Scary Boy [Iwaoi]

« 𝟭𝟬𝟵𝟱 𝙟𝙤𝙪𝙧𝙨... »

1095 jours.
Précisément trois ans séparaient Iwaizumi de ses derniers instants en compagnie de celui qu'il voulait aimer toute sa vie.

Le temps lui paraissait de plus en plus long mais il gardait tout de même espoir et ne se laissait pas abattre. Il faut avouer qu'il n'en avait pas vraiment le temps. Iwa avait entamé sa quatrième année en université et essayait tant bien que mal de s'y consacrer au maximum.

Durant l'année qui a suivi le départ de Tooru en Argentine, Hajime et lui ont tenté de maintenir le contact, même s'ils en avaient décidé autrement au départ. Le manque était bien trop présent pour être ignoré. Mais le temps passait et Iwaizumi remarquait qu'Oikawa devenait de plus en plus indifférent alors il ne prit plus jamais l'initiative de venir prendre des nouvelles de lui même, aspirant à des retrouvailles bien meilleures. La distance ne leur réussissait pas pensait-il. Alors Oikawa fit de même, ne prenant plus jamais de nouvelles de son ancien coéquipier.

Néanmoins, Iwaizumi n'aurait jamais rayé ainsi Oikawa de sa vie. Il continuait de veiller sur lui, de loin. Sa manie de tout poster sur les réseaux sociaux l'énervait autrefois, mais dans ces circonstances là, il était bien content de pouvoir suivre chacune de ses aventures et se tenir informé des gros changements de sa vie.

Hajime ne s'inquiétait plus.
Oikawa lui semblait être devenu grand et fort.
Il volait de ses propres ailes.
Il affrontait la vie, seul, tandis qu'il semblait si fragile et dépendant autrefois.

De plus, il avait pris en notoriété, multipliant considérablement son nombre de fans.

Iwaizumi riait à cette pensée : « Si seulement elles savaient.. »
...
Qu'il n'était pas franchement hétéro.
Qu'il ne pouvait dormir sans SA peluche.
Qu'il était absolument tout sauf facile à vivre.
Et beaucoup d'autres choses qui les auraient tiré de leur rêverie et de leur idolâtrie envers cet homme pourtant si charmant en apparence.

En ce début de week-end, Iwaizumi était fixé à ses notes, en prévision des derniers examens qui approchaient à une vitesse fulgurante. Cependant, en voyant les rayons du Soleil s'affaiblir, il se résigna et retarda la suite de ses révisions au moment magique où sont stockés 99% de sa motivation et de sa productivité :

Demain.

De ce fait, il se saisit de son téléphone et constata dans un premier temps qu'il était dix neuf heures passées. Il n'en revenait pas d'avoir étudié étudié autant, habituellement, il se perdait dans ses rêveries assez rapidement. C'est un changement comme un autre qu'il avait espoir de préserver comme habitude. Il n'avait aucun message si ce n'est ceux de son groupe d'amis dans lequel il ne parlait qu'en cas de nécessité, contrairement à eux qui discutaient d'un peu tout et n'importe quoi.

Il en profita pour regarder les story des quelques personnes qu'il suivait, c'est une habitude qu'il avait pris à force de regarder celles d'Oikawa. En arrivant sur le contenu de son ancien partenaire, ses yeux s'écarquillèrent. Ça y est.

Il était de retour.

C'est ce qu'Iwa constata en le voyant à l'aéroport de Tokyo. Cela faisait déjà deux heures qu'il avait atterri selon ses publications. Emporté par le feu de l'action, Hajime tenta d'appeler Tooru par son contact, il se doutait bien qu'il ne lui répondrait certainement pas à travers Instagram. Les secondes d'attente à écouter son téléphone sonner furent certainement les plus longues de sa vie. Mais Oikawa ne décrocha pas. À vrai dire, il aurait très bien pu changer de numéro de téléphone depuis le temps, Hajime n'y avait jamais trop réfléchi. Néanmoins, au lieu de se lamenter, une larme remplie d'espoir glissa le long de son visage, il s'imaginait déjà retrouver les bras de l'homme qui lui manquait tant. Ce n'était pourtant pas son genre de se montrer si fleur bleue. Mais apparemment, ce genre de sentiment pouvait atteindre tout un chacun. Il réessaya tout de même de le joindre, une nouvelle fois sans succès. Ainsi, l'impatience commençait à prendre le dessus chez lui et plus les secondes passèrent, plus le brun s'agitait, seul.