Le show terminé, Salieri descendit de la scène et se dirigea vers le bar, il avait besoin d'un verre. Il savait qu'il aurait du sortir pendant que Requiem jouait, mais il en avait été incapable. Tout son être l'avait forcé à rester écouter la musique si belle du groupe, et de nouveau, il avait été ensorcelé par la voix de Wolfgang. Il commanda un cocktail particulièrement chargé pour se vider la tête. Un gloussement retentit dans son dos, et il fit volte face pour tomber sur trois jeunes femmes qui le dévoraient des yeux.
- Monsieur Salieri, commença la première, nous sommes de grandes fans...
- Pourrions nous boire un verre en votre compagnie ? Continua la deuxième.
- Et pourquoi pas passer la soirée à vos côtés, et voir plus par la suite, si affinités, termina la dernière.
Antonio les regarda une par une. Ce n'était pas la première fois qu'il était dragué en fin de concert, il faut croire que le fantasme d'être avec un musicien était réputé, mais il avait connu des approches plus subtiles.
- Merci de la proposition, mais j'aimerais passer un moment seul.
Il répondait toujours la même chose. Deux d'entre elles affichèrent une moue déçue et repartirent aussitôt, mais la troisième, celle qui avait parlé en dernier, ne l'entendait pas ainsi. Elle vint se coller contre le leader des Danaïdes et susurra doucement.
- Oh voyons, monsieur Salieri, ne faites pas le timide. Qui voudrait passer la soirée sans compagnie ?
Elle traça sa joue du doigt, longeant sa barbe fine et bien taillée.
- Il serait dommage que votre lit soit vide ce soir... Un homme de votre talent se doit d'être récompensé pour ses performances...
Le compositeur saisit fermement la main de son interlocutrice et il vrilla son regard dans le sien.
- Il me semble avoir dit non.
Son ton glacial eut finalement raison de la détermination de la jeune femme, qui disparut, non sans un regard déçu à l'encontre de l'homme. Salieri allait prendre une gorgée de son verre quand quelqu'un lui tapota l'épaule. Roulant des yeux, il tourna la tête vers l'inconnu qui lui faisait face. Il semblait plus âgé que lui, et son haleine respirait l'alcool, prouvant qu'il était loin d'être sobre.
- J'ai adoré votre concert ! Cria-t-il comme si Antonio était à six mètres de lui.
- Merci, répondit ce dernier en grimaçant, ses tympans résonnant.
- J'ai vu que des filles vous avaient importuné, continua-t-il plus doucement en s'approchant. Elles étaient jolies, mais peut être que ce n'est pas ce qui vous intéresse... Pour ma part, je suis également disposé à vous suggérer tout autre chose...
Tout en parlant, il avait glissé sa main sur la hanche du musicien avant d'aller caresser sa fesse. Salieri fit un bond en arrière, bousculant la personne qui était dans son dos.
- Mais c'est pas vrai, pesta-t-il. Foutez moi tous la paix non ?!
Dépité de son refus, son interlocuteur partit à son tour. Une voix glissa alors près de l'oreille du leader des Danaïdes avec amusement.
- Et bien, vous faites fureur auprès du public... C'est toujours comme ça ?
Antonio se retourna alors pour faire face à celui qu'il venait de bousculer involontairement. Mozart. Ainsi, le jeune virtuose s'était placé tout près de lui. Mais depuis quand ? Devant l'expression surprise et légèrement inquiète de l'italien qui avait tout aussi rapidement disparu de son visage quand il s'en était aperçu, Wolfgang éclata de rire avant de boire une gorgée de sa pinte.
- On dirait que vous avez vu un fantôme, maestro, ce n'est que moi.
Penchant la tête sur le côté, espiègle, il continua.
- C'était très drôle de vous voir mettre autant de râteaux en si peu de temps. Mais, mon cher, bien que je sois flatté que vous m'ayez déjà réservé votre exclusivité, sachez que je n'ai rien contre les relations libres, n'hésitez pas à aller voir ailleurs, je n'en serai pas contrarié.
Visiblement, Salieri l'était, lui. Il roula des yeux et but son verre d'une traite, sous le regard impressionné de son interlocuteur.
- Tu as fini ton petit numéro ? Demanda alors l'aîné au jeune autrichien.
- Je ne fais que commencer.
- Ce sera sans moi.
Il posa son verre sur le comptoir et tourna les talons pour partir, rejoignant les loges réservées aux artistes. Mais Mozart n'avait pas l'intention d'en finir là, il commanda un cocktail, et, emmenant le gobelet ainsi que sa pinte, il alla dans la pièce où s'était réfugié sa cible. L'italien s'était affalé dans un sofa, à moitié assis, le dos contre le mur et les jambes allongés sur le canapé. Il avait une main devant les yeux, et, quand le leader de Requiem entra à son tour, il ne put s'empêcher de pousser un soupir exaspéré.
- Ne boudez pas, maestro, je vous ai apporté un cadeau pour me faire pardonner.
Il lui tendit le cocktail, et Salieri, hésitant un instant, le prit finalement. Satisfait, l'autrichien s'assit sur le fauteuil en face de son interlocuteur.
- Vous me trouvez insupportable à ce point ?
Antonio, qui sirotait son verre en silence, posa son regard sombre sur le jeune musicien.
- Si je réponds oui, ça te surprendra vraiment ?
Mozart plaça sa main sur son coeur, mimant le fait d'être blessé par une balle.
- Ouch, me voilà touché.
Salieri roula des yeux sans répondre. Mozart se pencha en avant, comme s'il s'apprêtait à faire un confidence.
- Pour ma part, maestro, je vous trouve incroyable en tous points. Vous êtes un musicien remarquable, vous avez une grande prestance et un professionnalisme à toute épreuve, et comme si ces qualités ne suffisaient pas, vous êtes également extrêmement séduisant, pour ne pas dire un véritable appel à la luxure.
Le plus âgé lui jeta un regard ennuyé, ignorant volontairement la dernière partie de son éloge.
- Pourquoi m'appelles tu maestro ?
- C'est pourtant évident. Vous êtes mon aîné, une grande source d'inspiration musicale, un compositeur renommé bien que vous soyez aussi chanteur. Et vous dirigez votre groupe. Ça fait de vous un maestro. Mais si vous préférez, je peux aussi vous appeler Senpai à la mode du Japon, bien que cela n'ait pas grand chose à voir avec la musique ? J'avoue que j'aime beaucoup la connotation sexuelle de ce terme depuis l'apogée des hentais dans la culture populaire.
- Sans façon.
- Ou bien devenons nous intimes et passons donc aux prénoms ? J'adorerais vous entendre m'appeler Wolfgang, Antonio...
- Tu rêves.
Mozart se leva alors, haussant les épaules.
- Tant pis, j'aurais essayé. C'est pas grave, j'attendrai de vous faire crier de plaisir pour vous entendre m'appeler afin de réclamer toujours plus, et de continuer, encore et encore.
Et, pendant que Salieri s'étouffait avec sa gorgée, il lui fit un clin d'œil et quitta la loge pour disparaître.
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Mozalieri - Une mélodie qui fait mal
FanfictionTW sexe, littérature érotique, lemon, BDSM, scarifications, self harm, traumatismes, alcool Univers alternatif, personnages de Mozart L'Opéra Rock, ship Salieri/Mozart Wolfgang Mozart emménage dans la grande ville d'Aupehra, réputée pour sa culture...