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Le jeune homme ferma les yeux, les mains posées sur ses tempes pour les masser. Il détestait la foule, le bruit, les cris des ivrognes dans l'édifice, et l'ambiance qui retirait toute possibilité d'espace individuel. Il avait accepté de rejoindre ses amis dans ce lieu, mais maintenant qu'il était assis dans ce bar, il avait l'impression d'étouffer et il regrettait. Sasori ne voyait qu'une façon de régler ce problème, commander un premier verre. Il se dirigea donc vers le comptoir et demanda un cocktail particulièrement chargé. Pendant ce temps, à la table, les jeunes adultes avaient décidé de charrier le blond.

- Bon alors, tu lui dis quand que tu veux le baiser ? Lança Hidan sans aucun tact.

- La ferme ! Répondit Deidara en jetant un regard paniqué vers le garçon qui attendait au comptoir.

Il avait rougi subitement dès que son ami avait parlé. Les autres, en voyant sa réaction, ricanèrent.

- Ce n'est pas grave, le rassura Konan, seule femme du groupe. Tu sais, ça fait des années qu'on l'a remarqué, tu devrais lui dire...

- Le plus étrange, renchérit Kisame, c'est que lui n'ait rien remarqué, c'est pas censé être un as dans le domaine de la manipulation humaine ?

- C'est pas pareil, intervint Itachi. Sasori n'a jamais été branché sentiments quand ça le concerne. C'est pour ça qu'il capte rien.

- Et ben alors, on fait quoi ? Enchaîna Hidan. On le fait boire pour que la blondasse ait une chance ?

Kakuzu le frappa derrière le crâne.

- C'est une technique de violeur ça, espèce de crétin.

- Non, reprit Konan, vous laissez Deidara avec ça, il le dira quand il se sentira prêt.

Le blond la gratifia d'un regard reconnaissant.

- Et ben, on est pas sortis de l'auberge avec ce coincé, soupira Itachi en s'attirant la haine du concerné.

- De quoi vous parlez ? Demanda alors Sasori qui s'asseyait, son verre en main.

Deidara s'étouffa avec sa gorgée et Hidan éclata de rire. L'homme aux cheveux rouges haussa les sourcils.

- Ils disent des conneries, intervint alors Konan, comme d'habitude.

- Mmh.

Sasori ne répondit rien et il commença à boire. Pour supporter le bruit et les gens, il enchaîna rapidement les verres. Tandis que ses amis discutaient de toutes sortes de sujets, lui faisait des aller retours entre la table et le comptoir sans prendre gare à l'effet pernicieux de l'alcool qui montait en lui. Lorsque le bar annonça la fin du service et la fermeture prochaine, les jeunes adultes prirent la décision de quitter les lieux pour rentrer. Itachi tourna la tête vers Sasori qui n'avait pas réagi à leur choix.

- Ho ho... Dit-il alors, attirant le regard de toute la bande sur le plus introverti d'entre eux.

La tête qui dodelinait de gauche à droite, le regard vide et embrumé, Sasori était ivre mort. Les autres doutèrent même qu'il puisse se lever et marcher. Hidan éclata alors de rire et il sortit son téléphone pour prendre des photos.

- Alors ça, c'est la meilleure soirée de l'année !! Cria-t-il en laissant son portable en mode rafale. Sasori torché ! C'est Noël ou quoi ?

Deidara saisit l'objet et le jeta plus loin sur la table, s'attirant un hurlement de colère du propriétaire, qu'il ignora totalement en se levant.

- Je le ramène chez lui, affirma-t-il en saisissant le bras de Sasori pour l'aider à se lever. Rentrez bien.

Le groupe hocha la tête pendant qu'Hidan, encore fâché, lui faisait un doigt d'honneur. Deidara aida son ami à marcher jusqu'à l'extérieur du bar, et celui ci ne cessa de trébucher à chaque pas. Après une marche longue et laborieuse, ils arrivèrent enfin à l'appartement du garçon aux cheveux rouges. Deidara l'aida à entrer et il referma la porte derrière lui. Brusquement, le blond fut plaqué contre le mur par son acolyte, et la première pensée qui lui vint à l'esprit fut de se demander comment il pouvait avoir autant de force dans un état pareil. Sasori vrilla son regard brillant dans les iris azurs de Deidara, et il combla la faible distance qui les séparait pour l'embrasser. Le blond rougit subitement, sans comprendre ce qui lui arrivait. Quand il saisit enfin ce qu'il se passait, il devint écarlate, et pendant une seconde, il voulut s'abandonner dans les bras de Sasori. Pendant une seconde seulement. Il repoussa alors l'autre, mettant fin au baiser, à contre cœur. Le jeune homme, qui arborait généralement une expression froide et sans expression, afficha alors une moue vexée, ses joues rougies par l'alcoolémie trop élevée en lui.

Sasodei - IvresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant