Prologue

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Il faisait nuit mais pourtant il faisait aussi clair qu'en pleine journée, on aurait dit que le jour ne voulait pas se coucher. Le ciel était couvert de nuage opaque et coloré d'un magnifique rose pastel. Une chaleur étouffante flottait sur nous, c'était insoutenable, un vrai four. La montre de ma mère indiquait 1H du matin, normalement à cette heure là tout le monde devait être chez soit à dormir, mais on était bien une centaine à rester debout tels des zombies, la tête levée vers ce ciel étrange. Ma mère me tenait la main, elle transpirait, sa main était moite mais elle refusait de me lâcher. Je sentais son pouls au bout de ses doigts à moins que ce ne soit le mien...

« Maman, rentrons ! »

Ma mère baissa enfin la tête vers moi, ses yeux bleue étaient mouillés et son visage était figé par la peur, je sentis sa main serrer mes doigts d'une force non maîtrisée.

« Rentrons ma chérie » finit-t-elle par dire d'une voix tremblante.
Elle se tourna et commença à marcher d'une vitesse que je peinais à tenir. Une goutte glacée se glissa dans ma nuque, puis une autre, ce n'était pas ma sueur. Non ces gouttes provenaient de ce ciel. Le sol se retrouva taché de petits ronds, le ciel pleurait.

La pluie devenait de plus en plus violente, ma mère courait comme si sa vie en dépendait, c'était peut-être le cas. La pluie était belle : je n'avais jamais vu autant de rose, les flaques d'eau étaient rose, les gouttes qu'on voyait tomber étaient roses, tout semblait rose.

Un cri retentit derrière moi, les gens couraient de partout. Les gouttes roses faisaient jaillir une nouvelle couleur, une couleur plus foncée, une couleur qui laissait une odeur métallique dans l'air, une couleur qui faisait tomber toutes ces personnes affolées.
« Maman qu'est-ce-qui-ce-passe ? » Pas de réponse. « Maman ? »

Elle n'était plus là, je n'avais que sa main qui me tenait toujours. Son corps gisait par terre, enfin je supposais que c'était elle, mais il ne restait qu'une flaque, parsemée par-ci par-là des parties d'un corps humain.

Une vive douleur se fit sentir alors dans mon œil gauche, mon œil gauche ! Je ne voyais plus rien de mon œil gauche, un liquide poisseux en sortait, ce même liquide qui colorait le sol de son rouge vif. Mes cris de douleur se superposaient aux cris de terreur de toutes ces personnes. Ces dernières se faisaient transpercer par cette pluie rose qui provenait de ce ciel teinté de cette même couleur. Je me tordais de douleur, je n'entendais plus rien, je ne voyais plus rien, plus rien n'existait mise à part cette douleur.

Le Ciel Rose (2e tentative)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant