49: Voiture

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-Au fait, où sont mes affaires ? Lui demandai-je tandis qu'on enfilait nos chaussures.

-Au lycée, mais j'imagine qu'Eren a dû te les prendre, ne t'en fais pas.

-Et les tiennes ?

Il soupira un bref instant, comme si j'étais celle qui l'avait forcé à être ici.

-Dis-moi directement si je te saoule hein. Fis-je avant qu'il ne prenne le temps de me répondre, vu qu'apparemment ça le saoulait.

Un air étonné pris directement place sur son visage. Si ça continuait j'allais vraiment la lui mettre la gifle.

-T'as repris du poil de bête on dirait...

Il était vrai que je ne faisais plus vraiment la malade. En même temps, je n'allais pas le laisser faire ce qu'il voulait juste pour ça.

Cependant, même face à sa remarque, je ne baissai pas le regard, je le soutenais.

-Je peux savoir ce qu'il t'arrive ?

Au final je me demandai s'il ne voulait pas juste que je le tue puis l'enterre. Il voulait me pousser à bout ou quoi ?

-Tu poses vraiment la question ? Tu n'as réellement aucune idée ? Commençai-je bien évidement à m'énerver.

-Ce n'est pas le moment Ryuu...

-Oh que si que c'est le moment. Depuis que tu m'as quitté, tu m'évites et m'ignore !

Comme je le présentais, il ne me répondit pas. Et bien s'il pensait pouvoir s'en sortir aussi simplement alors que c'était lui qui m'avait emmené ici contre mon propre gré, il se plantait largement.

-N'évite pas le sujet, c'est pas un pauvre mal de tête qui va m'empêcher de te demander des explications.

-Je te rappelle qu'à cause de ton pauvre mal de tête comme tu dis, tu t'es évanouis !

-Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre, je veux des explications. Je croisai mes bras sur ma poitrine en laissant ma deuxième chaussure au sol pour être sûre qu'il ne puisse pas me sortir l'excuse qu'on pouvait y aller.

-Ne t'énerve pas, si tu retombes dans les pommes je ne saurais pas quoi faire.

-Bein fallait me laisser au bahut.

Il soupira une nouvelle fois puis finit par enfiler sa veste pour sans doute me montrer qu'il était temps d'y aller.

-Bon enfile ta chaussure et on y va.

-Je veux des explications.

-On verra ça plus tard, alors arrête de faire ta gamine et enfile cette putain de pompe !

Ah bein c'était que monsieur montrait enfin sa colère ? S'il pensait que ça allait m'effrayer ou m'empêcher d'aborder à nouveau le sujet c'était qu'il était vraiment naïf et qu'il ne me connaissait finalement pas.

-Tu vas baisser d'un ton directement. Lui fis-je sans pour autant reporter attention à ma seconde chaussure qui attendait toujours au sol que je daigne la mettre.

-Bon très bien, alors si tu le prends comme ça...

Sans même me laisser le temps de répondre, il me souleva comme si je ne pesais pas plus qu'une plume, me mise à niveau de son épaule droite, comme un sac à patate, puis ouvrit la porte d'entrée.

J'avais beau lui crier de me relâcher, cela n'avait comme seul résultat qu'il resserrait son emprise sur ma taille. Et malheureusement, c'était quand on priait pour avoir des gens dans la rue pour réagir qu'il n'y en avait pas.

Il déverrouilla sa voiture tandis que je continuais encore et toujours à gesticuler dans tous les sens pour le forcer à me lâcher puis m'y jeta à l'intérieur avant de refermer la porte puis la voiture.

Je l'observai faire l'allé retour entre chez lui et la voiture pour aller cherche ma deuxième chaussure tout en broyant encore et toujours du noir. Lorsqu'il rentra dans celle-ci, je tournai ma tête vers la fenêtre alors qu'il me tendait mon bien que j'avais laissé dans son entrée.

-Si tu pouvais arrêter cinq minutes de faire la gueule ce serait sympa. Souffla-t-il tout en démarrant le moteur du véhicule après avoir posé ma chaussure à mes pieds.

Elle au moins avait eu le privilège d'être posé respectueusement et pas jeté comme une vulgaire chaussette dans le bac à linge sale.

La voiture démarra et je ne décrochai pas un seul mot de tout le trajet. Et de toute manière si je m'y mettais, ça allait très certainement partir en vrille, et je n'avais pas envie de mourir dans un accident de voiture.

J'en profitai d'ailleurs pour mettre ma chaussure pour me dédouaner de la gêne qui s'était installée sans crier garde.

Et comme je m'en doutai, le trajet se passa dans un silence de mort. En même temps, qu'est-ce qu'on pouvait bien se dire ? Ou du moins de quoi pouvait-on parler sans que ça parte en cacahuète, je n'en voyais pas. Heureusement on arrivâmes assez vite devant chez moi.

-Pas besoin de me raccompagner, je sais marcher. Essayai-je de le dissuader tout en sortant du véhicule.

Pour seule réponse, il se contenta de sortir lui aussi sans dire un seul mot.

Bon et bien j'aurais au moins essayé.

Toujours dans le silence, on se rendit au pas de l'entrée de chez moi. Il était dix huit heures passées, et on vint nous ouvrir au bout de simplement quelques secondes. Ce fut ma mère qui nous apparut.

-Oh Livaï ! Quelle bonne surprise ! Entre. L'invita-t-elle à entrer sans se douter une seule seconde de ce qui se passait réellement.

Eren descendit au même moment où l'on entra. De la surprise apparu dans son regard lorsqu'il aperçut le noiraud qui était juste derrière moi.

-Eren m'a raconté ce qu'il s'est passé, tu vas mieux Ryuu ? C'est la première fois que tu t'es évanouis, j'espère que tu vas mieux ? Commença-t-elle soudainement à s'inquiéter, ce qui ne rendait pas la situation meilleure, au contraire.

-Oui, ça va mieux, j'ai un peu dormi...

Un blanc s'installa. Eren semblait aussi dépassé par les événements que moi. Qu'est-ce qu'on pouvait bien dire de toute manière ?

-Bah tiens, j'allai commencer à faire à manger, reste donc pour le diner ! Proposa ma génitrice au noiraud.

Eh merde... Ça c'était pas prévu...

PROFESSOR ACKERMANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant