Locura

Chapitre 11

❝ Hope ❠

Je clignai des yeux, comme pour m'habituer à la lumière de pièce. Mon regard riva sur ma main, je tenais un crayon à papier. Mes souvenirs de la veille étaient floues.

Quand est ce que je m'étais mise à dessiner ?

Avais-je dormis ainsi sur ce bureau ?

Sans trop le décider je me mis à griffonner sur le papier devant moi. Je ne regardais pas vraiment ce que je faisais, je fouillais encore dans ma mémoire.

Au bout d'un moment, des voix se firent entendre derrière moi. Je me retournai mais seule une porte fermée me faisait face. Leurs paroles semblaient s'éclaircir quelque peu. Je balayais la pièce du regard ne sachant pas où j'étais mais pour une raison que j'ignorais, cet endroit me semblait familier. Soudain, les voix devinrent claires.

- Ça s'appelle surtout entrer par effraction.

Comme à l'image de ce lieu, cette voix féminine m'était familière. Sans pour autant que je sache pourquoi.

- Pas quand il s'agit de notre territoire.

La femme se mit à rire à l'intention de l'homme qui venait de lui répondre.

- À t'entendre, on dirait que tout ce côté de la ville est en ta possession. Désolée, mais ce qui est illégale pour d'autre l'est tout autant pour toi mon cher.

- Il y a beaucoup de choses que l'on ne t'as pas appris à la fac de droit Gaby...

Gaby ?

Je sentis mon souffle se rompre un instant. Je détournai les yeux de cette porte mais je les entendais toujours . Leurs voix détendus suivi de leurs rires étaient en total désaccord avec le vacarme dans ma tête.

- Personne n'habite là-bas sans mon accord. J'entre et sors de chez eux quand je veux, il en est de même pour mes hommes...

- On redescend, y a pas de Calario qui tienne avec moi.

Calario ?!

Gaby ?!

Comment se fait-il qu'ils se connaissent ?

Qu'est-ce qu'ils...

Je me levai de ce bureau faisant tomber les feuilles qui vinrent s'étaler au sol. Je commençai à avoir le tournis en y jetant un regard. J'entrepris de les ramasser, il ne me fallu pas plus d'une seconde pour m'en éloigner. Sur l'une d'elle, je percevais le lac dessiné au crayon de papier. Il était si réaliste qu'un frisson me parcouru le corps. Je reculai tandis que les souvenirs de ce soir-là resurgirent en ma mémoire.

Quand est-ce que je l'avais dessiné ?

J'abandonnai les feuilles où elles étaient, regardant autour de moi à la recherche d'une issue. Je me précipitai vers une fenêtre dès l'instant où je l'aperçu. J'ouvris les volets à la hâte, mes mains tremblantes ne facilitant pas la tâche.

Sans que je ne m'en rende conte plutôt, la pièce était entièrement plongé dans le noir. Je finis par ouvrir les volets, la lumière ne pénétra pas pour autant. Il me suffit d'un clignement de yeux pour qu'ils apparaissent devant moi. Ses iris. Cette lueur bleu qui me hantait. Je me figeai en les fixant, le regard chargé de peur.

Autre clignement de yeux. Les iris glaciales ne me faisaient plus face.

Qu'est ce qui se passe ?

- Court !!

Énième clignement de yeux. Le coup de feu retentit...

Mes paupières s'ouvrirent alors que je me redressais en sursaut. Les sueurs froides perlaient à mon front alors que je commençais à réaliser que ce n'était qu'un cauchemar. Un autre. Je regardais autour de moi, constatant la réalité tout aussi cauchemardesque.