Chapitre 24 : L'enlèvement au sérail

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Salieri se leva de son siège et il rejoignit la partie du théâtre réservée à l'équipe technique. Il longea alors le couloir, jusqu'à entrer dans la loge réservée à Mozart. Ce soir, l'autrichien avait été époustouflant. Toute la noblesse de Vienne était venue assister à la première représentation de l'opéra commandé par l'empereur, l'enlèvement au Sérail, et tout avait été à la hauteur des attentes du public. Antonio en était resté muet de stupeur. Non pas de la qualité, dont il n'avait douté à aucun moment depuis qu'il avait entendu les prouesses de Mozart pour la première fois, mais simplement parce que c'était l'effet de la musique de Mozart sur son être. Elle le percutait aussi violemment que justement, et il ne parvenait plus à parler, penser, et même parfois, respirer. Durant l'intégralité du spectacle, Joseph II, assis à ses côtés, lui avait jeté des regards amusés, constatant par lui même à quel point son compositeur impérial appréciait le talent de son cadet. Mais il avait été délicat, et n'avait fait aucune remarque, connaissant la réserve du maître de la chapelle. Rosenberg quant à lui n'était pas resté silencieux, tout le contraire, il n'avait fait que pester contre Wolfgang, et ce depuis le trajet du palais au théâtre jusqu'à la fin des applaudissements. Mais actuellement, l'intendant n'était certainement plus dans les pensées de Salieri. Faisant face au jeune musicien qui le fixait avec un sourire charmeur, il referma la porte lentement derrière lui.
- Ça vous a plu, maestro ? Demanda l'impertinent alors qu'il connaissait déjà la réponse.
- Vous êtes véritablement un prodige, c'était magnifique. Toutes mes félicitations.
Le sourire éclatant qui illumina le visage du blond provoqua chez Salieri une sensation d'arrêt cardiaque, machinalement, sans que son esprit ne l'ait décidé, il s'avança vers Mozart, et ce dernier le saisit alors par la taille pour le rapprocher de lui.
- J'adore les compliments, mais plus particulièrement ceux qui viennent de vous, Antonio.
Lentement, il leva sa main pour caresser la joue du maître de la chapelle, qui entrouvrit les lèvres pour laisser échapper un soupir. Wolfgang laissa son pouce caresser les lèvres de son aîné, qui se laissa couler dans ses bras, docile, réceptif.
- Est-ce que c'est moi, ou bien vous avez l'air d'avoir très envie de contact, maestro ? C'est ma musique qui agit comme un aphrodisiaque sur vous ?
Son interlocuteur rougit violemment, tournant la tête pour fuir le regard taquin de Mozart, qui ricana doucement.
- Cessez de vous moquer...
Sa voix n'avait été qu'un souffle empli de honte. Mozart lui saisit le menton pour le forcer à le regarder.
- Je ne voulais pas vous contrarier, je me demandais juste si c'était ma faute.
L'italien hésita, avant de hocher la tête.
- Vous avez trop de pouvoir sur moi... Je croyais que vous l'aviez compris...
Mozart sourit de plus belle, et sa main caressa de nouveau la joue de son partenaire, qui frémit au contact. En effet, il savait. Impatient, le brun s'avança avec force, plaquant son cadet contre le mur, allant embrasser son cou, comme poussé par ses pulsions. Wolfgang en fut ravi, il souffla doucement, ses mains caressant le dos de son amant.
- Vous avez vraiment l'air d'en avoir très envie... Et ça tombe bien, je crois que j'ai pour ma part bien mérité une récompense pour ce charmant spectacle qui vous a vraisemblablement plus que plu...
Antonio plongea ses yeux dans ceux de Wolfgang, et le blond put voir à quel point le désir les faisait briller.
- Tout ce que vous désirez... Chuchota alors le compositeur impérial, fébrile.
Il dégrafa le veston de l'autrichien pour ensuite poser ses mains sur sa ceinture, qu'il déboucla ensuite tout en se mettant à genoux. Quand il abaissa le vêtement, il prit un instant pour lever ses iris vers le visage de Mozart, qui le dévorait des yeux. Son corps était très éveillé, son sexe se dressait déjà alors que son partenaire l'avait juste libéré du tissu. Gêné, il détourna aussitôt le regard, avant de fermer les yeux et d'ouvrir la bouche, pour prendre le membre entre ses lèvres. Mozart glapit, il était toujours surpris quand l'autre était entreprenant, et par les sensations qu'il lui faisait vivre. Pourtant, le plus jeune avait de l'expérience, mais le fait que ce soit Antonio Salieri changeait tout à ses yeux. Le bel italien commença à faire des mouvements de va et vient, accélérant, et entraînant plus loin encore au fond de sa gorge le pénis de Wolfgang, qui gémissait de plus en plus fort. Après de longues minutes, le plus jeune sentit qu'il atteignait ses limites.
- Si vous continuez ainsi.... Haleta-t-il, je vais... Je vais jouir...
Mais l'autre accéléra encore, et il ne fallut qu'une minute de plus pour que Mozart n'ait un soubresaut, atteignant l'orgasme. Salieri avala avant de reculer pour le regarder. Le blond se laissa glisser contre le mur, légèrement essoufflé, et il leva sa main pour caresser la joue de son amant.
- Vous auriez du arrêter un peu plus tôt, j'ai pas tenu, et vous n'avez même pas pu profiter...
Antonio plongea ses yeux dans les siens.
- Je ne regrette pas, j'ai beaucoup aimé...
Mozart le fixa un instant, son aîné avait toujours l'air soumis à ses envies. Il n'était pas question qu'il ne les assouvisse pas. Il posa ses mains sur le torse du brun pour le pousser en arrière, le faisant tomber sur le dos. Antonio s'exclama de surprise, ne s'y attendant pas, mais déjà, Wolfgang se plaçait à quatre pattes au dessus de lui. Wolfgang saisit ses poignets d'une main pour les plaquer sur le sol au dessus de sa tête. La respiration du maître de la chapelle s'accéléra drastiquement, cette simple posture semblait déjà lui faire beaucoup d'effet.
- J'ai peut-être déjà joui, mais il n'est pas question que vous sortiez de ma loge sans avoir reçu la pareille, maestro...
Il glissa sa main libre dans le pantalon du compositeur impérial et enroula ses doigts autour de son membre, lui aussi déjà éveillé depuis un moment. Salieri gémit bruyamment tandis que l'autre faisait de son mieux pour le soulager, avec des gestes précis et rapides. Il fallut quelques minutes avant qu'il n'ouvre la bouche, sans qu'aucun son ne puisse en sortir, se libérant entre les doigts de son cadet. Haletant, il ferma un instant les yeux, et quand il les rouvrit, il vit l'autrichien en train de le fixer avec sensualité, léchant ses doigts avec plaisir, ce qui le fit rougir. Le prodige musical rigola doucement en voyant sa gêne, et il s'allongea contre lui, sur le sol de la loge.
- Je sens que si vous venez me féliciter ainsi pour chaque nouvelle composition, je vais devenir très productif...

Mozalieri - Un jeu inavouableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant