Lettre à Louise - histoire originale

4-

Le lendemain, Natt se réveille doucement. Elle était fatiguée par la journée d'hier et pris du temps à se lever. Avec sa lenteur matinale, la brune fit d'abord sa toilette, et s'habilla. Et ce ne fut que pour sortir manger que sa chaussure rencontra une texture différente sur le sol, qui faillit la faire glisser. C'était un carton ! Du
même type que ceux qu'elle avait pris pour écrire.

Natt se baissa et ramassa le papier, en souriant à toutes dents. Le mystérieux pianiste lui avait répondu !! La jeune femme pouvait voir l'écriture cursive, et soigneusement attachée de son correspondant. Elle avait remarqué la courbe des lettres, soigneusement menée, pas comme un écrivain qui se dépêcherait pour rattraper le fil de ses pensées. Mais à par ce qui était sous ses yeux, elle n'avait pas d'autre indication.

  Sa première réaction avait été de regarder dans lecouloir. Mais c'était un geste insensé vu que, le carton était déjà froid pour avoir passer un bon moment au sol. La personne était déjà passée, le mystère se poursuivait.

  La pauvre femme ne pouvait rester en place. Elle faisait constamment des allers retours, se promenant dans le jardin de l'hôtel, dans la salle de restauration ou trempant ses pieds dans l'eau. Chaque fois qu'une personne passait près d'elle, où la saluait, Natt fronçait les sourcils et cherchait un signe inexistant. Maintenant, le fait qu'elle avait déjà vu le pianiste sans savoir que c'était lui la tuait.

Et donc, naturellement, la brune vint à soupeser ses actes : avait-elle bien fait d'entamer une correspondance écrite au lieu d'avoir affronter directement son partenaire de piano ? La tentation de toquer à la porte était de plus en plus grande, vu que Natt savait qu'elle se trouverait au bon endroit. Mais que faire ? Et que pensait l'autre pianiste ?
Cela faisait deux jour qu'ils s'échangeaient des cartons, et sa table d'entrée était saupoudrée de petits papiers à présent.

Natt tenta de dresser un liste de caractéristiques qu'elle connaissait sur le pianiste, mais, en soit elle ne l'avait qu'entendu jouer du piano. Elle n'arrivait pas à se faire d'idée sur son physique.
Alors la jeune femme était dans une impasse : elle avait reçu le dernier carton de cette personne mystère. Mais maintenant, elle avait le choix, elle pouvait conclure cette affaire, et ne jamais lui répondre, comme l'aurait sûrement
voulu ses parents. Ou alors, l'aînée Davins pouvait voir avec ce qui suivrait. Peut-être pourraient-ils devenir amis ? Jouer un
quatre mains ? Ou au contraire, peut-être qu'ils ne s'apprécieraient pas du tout, peut-être qu'ils ne se rencontreraient jamais...

  C'était à présent le soir, et la brune avait toujours le carton dans ses mains. Il était plié de mille façon possible, et demeurait toujours sans réponse. Sur ses doutes, la pianiste s'endormait, tant dis qu'une douce mélodie gagnait sa chambre. Elle regardait le plafond, pensant à son mystérieux pianiste, qui jouait pour elle, et restait patient face à son silence... Il n'était seulement qu'à quelques portes sur le côté ! Cette personne qui communiquait par musique et papier.

  Le pianiste jouait un morceau qu'elle ne connaissait pas, mais sûrement romantique, comme tous ses morceaux pratiquement. Les notes étaient douces, et sentimentales. Rien de mieux pour la bercée vers le sommeil.

  Mais la rêveuse fut tout de même tirée de ses rêveries par un bruit sec, comme si quelqu'un raclait le sol. A moitié dans les vapes, il fallait que sa tête tombe sur le côté pour qu'elle soit
réveillée et remarque que c'était un papier que l'on venait de glisser sous sa porte.

  Natt se leva, frottant ses yeux. La musique s'était arrêtée, ne laissant que les battements de son cœur et sa respiration jouer dans le silence. Profitant des dernières lueurs du jour, Natt ramassa le carton, pour découvrir la
jolie écriture, derrière qui se cachait une personne, qui lui souhaitait « bonne nuit ».