Plaine de marathon, champs de bataille, position perse
- Les imbéciles ! pestiféra l'amiral Datis. N'est ce pourtant pas toi Hippias qui me disait que l'hubris est le pire de tous les défauts ? Pourtant tes compatriotes semblent en faire d'excès l'usage.
Mais si Hippias n'y répondit rien, en revanche, Artapherne n'était pas du même avis quant à la témérité de la charge des Grecs.
- Je mettrais plutôt de la bravoure Datis, il faut un certain courage pour charger au-devant de sa mort.
Du haut de leur monticule, les chefs de l'armée perse observaient l'armée grecque en ordre de bataille. S'il y a bien une chose qui impressionna le prince, c'était la coordination et la cohésion de l'ensemble de leurs soldats. Il ne s'agissait pas d'une simple armée de paysans auxquels on avait confié la veille, lance et bouclier. Non, Il s'agissait bien là de troupes disciplinées et entrainées, ce qui impliquait qu'ils ne rompraient pas aisément les rangs
- Ne sont-ils pas plus nombreux que ce qu'ont énoncé les éclaireurs ? D'ici leur ligne de front égale la nôtre en longueur.
- Pas tant que cela, leur ligne est simplement étirée au maximum afin de ne pas se laisser submerger. Ils n'ont en réalité aucune profondeur dans leur phalange, et par conséquent sa puissance de poussée ne vaut rien.
- Je vois. Quelle distance nous sépare de leur armée ?
- Au moins 8 stades, déclara Hippias laconiquement.
- Largement assez pour qu'une pluie de flèche leur coupe tout élan. S'il reste quelque chose encore au contact, notre infanterie la brisera aisément.
- Peut-être, se contenta de répondre le prince perse. Peut-être.
- Leur ligne est peut-être impressionnante en s'étirant de la sorte, mais votre infanterie est toujours au moins dix fois plus nombreuses, énonça Hippias en prenant le parti de l'amiral.
- Certes, certes, je n'en doute pas et vous avez raison tous les deux. La victoire est notre, mais pour autant, agissez comme si elle ne l'était pas. Rendons au moins hommage à ces braves adversaires en les considérants comme tels.
- A vos ordres prince, dirent-ils en s'inclinant respectueusement.
L'amiral Datis demanda alors s'ils ne devaient pas imiter leur adversaire et étirer davantage leur ligne afin de les submerger, mais Artapherne après un instant de réflexion s'y refusa.
- Inutile, leurs troupes sont quand même plus lourdes que nos fantassins, bronze et cuir contre bois et osier... S'ils veulent une ligne égale je leur laisse, nos lignes seront bien plus profondes, leur impact se brisera et nous les repousseront aisément avant de les obliger à se débander. Je prends notre corps d'élite au centre, je vous laisse l'aile droite amiral. Que la fortune nous accompagne tous.
Et sur ce, Artapherne monta sur son char entouré de lions et se déplaça vers la ligne centrale du front perse.
Plaine de marathon, champs de bataille, position athénienne
Miltiade se tenait au centre du dispositif athénien, quand Stésilaos vint le rejoindre.
- Alors ? s'enquit le commandant de l'armée.
- Nous sommes prêt. Les autres stratèges ont pris positions, Callimaque se tient sur l'aile droite avec nos meilleurs éléments, les Platéens sont en renfort sur l'aile gauche. La ligne de front a été étirée pour égaler ceux de nos adversaires. Tout est en place.
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A la grande gloire des guerres médiques: marathon
Tarihi KurguLes Athéniens dans leur arrogance ont défié la Perse, et leur grand roi Darius réclame justice. 200 000 hommes sont envoyés sous le commandement de son neveu et de l'ancien tyran d'Athènes, réduire la ville en esclavage. Face à cela les Athéniens et...