Noblesse s'était bien sagement assise à sa place. Ses affaires étaient déjà sur la table, et elle devait avouer que rien n'était propre dans sa disposition : ses cahiers débordaient de partout, des crayons traînaient à droite à gauche, et sa trousse était en fouillis.
Puisque le professeur de mathématiques prénommé "Monsieur Fernandez" parlait à une élève du premier rang car celle-ci lui prenait la tête pour des broutilles, l'héroïne décida de jeter un coup d'œil vers son étrange voisin.
Elle remarqua avec fascination que sa table était minutieusement rangée. La pile de cahier était exactement sur sa droite, sans qu'aucun ne dépasse de l'autre, sa trousse fermée, au devant et parfaitement au milieu, tandis que le reste restait dans son sac.
Il devait sans doute être maniaque, se dit-elle.
Dans un deuxième temps, elle examina son camarade puisqu'elle n'avait pas eu l'occasion de le faire en s'installant. Le jeune homme était adossé au mur avec sa chaise, d'un air blasé. Son corps était finement dessiné : un parfait mélange entre le mannequinat et le muscle. Par ailleurs, son visage arborait des traits doux, contrastant avec son caractère : son nez était droit, ses sourcils suivaient la ligne de ses yeux clairs, et ses cheveux de jais étaient d'un lisse entretenu.
S'il avait à priori un tempérament peu amical, il s'agissait d'un très bel homme, dut admettre l'adolescente.
Mais alors qu'elle se perdait dans sa contemplation indiscrète, son voisin la transperça de ses yeux glacés.
- J'ai beau être magnifique, la paumée, ma splendeur ne mérite pas de subir ton regard inférieur, lui lança-t-il.
La jeune fille sursauta en se faisant prendre en flagrant délit. La voix grave et hautaine de son interlocuteur la fit trembler, tandis que ses paroles, légèrement désagréables, vinrent la piquer au vif.
En une seule phrase elle avait été critiquée pour son retard, sa contemplation, et sa classe sociale. Une chose était sûre : son camarade maîtrisait les remontrances à la perfection !
Passant outre cette agression, l'étudiante tente de rester neutre avec "monsieur Odinson". Mieux valait éviter de se faire un ennemi dès la première heure de cours !
- Comment t'appelles-tu ? L'interrogea-t-elle.
- "Maître", répondit l'autre avec sarcasme.
Bon, il la cherchait vraiment. Noblesse se demanda pourquoi il avait fallu qu'on la mette à côté du pire gars de la classe, et aussi pourquoi un être aussi arrogant existait sur Terre.
Elle tenta une nouvelle fois de se rassurer en se disant qu'il était peut-être juste comme ça parce que c'était le matin. De plus, elle avait l'espoir qu'on la change de place si sa "collaboration" ne marchait pas.
Noblesse n'insiste pas plus, retournant son regard vers le tableau. Elle aperçut du coin de l'œil son compagnon examiner ses affaires. Le garçon eut un air dégoûté en apercevant un bric à brac aussi mal organisé.
Finalement ce n'était pas une fille de bas étage : là, il s'agissait carrément d'une paysanne ! Se disait Loki avec écœurement.
La nouvelle décida d'écouter le cours, qui en réalité n'en était pas vraiment un. Le professeur parlait surtout de l'organisation des semaines, de l'emploi du temps, de la cantine, des matières, etc. Ainsi, elle apprit qu'il était autorisé de manger et d'utiliser son portable dans la cour, et qu'au contraire, il était interdit de se balader dans le bâtiment de la direction, sous peine d'être sévèrement puni.
En regardant son planning, la brune désespéra : elle finissait souvent à dix-huit heures ! N'étant pas en première, sa classe ne se séparait pas encore pour les options : tout le monde suivait les mêmes enseignements.
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FAÇONNE-MOI | Loki ~ TERMINÉ ~
FanfictionDes disparitions inquiétantes, un coupable trop parfait, des meurtres en demi-teinte, ou encore la domination d'un certain "prince Loki"... Bienvenue au lycée Asgard ! Noblesse, une paysanne au prénom ironique, décide de mener sa propre enquête, per...