Chase le savait, quand on joue avec le feu, on finit par se brûler. Il a atteint sa cible et entre eux, les étincelles ont déclenché un brasier dont les flammes ont tout ravagé sur leur passage. Le désir les a consumés et lorsque la combustion est a...
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Je me réveille avec un marteau-piqueur dans la tête et une folle envie de m'enterrer dix pieds sous terre pour ne plus subir cette lumière insupportable. Je pose mon bras sur mes yeux et peste contre la personne qui a ouvert les volets. Je puise dans mes forces afin de trouver du courage pour me lever, en vain. Mon crâne va exploser, il n'y a pas d'autres issues possibles.
– Hey...
Délicatement, je retire mon bras et entrouvre un œil, juste un peu mais suffisamment pour apercevoir Chase, accroupi devant le canapé, son visage à quelques centimètres du mien. Mes pensées sont confuses, j'ai encore du mal à rassembler toutes mes idées et à me souvenir de ce qu'il s'est passé hier mais une chose est sûre, je n'ai pas oublié les derniers aveux de Chase. Ils me font encore froid dans le dos mais je ne peux pas lui hurler au visage de s'écarter. J'en suis incapable, d'une part à cause de ce mal de tête insupportable, d'une autre parce qu'il semble avoir veillé sur moi toute la nuit et que j'ai de vagues flashes dans lesquels il m'aidait hier soir. Il a pris soin de moi, je ne peux pas le repousser.
– Tu veux que je t'aide à monter ? Tu seras plus tranquille dans un lit. – Ma tête, gémis-je. – Je vais te chercher de l'aspirine mais avant je vais te coucher.
Ses doigts frôlent ma joue avec délicatesse et écartent les mèches de cheveux de mon visage. Je referme les yeux et le laisse me prendre dans ses bras. Je niche ma tête dans le creux de son cou, les larmes aux yeux. Petit à petit, les images de la veille se fraient un chemin dans mon esprit et tout me revient en mémoire. Mes amis, la discussion avec Clément, les verres d'alcool et... la suite. Pourquoi ai-je couché avec lui ?
Chase me dépose dans un lit avant de s'éclipser. Il fait noir, mais je connais cette pièce par cœur et malgré l'obscurité, je n'ai aucun mal à discerner la chambre que j'occupais autrefois avec Sophia. Ma tête me fait horriblement mal, mais pas autant que mon cœur qui se serre brusquement. Les larmes dévalent mes joues, le poids sur ma poitrine m'empêche de respirer aussi bien que je le voudrais. Le souffle court, je me tourne sur le côté et éclate en sanglots.
Cette fois, j'en suis convaincue. Je suis tombée au fond du gouffre. Je ne me suis jamais sentie aussi démunie, aussi seule, aussi mal. Personne n'a amortit ma chute. Personne n'était là pour me rattraper ou pour me relever. Le décès de Sophia n'était que le début d'une longue route semée d'embûches et dont je ne vois plus la fin. La mort de Matthieu m'a abattue, revenir ici était insupportable, les confessions de Chase m'ont mise à terre et mes conneries de la veille ont fini de m'achever. J'ai merdé.
– Harmonie...
J'essaie de sécher mes larmes, en vain, et rouvre les yeux. Chase dépose un verre d'eau ainsi qu'une aspirine et mon téléphone sur la table de nuit de la chambre avant de s'asseoir au bord du lit.
– Je... – Pas maintenant, le coupé-je. Laisse-moi seule, s'il te plaît. J'ai besoin d'un peu de temps. – D'accord.
