Après vingt bonnes minutes à les laisser tenter de me réveiller, et surtout fatigué de me faire secouer dans tous les sens, je me décidai à entrouvrir légèrement les yeux.
-Mademoiselle ? Vous vous sentez mieux ? Où avez-vous mal ?
La femme blonde qui me mitraillait de questions fut doucement pousser par le noiraud que je reconnu par sa coupe à travers le flou qui s'offrait à moi.
-Hey, ça va ? Me demanda-t-il en se rapprochant de moi.
-Ecoutez monsieur, il va falloir vous écarter, il faut que je sache où elle a mal pour savoir quoi lui donner.
-Pour au final lui faire bouffer un sucre ? Désolé mais j'ai pas de temps à perdre avec toi, je vais la ramener chez elle.
Woaw. Je ne m'attendais pas à ça. Mais avait-il le droit de décider comme ça de ce que j'allais devenir ? Merde c'était pas prévu ça...
Je refermai légèrement les yeux et le laissai me soulever une nouvelle fois pour me porter dans ses bras, la tête posée contre son torse.
-Préviens le directeur qu'elle a fait un malaise et que je prends mon après-midi, je me charge d'expliquer la situation à sa mère. Je la connais. Précisa-t-il.
-Euh oui...
Sans perdre plus de temps, je sentis qu'il s'était remis en marche. Dans le moment qui suivit, la brise fraiche me montra qu'on était à présent à l'extérieur.
Il me déposa ensuite assez difficilement dans sa voiture. Il était vrai que je ne lui rendais pas la tâche facile. Et de toute manière c'était bien fait pour lui. Et puis, j'étais censé être à bout de force. J'aurais pu recevoir un oscar avec ma prestation. J'étais sûre que d'extérieur, ma chute avait du être spectaculaire vu d'extérieur. Je me demandai d'ailleurs comment j'avais réussi à ne pas rire.
Il allait falloir que je contacte les autres une fois qu'il m'aura laissé. Et puis de toute manière Eren allait sûrement bientôt venir étant donné que celui-ci cohabitait avec ma mère et moi.
-Ryuu ? S'il-te-plait parle moi ! Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as mangé ce midi ? Tu dors correctement ?
Il avait stoppé l'infirmière pour au final faire la même chose qu'elle. Si ce n'était pas l'hôpital qui se foutait de la charité ?!
Maintenant ce qui restait à savoir, c'était si j'allais devoir lui répondre ou pas ? Déjà est-ce qu'une personne dans l'état que j'imitai aurait pu répondre à ma place ? Merde mais qu'est-ce que je pouvais en savoir ?!
-Tais-toi...Grognai-je simplement.
Bon c'était la seule chose que j'avais trouvé plausible à dire... En même temps, dans un état comme celui-ci, tout ce que j'aimerais ce serait qu'on me laisse en paix. C'était plausible au final.
-Tu as mal où ?
-Partout, fis-je une nouvelle fois du ton le plus faible que je pouvais.
-Bon je t'emmène chez moi. Je vais voir ce que je peux faire. J'enverrais un message à ta mère pour la prévenir.
Comment ça il comptait m'emmener chez lui ? Qu'elle blague de mauvais goût était-il bien en train de me faire ? N'avait-il pas affirmé à l'infirmière qu'il comptait me ramener à la maison ?
Sans pour autant répondre, je le laissai allumer sa voiture puis démarrer.
Au fil du temps et du temps qu'on mettait à arriver, je compris bien vite qu'il était totalement sérieux et qu'il ne disait pas ça juste pour me faire réagir. Il m'emmenait bel et bien chez lui. Il en avait quand même du culot !
Même si je devais me donner une apparence de malade souffrant le martyre, ça ne m'empêchais pas de trépigner de colère intérieurement. J'avais envie de lui envoyer le revers de ma main en pleine face. Il le méritait. Et lorsque je ferais mine d'aller mieux, je comptais bien faire de ce souhait une priorité puis une réalité.
Tout en me faisant cette même réflexion, je sentis que la voiture s'arrêta. Je l'entendis éteindre le moteur puis couper le contact. Pour enfin sortir de la voiture et venir me rejoindre de mon côté pour soulever mon corps que je me forçais à garder inerte et lâché dans ses bras.
Il ne fallait pas être une lumière pour ensuite comprendre qu'il m'emmenait chez lui. Je pus d'ailleurs reconnaitre son escalier. Celui dans lequel je m'étais d'ailleurs tué à le transporter pour ne pas déranger son sommeil. Qu'est-ce que je pouvais m'en vouloir.
J'aurais dû lui balancer un gros seau d'eau fraîche en pleine figure, ça l'aurait fait monter dans sa chambre à vitesse grand V, et m'aurait fait, par la même occasion, économiser du temps. Beaucoup de temps.
Peu de temps plus tard, je pus reconnaitre la texture d'un matelas se matérialiser sous mon dos qui commençait mine de rien à être douloureux. Il m'y avait posé délicatement en gardant ma tête légèrement sur-élevée, sûrement à 'aide d'une de ses mains. Il l'a reposa ensuite sur un coussin qu'il avait sûrement rembourré pendant les quelques secondes passées avec la tête dans les airs.
Il recouvrit mon corps par la couverture et posa une main sur mon front.
-Je ne comprends pas, tu n'as pourtant aucune fièvre...
Je l'entendis se parler pour lui même sûrement. Du moins, s'il s'adressait à moi, il se prenait un vent. Un majestueux vent qui était excusé par mon soit disant mal-être.
J'attendis avec impatience qu'il finisse par me laisser seule ce qui, malheureusement n'avait pas l'air de faire parti de ses plans.
Et encore une fois, je me retrouvais dans une situation plus que délicate. Dans le lit de celui qui m'avait lâché sous la pression d'une petite rousse machiavélique. Au final je commençais à me faire au fait d'avoir ce merveilleux don de me mettre dans ce genre de situation, ça devenait une habitude.
Une habitude dont j'aimerais pourtant bien me passer.
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PROFESSOR ACKERMAN
Fiksi PenggemarLorsque son professeur de français est remplacé par un nouveau, Ryuu ne s'attend pas à ce que celui-ci soit si glacial, autoritaire et méticuleux. Pourtant, elle nouera un certain lien avec celui-ci dès le jour de leur rencontre. Fin : 02/01/2022...