Antonio fixait le plafond en silence. Encore pris d'insomnie, il ne voulait pas réveiller le blond près de lui. Ce dernier s'agitait toutefois depuis quelques minutes dans son sommeil. L'autrichien se colla subitement contre lui, frottant lentement son corps au sien, et le brun l'observa, les joues rougissant. De quoi pouvait-il bien rêver pour se mouvoir de cette façon ? Il eut rapidement la réponse à sa question quand le cadet murmura son prénom dans son sommeil. Wolfgang donna de léger coups de reins, et Salieri put distinctement sentir l'érection qu'il avait contre sa cuisse. Il fallait bien l'admettre, même profondément endormi, Mozart était très excitant. L'italien sentit son visage le brûler et il pesta contre lui même. Bordel, à quel point était-il faible face à son amant si celui ci arrivait à le chauffer dans son sommeil ? Il voulut fermer les yeux et penser à autre chose pour se calmer, mais il ne put arracher son regard de la silhouette qui ondulait si sensuellement contre lui. Finalement, il posa sa main sur l'épaule du plus jeune pour le secouer doucement.
- Wolfgang, réveille toi...
- Hein? Quoi ? Murmura doucement l'autre d'une voix encore endormie.
- Est ce que ça va ?
- Euh oui... Fin j'ai super chaud... Pourquoi ?
Antonio caressa doucement la joue du blond, qui le fixait d'un air adorable par sa fatigue.
- Tu étais en train de rêver... Tu n'arrêtais pas de te frotter à moi, et t'es en train de bander depuis un bon moment.
Mozart baissa aussitôt les yeux vers son corps.
- Ah bah c'est pour ça que j'ai chaud. Je t'ai réveillé avec mes conneries ? Pardon...
- Non non, je ne dormais pas. Mais t'avais l'air mal à l'aise, j'ai préféré te sortir de ton rêve, j'ai interrompu quelque chose on dirait.
- Rien qui ne puisse reprendre là maintenant, roucoula alors le musicien virtuose en posant ses mains sur le torse du brun.
Salieri sourit doucement.
- Tu veux que je t'aide avec ton problème nocturne ?
- J'appellerais pas ça un problème moi... Mais tu n'en as peut-être pas envie ?
- Wolfgang, ça fait plusieurs minutes qu'en dormant, tu as réussi à me chauffer, je vais quand même pas refuser l'opportunité de te faire encore gémir pour le doux plaisir de mes oreilles.
Il embrassa doucement le cou de l'autrichien qui soupira de bien-être avant de susurrer à son oreille.
- Et puis... moi aussi j'adore quand tu murmures mon prénom.
Sans attendre de réponse, il plongea la tête sous la couette. Wolfgang sentit son caleçon s'abaisser, et il gémit profondément quand la bouche de son partenaire entoura son membre dressé. L'italien, comme à son habitude, fut très attentionné, et consciencieux dans la tâche de faire monter progressivement le plaisir, et le blond faillit se cambrer de nombreuses fois si l'autre ne le maintenait pas fermement. Voyant qu'Antonio faisait volontairement durer les choses, il commença à haleter sous les sensations si puissantes et si frustrantes. Finalement, le plus âgé accéléra, provoquant un glapissement à Wolfgang. Ce dernier crut qu'il allait perdre la tête sous l'intensité du moment, puis, il sentit l'orgasme arriver, mais il n'eut pas le temps d'avertir l'italien, qui ne s'en offusqua pas le moins du monde, avalant avant de remonter vers le visage du blond.
- Ça va mieux?
- Bordel, tu vas me tuer...
- Oh, ne dis pas de bêtises.
- Je crois que t'as pas idée à quel point t'es sexy quand tu fais ça. Antonio, t'es une bombe.
- Je te retourne le compliment, Wolfi.
Ils se sourirent et l'autrichien s'empara des lèvres de son partenaire, qui souffla ensuite.
- Bonne nuit Wolfgang...
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Le groupe s'était réuni chez l'italien pour composer de nouveaux morceaux. Les Danaïdes travaillaient depuis quelques temps sur leur nouvel album, et si leur leader créait souvent les morceaux seul, ils aimaient tous se rassembler pour discuter des pistes qu'ils souhaitent explorer, ou de ce qu'ils voulaient partager dans les musiques. Antonio, assis en tailleur sur le sol, une guitare contre lui, leur faisait une démonstration d'une instrumentale qu'il avait imaginée la veille. Puis, quand tout le monde approuva, il se pencha sur la table basse pour écrire la partition sur une feuille. Quelqu'un posa alors ses mains sur les épaules du brun qui se figea, avant de venir l'embrasser dans le cou. Sa main ripa et le stylo passa d'une note fine et bien dessinée, à une rature brutale sur le papier.
- Bonjour, mon chat ! Sourit alors Wolfgang à l'oreille de son aîné. Désolé je suis arrivé plus tôt que prévu, vous avez pas fini de travailler...
Salieri tourna légèrement la tête pour le regarder.
- Depuis quand tu n'es pas en retard toi ?
Il essayait de conserver son attitude habituelle devant ses musiciens, mais il était trop tard. La rayure sur le papier et son tressaillement avaient prouvé qu'il avait perdu la face au simple contact du blond. Ce dernier fit la moue.
- Oh voyons, je ne suis jamais en retard quand il s'agit de te rendre visite mon amour.
Antonio rougit, et Florian ricana discrètement, s'attirant le regard noir de l'italien.
- Faux frère !
- Aaah, dit aussitôt le batteur en levant les mains en signe d'innocence, tu as brisé notre confiance fraternelle le premier en me cachant que notre cher énergumène national te faisait de l'effet. Maintenant, deal with it, et surtout, CHEH.
- Je te hais Florian.
- Je t'aime aussi.
Wolfgang replaça une mèche noire derrière son oreille avant de sourire.
- Ne sois pas ronchon comme ça enfin.
Les musiciens rigolaient plus ou moins discrètement face à la scène et Antonio se sentit tourné en ridicule. Il ouvrit la bouche pour lancer une réplique glaciale à son compagnon, mais celui-ci le coupa en mettant son téléphone devant lui.
- Regarde, on fait la une du journal local.
Le brun baissa les yeux sur l'écran. L'une des photos d'eux sur scène, en train de s'embrasser, était affichée sur la page de l'article, avec l'intitulé «L'amour envoie ses premières notes à Aupehra». Ses yeux parcoururent le texte.«Antonio Salieri, leader des célèbres Danaïdes, travaillait depuis quelques temps déjà auprès d'un tout jeune groupe de musiciens, Requiem, dirigé par le dynamique Wolfgang Amadeus Mozart. Après de nombreux concerts ensemble dans le bar de Vyenn, et une participation à Paris au festival Sonate, ils sont tous revenus de la capitale française avec une énergie nouvelle et de l'inspiration, comme ils l'ont montré il y a deux jours en remontant sur la scène de Vyenn. Mais visiblement, ce n'était pas le seul changement, puisqu'à la fin du concert, après avoir interprété un morceau inédit composé par les deux chanteurs, ces derniers ont embrasé la foule en s'embrassant. Une bien jolie façon d'annoncer leur relation à leurs fans, bien que certains et certaines soient sans doute déçus que ces deux jeunes hommes charismatiques ne soient plus des cœurs à prendre.»
Accroché à son épaule, l'autrichien murmura alors.
- On est pas grave beaux sur cette photo en vrai ?
Salieri soupira. L'autre enchaîna.
- Tu sais, il n'y a pas que l'article, tout le monde le monde en parle sur nos réseaux. T'as allumé Twitter aujourd'hui ?
- Non...
- Et Instagram aussi ! Bref, on est des stars.
- On parle de nous parce qu'on est ensemble. C'est notre relation qui nous donne cette visibilité.
Wolfgang le regarda, silencieux, avant de se reprendre.
- On est des stars gays.
Antonio roula des yeux, réprimant un sourire.
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Mozalieri - Une mélodie qui fait mal
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