Journal de Newt :
Mardi : j'ai demandé à tommy de poser pour mes dessins.°°°
Il fixa la porte en bois d'un air nerveux. Son pied droit tapait la cadence contre le péron. Il leva le poing et toqua deux coups très rapides. Il passa la main dans ses cheveux, se mordant la lèvre. Angoisse quand tu nous tiens… Soudain la porte s'ouvrit.
"Hey Tommy ! Entre."
Thomas entra. Newt referma la porte derrière lui avant de se tourner vers son ami.
"T'as pas galéré à trouver la maison ?"
Gênance quand tu nous tiens.
"Non ça va, ça a été."
Ok. Ok.
"Tu veux… boire quelque chose ?
-Euh non merci."
Ok. Ok.
"On va dans ma chambre ?
-C'est une proposition ?"
Thomas leva un sourcil subjectif. Ils se regardèrent pendant quelques secondes avant d'éclater brusquement de rire.
"J'avoue que c'était…"
Newt chercha ses mots.
"À double-sens ?
-C'est ça. Mais bien que tu sois sûrement un bon coup-
-Tu peux enlever le "sûrement".
-Je disais… Bien que tu sois sûrement un bon coup, mon matériel de peinture est dans ma chambre alors… C'est pas là. "
Newt fit un geste vers un couloir.
"Je te suis.
-T'as pas le choix. "
Newt lui fit un sourire ironique. Thomas lui fit sourire contrit. Parce que la vérité c'est que même s'il avait eu ce choix, il le suivrait. Alors il le fit. Et pas par obligation. Plus par envie.
Newt poussa la porte de la chambre et Thomas entra dans le sanctuaire du littéraire et artiste.
La chambre est souvent à l'image des gens qui l'habitent. Elle est une sorte de résumé du caractère, de la personnalité. Parfois il fallait fouiller pour enfin cerner l'ensemble de la personne. Parfois juste un aperçu extérieur suffisait.
La chambre de Newt était comme lui. Magnifique, artistique, littéraire.
Une bibliothèque débordant de bouquins, un bureau en vrac, plein de feuilles et de carnet posés sur le dessus, un lit fait à la va-vite, des murs beiges, une fenêtre, une ampoule, des tableaux. Peu mais assez grands pour remplir le vide beige. De grandes toiles de paysage, tons colorés, contours floutés, d'une grande beauté."Ouah.
-Ouais c'est souvent ce que les gens disent quand ils me voient."
Thomas sourit.
"Tu peux t'asseoir sur le lit ou sur une chaise comme tu veux.
-On commence tout de suite ?
-L'art est long, la vie est brève à dit un jour un écrivant fictif. (*) Et chaque minute de perdue à parler sans rien faire, une se perd pour créer.
-Finalement, ça m'étonne pas que t'ais choisi philo.
-T'en doutais ? "
Thomas ne répondit pas, se contentant d'observer Newt qui sortait son matériel.
Matériel ne correspondant pas du tout à celui utilisé pour le dessin.
Matériel se composant d'une grande toile, d'une palette remplie de peinture séchée, de plusieurs pinceaux coincés entre les doigts de l'artiste."Tu peins ?"
Newt leva son pinceau en geste explicite.
"Mais. Les peintures dans ta chambre. Ce sont les tiennes ?
-Ouaip.
-C'est magnifique.
-Je peins rarement tu sais. Je suis-
-Plus dessins ?"
Newt hocha la tête, puis la cacha derrière la toile qu'il avait déposé face au lit. Il fit un coup de menton explicite et Thomas alla s'asseoir sur la couette assez épaisse, trop même, pour un mois d'août.
"Et pourquoi tu peins cette fois ?
-Et pourquoi tu poses plein de questions ?
-Parce que.
-Parce que.
-C'est pas une réponse.
-La tienne non plus.
-Oui mais moi j'en ai pas à te fournir.
-Moi non plus.
-Ok.
-Ok."
Newt continuait d'organiser son espace amenant un tabouret, se cachant derrière la toile.
"C'est très perturbant tu sais ? De pas te voir."
Le littéraire soupira, déplaça le chevet et le tabouret pour se mettre de trois-quarts face à Thomas.
"C'est mieux ? ironisa-t-il.
-Mouais.
-Bien. Maintenant si tu permets je vais changer de fringues."
Il se leva et fouilla dans son armoire avant d'en ressortir un vieux tee-shirt extra-large et un jogging gris assez large aussi.
"Je reviens."
Newt disparut de la pièce pour se changer avant de réapparaître dans un nouveau style.
"Sexy."
Thomas lui fit un clin d'œil.
"J'ai autant de style que toi dans tes fringues de tous les jours.
-C'était bas ça !"
Newt lui fit un clin d'œil.
"Je prends quoi comme pose ?
-La plus confortable pour toi. Ça risque d'être long.
-J'ai tout mon temps.
-Alors ça va."
Ouais, ça allait. Définitivement.
Journal de Newt :
Mardi : j'ai demandé à tommy de poser pour mes dessins. il a accepté.À suivre...
(*) Citation extraite de La vie secrète des écrivains de Guillaume Musso, prononcée par Nathan Fawles, page quarante-cinq.
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Le garçon de la balançoire d'à côté
FanfictionDeux minutes et trente-deux secondes ça vous laissait le temps de jeter un coup d'œil à votre sœur histoire de vérifier si elle a trouvé son copain, de grogner quand vous voyez votre ennemi, de vous rendre compte qu'il y a quelqu'un sur l'autre bala...