❥ Maccini (Is It Love ?) - TOME 2 : Amertume obscure

❥ Chapitre XVI

- - - - - PDV Sélénia - - - - -

Je sens qu'on me secoue légèrement. Je pousse un grognement digne d'un ours des cavernes, et j'ouvre net les yeux quand je sens ma main immergée dans de l'eau glacée. Je manque de me pisser dessus ! Je me redresse sur ce siège de cuir, fusillant Stan du regard.

Sélénia : - T'es pas bien ou quoi ?!

Stan : - J'ai cru que t'allais te pisser dessus. Debout, le patron t'attend. Et essuie ton filet de bave.

D'un revers de manche, j'essuie ma bouche. Je dormais bien bordel, j'ai pas vu les heures défiler ! Je m'étire tel un chat, soupirant lourdement avant de descendre du jet. Il fait nuit, d'où le fait que j'ai tant envie de dormir ! Je m'avance sur le tarmac, rejoignant la Ferrari noire de Maccini. Je m'installe côté passager, le mafieux démarre ensuite sur les chapeaux de roues.

Sélénia : - La vache, t'es pressé ?

J'obtiens un simple grognement pour réponse. Je fronce les sourcils, ça y est, ça recommence ? Ici aussi, on risque d'être sur écoute ? Je soupire encore une fois et serre les dents pour m'empêcher de l'engueuler. J'observe les buildings qui défilent par la vitre, tiquant aussitôt lorsque je reconnais la route qu'emprunte Giorgio.

Sélénia : - On va pas au casino ?!

Giorgio : - Moi si. Toi, tu vas voir ton frangin avant qu'il lance un avis de recherche à ton encontre.

Sélénia : - Un simple texto pour le prévenir de mon retour et c'est bon !

Giorgio : - Insiste pas, Sélénia. J'ai des choses à régler, sans toi.

Sélénia : - C'est moi qui ai géré ton gang depuis que t'es parti, j'ai mon mot à dire !

Giorgio : - Plus maintenant. Je suis à nouveau aux commandes. Sors de la caisse.

Ce n'est que maintenant que je remarque qu'il s'est arrêté devant chez Daryl. Je peste ouvertement, déverrouillant la portière pour sortir, mais au même moment, la main de Maccini s'enroule autour de mon poignet pour venir me tirer à lui. Nos lèvres se rencontrent aussi brutalement que langoureusement. Je retrouve ma bouffée d'oxygène presque immédiatement, peinant à garder les idées claires. Je n'ai de toute façon pas le temps de profiter que l'italien stoppe notre étreinte et me relâche, me faisant signe de sortir de sa voiture. La colère remonte à nouveau, prête à exploser, mais le mafieux pose son index droit sur mes lèvres, m'intimant de me taire. Son regard dévie vers son tableau de bord où j'aperçois distinctement une sorte de petit micro à la base d'une des aiguilles du compteur de vitesse. Message reçu, il doit virer tout ça avant de faire quoi que ce soit... J'acquiesce et sors à contrecœur du véhicule, ce dernier démarrant au quart de tour pour quitter la propriété Ortega.

J'observe la villa de Daryl, des échos me parvenant rapidement. Je lève les yeux au ciel quand je reconnais des grognements rauques et des gémissements féminins. Mon regard se pose aussitôt sur la terrasse qui donne sur la piscine, voyant le cul parfait de Sakura posé sur la rambarde, mon frère se donnant à fond pour satisfaire sa dame. Vision de cauchemar, super, merci, j'ai plus envie de dormir, je vais aller vomir ! Je tourne les talons, retournant sur la route principale. Je hèle un taxi, lui donnant machinalement l'adresse du casino. J'ai besoin de me changer les idées, quitte à faire face à un Maccini grognon. Je peux pas rentrer chez moi, je veux pas déranger mon frère, et Matt est sûrement très occupé aussi.

Lorsque je m'extirpe de l'habitacle après avoir réglé ma course, je pose le regard sur l'écriteau qui orne la devanture du casino. Flambant neuf. La dernière fois que j'ai quitté cet endroit, j'étais encore la veuve noire. Les vigiles de l'entrée m'aperçoivent rapidement et stoppent la foule qui demandait à entrer, pour me laisser passer. Ils me saluent d'un hochement de tête et je pénètre dans l'établissement. Finalement, peut-être que rien n'a changé. Je détaille l'intérieur d'un regard furtif, pas de Maccini à l'horizon. Autant aller jouer, ça me changera les idées. Je me dirige vers le comptoir et tapote le code qui déverrouille la caisse. Je prends quelques liasses, j'ai l'habitude de faire ça quand j'ai envie de mettre quelques dollars en jeu. Les serveuses ne disant rien, je me déplace jusqu'à une table de blackjack où je m'installe sans faire attention aux autres participants. Un ricanement se fait soudainement entendre, me faisant lever les yeux.