Chapitre 13 : Ivre

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Mozart prit enfin la parole, fixant son interlocuteur qui tanguait dangereusement.
- Pourquoi êtes-vous parti ?
- Je... Je veux j...juste...rentrer... chez... chez moi...
Le blond sembla alors surpris.
- Mais, maestro, pourquoi êtes-vous allez à gauche alors ? Vous habitez de l'autre côté.
- Ah...
Wolfgang sourit, amusé par son attitude dans cet état d'ébriété.
- Je vais vous raccompagner, je m'en voudrais que vous vous perdiez.
Il prit le bras de son aîné pour l'aider à marcher. Ce dernier se laissa entraîner, ni assez sobre pour avancer seul, ni pour protester, à chaque fois qu'il dérivait sur le côté, l'autrichien le ramenait vers lui pour l'empêcher de se prendre un obstacle, cependant il avait du mal à l'aider à garder son équilibre. Salieri trébucha alors contre un pavé et il tomba sur le sol, malgré la tentative de son cadet pour le rattraper.
- Aïe.
- Pardonnez-moi, maestro.
Il saisit les épaules de l'italien pour le relever et celui-ci tangua dès qu'il fut sur pieds. Pour rester debout, il s'accrocha à la veste de Wolfgang, qui le dévisageait pour s'assurer qu'il ne s'était pas blessé.
- Nous sommes bientôt arrivés. Y-a-t-il encore des domestiques chez vous à cette heure ?
- N...Non...
Antonio regarda le sol.
- Je suis... seul... Toujours.... Toujours seul...
La tristesse qui s'affichait sur son expression brisa le cœur du blond. Il avait eu dans l'idée de frapper à la porte, et de confier le compositeur ivre à n'importe qui parmi son personnel, mais ça ne serait pas possible. Et il n'était pas question de le laisser seul dans cet état. Mozart hocha la tête avant de reprendre la route. Il allait passer la nuit chez son maestro et s'assurer qu'il ne se mette pas plus en danger. Quand ils arrivèrent à la porte, l'autrichien demanda à son interlocuteur les clés, et Salieri haussa les épaules, avant de sourire.
- On a qu'à passer par la fenêtre ! Comme... Comme tu as... tu as... fait... quand t'es venu alors que j'avais dit non !
Le jeune virtuose passa outre le tutoiement soudain et il secoua la tête.
- Vous ne seriez pas capable de mener une telle escalade ainsi, maestro. En plus la fenêtre était ouverte, sinon je n'aurais pas pu. Mais vous êtes prévenant et organisé, les clés doivent être sur vous, alors permettez...
Le plus jeune ouvrit la veste du bel italien pour plonger ses mains dans les poches intérieures, mais elles étaient vides. Il regarda dans les poches extérieures, rien non plus. Salieri le fixait tandis qu'il regardait dans ses vêtements, et Mozart se figea.
- Vous mettez peut-être vos clés dans les poches de votre pantalon ?
Antonio fronça les sourcils comme pour réfléchir.
- Sais plus...
Wolfgang comprit qu'il n'avait pas l'intention de vérifier lui même, alors il se rapprocha encore de son aîné, et il glissa sa main dans le pli du vêtement, longeant sa cuisse. Le brun fut parcouru d'un long frisson et il gémit doucement, s'attirant un regard plaintif du blond qui n'avait clairement pas besoin de constater ce type de réactions. Enfin, Wolfgang sentit l'objet qu'il cherchait entre ses doigts. Il sortit les clés et ouvrit la porte, la refermant derrière eux. Mozart le guida dans les escaliers, et les monter fut long et laborieux, enfin, ils rentrèrent dans la chambre et le plus jeune soupira de soulagement. Quelle épreuve. Il fit asseoir Salieri sur le bord du lit et le regarda un instant.
- Si je vais vous chercher un verre d'eau, vous ne vous enfuirez pas ailleurs ? J'ai vraiment pas envie de vous chercher dans cette immense maison.
- Pro...Promis...
Wolfgang fit aussi vite qu'il put, et il ramena deux verres d'eau, un pour maintenant, et l'autre pour le réveil, car il prédisait une migraine coriace vu la dose d'alcool contenue dans le corps de l'italien. Il posa les deux gobelets sur ta table de chevet avant de le regarder. Il était toujours assis, et son regard vide semblait balayer la pièce sans vraiment la voir. L'autrichien s'approcha de lui, et il fit glisser sa veste de long de ses bras avant de la poser sur une chaise. Il défit ensuite les liens de sa chemise avant de la lui enlever, et il se dirigea vers l'armoire pour en sortir une propre, grise claire. Il l'aida à enfiler le vêtement, et Antonio soupira d'aise avant de lancer avec désinvolte.
- J'ai chaud... Je... Je dors sans pantalon... Je crois...
Mozart lui jeta un nouveau regard plaintif.
- Vous ne m'aidez pas, maestro.
Mais, attentionné, il dégrafa le vêtement et le fit glisser le long de ses jambes, résistant à l'envie de les caresser. Il le fit ensuite déplacer au centre du grand lit, et lui donna le premier verre d'eau, l'aidant à boire lentement. Reposant le récipient, il s'assit sur le rebord du lit et replaça doucement une mèche noire sur son front.
- Comment vous vous sentez ?
- Mieux... Mais j'ai chaud...
- Vous voulez que j'ouvre la fenêtre ?
- Pas vraiment...
Avec une énergie débordante et surprenante dans son état, il fit basculer son cadet contre l'oreiller et le chevaucha alors, avant de venir embrasser son cou.
- Wolfgang...
- Maestro... Haleta l'autre, à la fois surpris et excité... J'ignorais que vous en aviez autant envie que ça... Et autant que moi...
- Siiii... Souffla l'autre en ondulant son bassin contre l'autrichien qui s'embrasait littéralement. Mais... j'ai peur... Ce soir, je n'en ai rien à foutre...
Le langage qu'il utilisait et ses propos firent tiquer le blond, qui saisit aussitôt les mains d'Antonio, occupées à caresser son torse, pour l'immobiliser un minimum.
- Vous savez bien à quel point j'ai envie de vous, je vous le répète assez comme ça. Mais vous allez regretter demain si vous faîtes ça maintenant, et je ne veux pas vous voir encore fuir. Alors je vous en prie, arrêtez...
Salieri fit la moue.
- Dors avec... avec moi alors...
- Avec plaisir.
Mozart retira sa propre veste avant de s'allonger près de son aîné, qui vint aussitôt se blottir contre lui avec un air de satisfaction.

Mozalieri - Un jeu inavouableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant