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"Il m'arrive de relire mes romans préférés en partant de la fin. Je commence par le dernier chapitre, et je lis à rebours jusqu'au premier. Quand on lit de cette manière, les personnages vont de l'espoir vers le désespoir, de la connaissance de soi vers le doute. Dans les histoires d'amour, les couples sont d'abord amants, avant de devenir des étrangers. Les récits d'initiation se transforment en récits d'égarement. Des personnages reviennent même à la vie..."

Alors que la musique tournait, je continuais la lecture de mon recueil de poésies, des coups se font entendre à la porte, je me lève, pose mon livre sur la petite table basse et je pars ouvrir la porte, je me retrouve alors devant un jeune basané qui doit avoir son âge, je l'examine et lève un sourcil interrogateur.

-Oui, je peux vous aider?

-Vous, je prends un sacré coup de vieux...je lève les yeux aux ciels et soupir. Désolé, je pensais que c'était l'appartement de mon ami mais visiblement je me suis trompé.

-Visiblement...

-Tu sais peut-être quel est son appart?

- Je suis arrivée avant-hier donc non, je ne pourrais pas t'aider...

-Dommage...Bon je te souhaite une bonne journée, au revoir belle demoiselle. je soupire et lui claque la porte au nez

-"Au revoir belle demoiselle" non mais sérieux quel imbécile doublé d'un con, tu en penses quoi cassis? Le chat miaule et se frotte contre ma jambe.

Alors que je m'installe sur mon canapé, j'entends crier de l'autre côté de ma porte d'entrée, "Putain Zabini, je t'ai déjà dit que j'habitais au 5 et non au 8 c'est facile à retenir pourtant c'est la date de mon anniversaire", "Excuse moi, mais ça ne m'a pas empêché de tomber sur une jolie demoiselle", "Garde ta bite dans ton pantalon et laisse mes voisins tranquilles". Alors l'imbécile qui venait de sonner à ma porte s'appellerait Zabini, surement son nom de famille, en plus de cela, je rigole face à la remarque de mon voisin, mais quelque chose me perturbe, j'ai cru entendre la voix du mystérieux inconnu que j'ai malencontreusement percuté plus tôt dans la journée. Je me ravise et allume ma télévision, bien que je sois de sang pur, je ne reniais en rien les nés moldus, j' étais au contraire fascinée par leur mode de vie et toutes ces technologies qui n'existaient que dans leur monde.

Emmitouflée dans mon plaid et mon pyjama qui ressemble fortement à un animal moldu, je me détends devant un dessin animé, un Disney. J'avais découvert cet univers grâce à ma mère qui était passionnée d'histoire merveilleuse où des princes sortis de nulle part viennent sauver la jeune princesse. Là,Je regarde plutôt une histoire sur un petit faon appelé Bambi, une histoire bien triste mais qui fait tout de même son petit effet. Alors que je suis plongée dans le film, des coups retentissent à la porte, je grogne et me lève, j'ouvre la porte et découvre avec surprise l'inconnu de ce matin, il me regarde avec un sourire en coin.

-Oui?

-Je...hmm...je suis venu m'excuser pour le comportement de mon pote, disons qu'il est très sociable...

-C'est pas grave....autre chose?

-Non, il entend le bruit à la télé et toise la jeune fille du regard, tu es une née moldue?

-Sang pur, c'est juste que j'aime bien les objets du monde moldu ils sont tellement utiles.

-Je vois... Il sourit puis il commence à partir, et pour information je m'appelle Draco Malfoy, je pense que c'est plus judicieux de te donner mon identité sachant qu'on va aller dans la même université.

-Attends, tu vas aussi à Galahad?

-Oui, section justice, pour travailler au Ministère

-Oh ! je vois, moi je vais en section littérature....je rougis légèrement...Je m'appelle Rose Lyra Jenkins dans ce cas.

-Rose?

-Oui...Le garçon connaît le prénom de la demoiselle, elle faisait parti des histoires que lui contait sa mère,lorsqu'il était enfant...

-J'aime bien...passe une bonne soirée Rose...je souris et ferme sa porte.

Lorsque je referme la porte, je ne peux m'empêcher de sourire, il avait en lui un charme hypnotisant, ses yeux aciers m'avaient transpercé l'âme et désormais, je me sentais comme dépendante de sa présence, j'avais besoin de le revoir et pourtant je ne le connais pas, je l'ai uniquement regardé. J'éteins alors ma télé et part dans ma chambre, je prépare alors mes affaires et les parchemins nécessaires pour les cours plus mon petit coffret d'écriture offert par mon père pour mon vingtième anniversaire, tout est en ordre et près, j'allume mes petites lanternes qui trônent au-dessus de mon lit et appelle mon chat qui arrive en courant sur le lit, il se frotte auprès de mon corps pour avoir des caresses puis il s'installe en boule à mes côtés.

-Je suis désolée de te laisser seul demain mon petit cassis mais je suis obligée, le chat ronronne et la jeune fille sourit. J'espère que ça va le faire...

Je reprends alors mon petit ouvrage rempli de poème sur ma petite table basse et prend un poème au hasard.

"Amour ! « Loi, » dit Jésus. « Mystère, » dit Platon.

Sait-on quel fil nous lie au firmament ? Sait-on
Ce que les mains de Dieu dans l'immensité sèment ?
Est-on maître d'aimer ? pourquoi deux êtres s'aiment,
Demande à l'eau qui court, demande à l'air qui fuit,
Au moucheron qui vole à la flamme la nuit,
Au rayon d'or qui veut baiser la grappe mûre !
Demande à ce qui chante, appelle, attend, murmure !
Demande aux nids profonds qu'avril met en émoi
Le cœur éperdu crie : « Est-ce que je sais, moi ?
Cette femme a passé : je suis fou. C'est l'histoire.
Ses cheveux étaient blonds, sa prunelle était noire ;
En plein midi, joyeuse, une fleur au corset,
Illumination du jour, elle passait ;
Elle allait, la charmante, et riait, la superbe ;
Ses petits pieds semblaient chuchoter avec l'herbe ;
Un oiseau bleu volait dans l'air, et me parla ;
Et comment voulez-vous que j'échappe à cela ?
Est-ce que je sais, moi ? c'était au temps des roses ;
Les arbres se disaient tout bas de douces choses ;
Les ruisseaux l'ont voulu, les fleurs l'ont comploté.
J'aime ! » Ô Bodin, Vouglans, Delancre ! prévôté,
Bailliage, châtelet, grand'chambre, saint-office,
Demandez le secret de ce doux maléfice
Aux vents, au frais printemps chassant l'hiver hagard,
Au philtre qu'un regard boit dans l'autre regard,
Au sourire qui rêve, à la voix qui caresse,
À ce magicien, à cette charmeresse !
Demandez aux sentiers traîtres qui, dans les bois,
Vous font recommencer les mêmes pas cent fois,
À la branche de mai, cette Armide qui guette,
Et fait tourner sur nous en cercle sa baguette !
Demandez à la vie, à la nature, aux cieux,
Au vague enchantement des champs mystérieux !
Exorcisez le pré tentateur, l'antre, l'orme !
Faite, Cujas au poing, un bon procès en forme
Aux sources dont le cœur écoute les sanglots,
Au soupir éternel des forêts et des flots.

Dressez procès-verbal contre les pâquerettes
Qui laissent les bourdons froisser leurs collerettes ;
Instrumentez ; tonnez. Prouvez que deux amants
Livraient leur âme aux fleurs, aux bois, aux lacs dormants,
Et qu'ils ont fait un pacte avec la lune sombre,
Avec l'illusion, l'espérance aux yeux d'ombre,
Et l'extase chantant des hymnes inconnus,
Et qu'ils allaient tous deux, dès que brillait Vénus,
Sur l'herbe que la brise agite par bouffées,
Danser au bleu sabbat de ces nocturnes fées,
Éperdus, possédés d'un adorable ennui,
Elle n'étant plus elle et lui n'étant plus lui !
Quoi ! nous sommes encore aux temps où la Tournelle,
Déclarant la magie impie et criminelle,
Lui dressait un bûcher par arrêt de la cour,

Et le dernier sorcier qu'on brûle, c'est l'Amour ..."

Elle s'endort alors, avec la lumière allumée et le ronronnement de son chat à ses côtés...

serment inviolableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant