La lumière de la nuit
Lui donna la vie.
Plus belle que toutes ces planètes
Gravitant autour d'elle
Et pénétrant sa tête.
Marchant pieds nus dans la forêt,
Dévêtue comme la vérité,
Le pont en face d'elle
Ne paraît pas réel.
Il est juste une fabulation, une utopie.
Amie, prends-le comme ta vie.
Ici, sur la pierre de lune sous tes pieds,
Est écrit : la nuit effacera tes noirceurs d'esprit.
Mais je ne comprends pas.
Jamais tu ne le traversas.
Peut-être avais-tu peur ?
Peur de l'inconnu ?
Mais tu ne rêves pas, ici !
Je te vois les nuits,
Celles sans lune.
Nombreuses comme tes pensées.
J'accroche un astre à chacune de tes oreilles.
Plus ceux-ci sont lourds,
Plus l'univers se distend.
En pleine expansion,
Comme mon esprit.
Malheur !
Le démon a fini de rire !
Il sort de son antre
Mais ne peut plus y rentrer.
Un corps dans ton âme est présent.
Barre-lui la route, amie.
Le travail ne se fera pas seul.
Je serai là pour te venir en aide.
Toujours.
Jamais.
Tu es si belle.
La mort rôde et veille.
Elle est si froide.
Du sang sur les mains.
Ses griffes.
Echappe-t-en !
Vite !
Un flash de lumière.
Tu es toujours en vie.
La mort a combattu le démon.
Pourtant la même entité.
En elle s'opéra un déchirement intérieur.
Tout comme en moi, amie.
Je suis cette mort.
J'ai vaincu le mal en restant au-dehors.
Je ne découvrirai que plus tard la vérité.
Je me sens mieux.
J'ai mis en jeu mon existence
Pour te sauver.
Je n'ai que faire de mourir
Pour peu que ta conscience
Puisse subsister.
Mais je dois partir.
D'autres doivent mourir.
Avant, regarde ma pierre tombale.
Est écrit : amie, je t'aime.
Ce n'est finalement qu'un rêve
Ayant sa place dans ta réalité.
Réalité.
Rêve.
Je suis heureux de t'avoir connue.
Mon nom est mort.
Le tien beauté.
Allongée dans la forêt,
Toi seule détiens la vérité.
Elle est tellement belle.
Comme toi.
Tu ne risques plus rien.
Tu n'as plus froid.
Il pleut.
Réveille-toi dans ton rêve.
Je viendrai te chercher plus tard.
Tu es la fiancée de la mort,
Mais tu es vivante.
Pour très longtemps encore.
Quant à moi je suis mort.
Reste dans ton monde,
Je reviens du mien.
La pierre s'envole,
Une colombe blanche
Passe dans tes cheveux.
Ne l'emprisonne pas.
Elle est toi.
Sur le pont à présent est écrit :
Le jour qui pointe efface tes rêves.
Mais ceux-ci sont toujours présents à ton esprit.
Ne m'oublie pas.
Je t'aime.
Je m'en vais.
Tu marches dans la forêt.
Tu connais la vérité.
Le pont en face de toi
Est bien réel.
Je suis de l'autre côté.
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LA MORT DE LA POESIE
PoésieUltime recueil de poésie pour un écrivain qui a définitivement déversé toute sa rage, sa tristesse et ses doutes dans ses pages numériques. Après ça, le Néant, la Mort ou la Liberté, j'ai choisi. Et vous ?