patrouille rentra, portant un corps gris maculé de sang. Le chaton eut un haut-le-cœur en voyant l'affreuse entaille sur la gorge du mâle. Il comprenait maintenant pourquoi Griffe Fleurie était contre. C'était affreux à voir !

Pourtant, Petit Feu s'obligea à regarder pour connaître la suite. Il vit une femelle grise et blanche sortir d'une tanière à part la gueule pleine de feuilles, suivie par une autre plus jeune. La cadette avait le pelage doré et les yeux ambrés, et suivait son aînée partout.

Le rouquin tendit l'oreille pour mieux entendre.

- ... désolée, disait celle qui avait le pelage gris et blanc. C'était trop tard pour lui.

- Non ! gémit un mâle argenté. Il était mon mentor que depuis quelques jours !

C'en était assez pour le pauvre chaton. Il repartit vers la pouponnière en essayant d'avoir l'air normal, tâche plutôt difficile. Pourtant, Griffe Fleurie ne sembla pas remarquer à quel point il était perturbé.

- Et c'est mieux comme ça, songea-t-il.

Soudain, il repensa à quelque chose. Ou plutôt, à quelqu'un. Timidement, il s'adressa à Pelage Enflammé :

- Tu... tu n'aurais pas vu Petite Hirondelle par hasard ?

- Elle est blessée... tu ne le savais pas ?

- Non, répondit le rouquin.

- Elle est tombée du chêne en essayant de l'escalader. Ne t'en fais pas, elle s'en est sortie avec une fracture à la patte et rien de plus. En revanche, elle n'a pas encore repris connaissance. Mais Étoile Pluvieuse la guérira, ne t'en fais pas.

- Euh... c'est qui Étoile Pluvieuse ?

- C'est notre guérisseuse, la femelle grise et blanche qui a une tanière à part.

- Ah, d'accord... merci beaucoup !

Petit Feu s'allongea sur sa litière et tenta de s'endormir, en vain. Il n'avait pas sommeil, et de toute façon, il se doutait déjà qu'il allait faire des cauchemars affreux à propos de son amie. Pourtant, il venait tout juste de fermer les yeux qu'il s'endormait déjà.

Le rouquin fit des rêves affreux où des guerriers massifs égorgés retenaient Petite Hirondelle prisonnière, et que celle-ci le suppliait de la sauver. À la fin, il n'arrivait pas à l'aider, alors les chats la tuaient à son tour et elle devenait l'une des leurs.

Le chaton se réveilla en sursaut, haletant. Il regarda autour de lui, tout tremblant, comme s'il redoutait une attaque. Pourtant, rien ne bougeait, et il pouvait entendre les respirations paisibles de ses camarades de tanière.

Le mâle au pelage roux se faufila dehors, encore terrifié par son cauchemar. L'air frais de la nuit le calma un peu et il observa le fin croissant de Lune, comme s'il y cherchait du réconfort.

- Oh, Petite Hirondelle, où es-tu ? gémit-il intérieurement.

Il resta là, dehors, assis à observer les étoiles, comme s'il voulait se raccrocher à quelque chose d'invisible.