Chapitre 4

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La belle inconnue d'Alex se mordit la lèvre inférieure en entendant le mot « baiser », et il fixa sa délicieuse bouche avec un intérêt croissant. Sous son regard de braise, le duc la vit déglutir difficilement. Il savoura cette observation : il savait à présent qu'il ne l'indifférait pas.

— D'accord, murmura finalement la jeune femme, rendant les armes.

Ce souffle de voix excita d'autant plus Alex. Il lui évoquait les gémissements qu'il parviendrait, se promettait-il, à lui tirer.

Il s'approcha d'elle lentement, pour ne pas la brusquer. Quand il fut assez près pour sentir sa respiration sur son torse, il s'immobilisa.

— Comment vous appelez-vous ? demanda-t-il doucement.

Il espérait bien l'entendre l'implorer, et pour ce faire, elle devrait au moins connaître son prénom.

— Héphasie, lâcha-t-elle après un instant de réflexion.

Sans doute la peur de révéler son identité la taraudait-elle.

— Héphasie...

Les trois syllabes roulaient agréablement sur sa langue. Ce prénom était aussi unique que sa détentrice, ce qui plut d'emblée au jeune homme. Il avait quelque chose d'artistique qui se prêtait étonnamment bien, puisqu'elle semblait aimer le dessin. Si sa proposition le surprenait toujours, il s'estimait heureux de s'en tirer à si bon compte.

— Moi, c'est Alexandre, mais vous pouvez m'appeler Alex, ma douce.

Son ange hocha timidement la tête, puis reporta son attention sur ses lèvres, un brin nerveuse. Le duc sourit, charmé par tant d'innocence. Il trépignait d'impatience à l'idée de lui apprendre quelques rudiments en matière de baisers... Malgré le métier qu'Héphasie exerçait, on sentait qu'elle n'en était qu'aux premiers jours, et qu'un peu d'aide serait nécessaire.

D'une main légère, il saisit le menton de sa belle et se pencha vers elle, si près que leurs bouches se touchèrent presque. La respiration de sa compagne s'accéléra, ses yeux se voilèrent puis se fermèrent finalement, pour mieux s'abandonner à son étreinte. Alex la contempla un instant. Ses longs cils se déployaient telles des ailes de papillon, rabattues sur ses joues teintées d'un rose adorable.

De l'index, il traça le contour des lèvres d'Héphasie, et s'attarda particulièrement sur leurs commissures, naturellement rieuses. Puis il inséra son doigt dans sa bouche, pressé de découvrir les trésors qu'elle renfermait. La jeune femme hoqueta, surprise par ce geste à la fois inconvenant et hautement sensuel.

Alex arrondit les yeux de stupéfaction quand il sentit la langue de la peintresse entourer son index pour le goûter. Puis il gémit lorsque, se faisant plus hardie, elle le mordilla. Cette chipie avait rouvert les paupières pour mieux se délecter de sa surprise ! Il grogna, le désir l'inondant à présent avec une force bestiale.

Il retira son doigt de cet antre merveilleux et profita de l'espace ainsi ménagé pour y insérer aussitôt sa langue. Cette petite impertinente ne perdait rien pour attendre... Lui aussi voulait jouer, à présent.

Pendant un instant, Héphasie parut étouffer sous cet assaut féroce, mais elle se reprit promptement. Et quand la main d'Alex se perdit dans son chignon pour mieux le défaire tandis qu'il cajolait sa langue de la sienne, elle ne put retenir un bref gémissement. Encouragé, le duc explora chaque recoin de la jeune femme avec ferveur, tandis qu'il saisissait fermement son délicieux postérieur, dont il savait à présent qu'il était de taille tout à fait convenable, et d'une fermeté réjouissante.

Si le brun s'était attendu à des protestations, il n'en fut rien : bien au contraire, cette diablesse déguisée en ange s'agrippa désespérément à son cou, ainsi qu'à ses cheveux qu'elle fouaillait frénétiquement. Ce mouvement rapprocha leurs deux corps, si bien que la virilité d'Alex, en grande forme, frotta bientôt contre le ventre d'Héphasie. Il poussa un grognement de frustration : il n'aurait droit qu'à un baiser... Il devait se contenir, sous peine de repartir en culottes collantes.

Une illumination lui vint soudain : un baiser ne se limitait certainement pas aux lèvres... Mais il craignait qu'il fût trop tôt pour aller à la rencontre de l'intimité de la jeune femme. Il fallait à tout prix éviter de l'effaroucher. En revanche, peut-être ne serait-elle pas opposée à ce qu'il s'occupât de sa poitrine, tendue sous sa robe...

Le duc, convaincu par le génie de son idée, délaissa la bouche de sa compagne, puis apposa le sceau de ses lèvres sur son menton, ses tempes, son nez, son front. Quand il en vint à un point sensible derrière son lobe, qu'il lécha, puis mordilla, il entendit Héphasie émettre un délicieux son étouffé. Il en profita pour saisir son sein dans sa main, qui le recouvrait sans peine. Elle ne s'offusqua pas, ce qui encouragea bien sûr le séducteur sommeillant en Alex : il s'appliqua à tracer un sillon brûlant sur son cou avec sa bouche, descendant progressivement, pour mieux se rapprocher de son objectif. La peintresse renversa même la tête en arrière, goûtant les caresses de son partenaire.

C'est alors que le jeune homme posa sa bouche sur sa poitrine à travers l'étoffe de sa robe...

Une vierge au bordelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant