Chapitre 0

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Je poussai un long soupir alors que je regardais les premiers rayons de soleil qui filtraient à travers la grande fenêtre crasseuse. Et voilà une nuit de plus sans avoir fermer l'œil... Je fermai l'encrier avec son bouchon et le rangeai avec le stylo à plume dans l'un des tiroirs de mon vieux bureau. Je rassemblai les feuilles éparpillées un peu partout et en fis un tas, que je rangeai à son tour dans un autre tiroir. Celui-ci je le refermai à clé.

Je m'étirai. La journée allait être interminable, rien de pire que de passer plus de dix heures dans une pièce avec un supérieur à cheval sur les règles : impossible de faire la moindre petite sieste ! Après avoir éteinte ma précieuse chandelle, qui devait encore durer au moins jusqu'à mon prochain paiement, je me levai de la chaise en bois. Rien de plus inconfortable que cette horreur.

Ma chambre était bien pauvre en décoration, mis à part les étagères remplies de livre. Il n'y avait qu'un lit simple, non défait depuis au moins quatre jours, un tabouret sur lequel s'élevait une pile de vêtements sales, un porte vêtement, où devait normalement être accrochées mes possessions encore propres, ainsi que le bureau et la chaise auxquels je me trouvais. On me rabattait souvent que je vivais sur un véritable champs de bataille, la raison d'ailleurs pourquoi je n'invitais jamais personne.

Je saisis un pullover et un pantalon qui se trouvaient sur le tabouret. Je les rapportai à mon nez et les reniflai quelques instants ; cela devrait faire l'affaire pour aujourd'hui. De toute façon c'était mon dernier jour de travail. J'aurais une journée de libre demain. Est-ce que j'en profiterais pour faire la lessive et ranger mon appartement ? Me connaissant : très certainement pas, non.

Je pris un crayon et enroulais mes cheveux bouclés autour pour me les attacher. J'avais casser ma pince l'autre jour, et avais déjà perdu tous les élastiques que j'avais acheté il n'y pas si longtemps. Je pris la tasse et la caféière vide avec moi alors que je me rendais dans la pièce de vie.

Pour le coup, ma chambre était vraiment vide lorsqu'on la comparais à ici. En soit il n'y avait pas beaucoup de meuble, seulement un vieux canapé usé en cuir vert, une petite table en bois avec deux chaises absolument pas assorties, une mini-cuisine (si l'on pouvait vraiment appeler ça une cuisine), un meuble recouvert d'un drap blanc et une autre bibliothèque. Cette dernière avait les étagères qui tordaient sous le poids des livres. Etant donné qu'il n'y avait pas assez de place pour tous ces bouquins dans ce meuble, des piles, m'allant parfois jusqu'aux coudes s'étaient formées à travers toute la pièce. Il était seulement possible de se déplacer dans les « chemins » reliant chambre, cuisine, salle de bain, et porte d'entrée. Le sofa, lui, était parfaitement inaccessible, et se trouvait lui-même sous un tas de livre et de paperasse.

Je slalomais jusqu'à la cuisine, où je posais la vaisselle dans le levier, avec les autres couverts. Effectivement, là aussi il y avait encore du travail... J'avais beau être bordélique, je savais me retrouver dans ce bazar et m'y sentais parfaitement à l'aise.

Dans la « salle de bain », d'à peine six mètres carrés, avec douche, toilette, et évier, je me débarbouillais rapidement le visage. L'eau était glaciale. L'eau chaude était inexistante dans cet immeuble, et même si elle existait, elle resterait bien trop couteuse. Même du savon il ne restait plus grand-chose. Arg ! Toujours à devoir penser aux dépenses, il y en à ras le bol à force ! Je jetais un rapide coup d'œil à la montre accrochée à mon poignet : 6 h 45. Je devais me dépêcher si je ne voulais pas arriver en retard.

Je retournais dans ma chambre et saisit une enveloppe jaunit posé sur ma surface de travail, et la glissai dans ma sacoche en cuire, brune. En sortant j'attrapai mon manteau. La cage d'escalier était déserte. Je fermai la porte à double tour, et dévalais cinq étage ensuite. Je pris mon vélo laissé dans la cage d'escalier et sortis dans la rue.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 03, 2021 ⏰

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La Tempête Aux Coquelicots - Les Couleurs De La MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant