Ch5: L'art du mensonge

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Nous étions tous là, tous surpris, tous affectés (enfin presque) suite au discours délivré par le haut-parleur de la classe. Elle était mise à nue, son masque de gentille fille sage, d'élève modèle et de petite amie dévouée  venait de tomber et de se fracturer en mille morceaux. Cette fois la vérité avait frappé fort, très fort. L'atmosphère de la classe était devenue insoutenable, cette conversation qui n'aurait jamais due être révélée, avait fait irruption dans nos oreilles et pénétré nos esprits. Georges était dévasté mais il ne le montrait pas, je pouvais le voir, j'étais son ami. C'était la dernière chose que j'attendais, mais il le fallait pour que ses yeux s'ouvrent enfin et cessent d'être manipulé. Helena, elle, essayait tant bien que mal de le convaincre que c'était faux, qu'elle n'avait jamais prononcé ces mots et que tout ceci n'était qu'une mise en scène mais rien à faire, la bombe avait éclaté et comme à son habitude, l'explosion de celle-ci avait causé des dommages émotionnels. Georges se leva de sa chaise les poings sérrés, la tête baissée, cette fois c'était l'instant tant espéré...

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Deux heures plus tôt :

Les cours venaient de commencer. J'hésitais encore  sur la question: lui dire maintenant ou plus tard, mais je me ressaisis vite fait lorsque je vis Helena lui faire un smack et s'assoir à ses côtés.

Ça ne pouvait plus durer.
Si elle savait tout ce qui traversait mon esprit, la nuit depuis ce discours, la nuit, aux heures les plus sombres, elle me prendrait presque pour un fou, pour quelqu'un d'insensé. Mais bien loin de là, la seule folie dont je souffrais était celle de la vérité et le seul acte insensé que je j'eus posé était de vouloir que cette vérité soit dévoilée.

Elle ne semblait pourtant pas feindre l'attirance. C'était comme "naturel", c'était même à se demander si c'était la même personne qui eut craché toutes ces choses horribles, ce jour-là. Les questions se bousculaient une à une dans ma tête, incessantes, inlassables toujours plus de questions. On dit qu'avant de poser un acte majeur, l'esprit humain ne cesse de s'interroger pour trouver une autre issue. C'était ce qui était en train de m'arriver. Mais pourquoi voudrais-je une d'autre issue. Je n'en avais pas besoin, mon plan était parfait et je m'étais préparé minutieusement aux conséquences, quelles qu'elles soient.

La fin de la journée était le moment propice pour la détonation, alors je passais ces cinq heures de cours à l'échelle d'un élève lambda. Même si grâce à ce que j'eus fais la veille, les regards sur ma personne étaient différents.

Le temps prenait un malin plaisir à faire des siennes, à peine quarante minutes s'étaient écoulées depuis le début des cours. Comme s'il voulait retarder l'instant fatidique.

Au bout d'un moment je ne sentais plus rien, mon esprit s'était évadé de mon corps comme pour se relaxer, j'entendais, je voyais, je me rappelais de plusieurs évènements qu'ils soient heureux ou malheureux, amusant ou énervant, triste ou drôle... J'entendis enfin des voix m'appeler, de plus en plus fort, walter, Walter, WALTER...

...

J'ouvris l'œil et constata que mon prof de sciences se tenait là, debout, devant moi, pas de doute je m'étais assoupi, devant toute la classe. Satané nuit blanche.

- Je vois que mon cours est trop léger pour vous? Demanda t-il sarcastique.

Parfois on aimerait bien dire la vérité au prof (oui votre cours est à chier). Mais vu que la vérité ne risque pas de les enchanter...

-Non c'est juste que j'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière. Répondis-je.

-Du coup vous venez compensés dans mon cours c'est ça? Demanda t-il

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