Ascenseur De La Vie

Prologue - Les Bons Temps

2007-2009 ( 4-6 ans )

Mon souvenir ne remonte à pas plus loin que l'instant présent. J'ai toujours pensé que je vivais en Afrique, à Djibouti plus précisément, dans ce pays si chaud dépourvu de pluie et d'hiver, où l'été était seul maître.

Je vivais convenablement, je n'avais à me plaindre comparé à d'autres personnes, familles qui vivaient dans le besoin, et la pauvreté. Grâce au boulot de mon papa, qui étais militaire à l'armée de Terre, on avait une villa, meublée, aussi grande qu'une salle des fêtes et comportant une belle terrasse sur le toit.

Ma maman était gentille, et mon père rigolait de temps en temps avec nous. Je le voyais comme un héros, mon héros, et ma maman était gentille malgré que quelque fois elle criait quand on faisait une bêtise, surtout lorsqu'on faisait le bazarre dans le salon.

On avait la mani de prendre les coussins du canapé, les placer par terre pour former un beau parcours, et de sauter dessus. On considérait le sol comme de l'eau, et nos coussins étaient notre échappatoire de ne pas se noyer. Mon frère et ma sœur me suivaient dans mes bêtises.

Il s'appelait Hugo et ma sœur Juliette. Hugo avait 3 ans, et Juliette 2 ans. J'étais très proche d'eux, et je m'amusais beaucoup. Hugo était mon complice dans les bêtises tandis que notre sœur nous suivait comme elle le pouvait.

Ensemble avec Hugo, on avait créé un autre jeu : faire le mort dans les escaliers. On chérissait les escaliers en marbre qui menaient jusqu'au toit, mais la pierre était si belle qu'on aimait passer notre temps dans les escaliers si ce n'était pas dans les chambres ou dans le salon pour nos petits jeux. On glissait des escaliers et on prenait une pose ridicule, faisant le mort, allongés sur cette pierre si froide, mais si belle.

Ma sœur, quant à elle, aimait avoir ses temps seuls quelque fois, beaucoup trop qu'elle sortait de la maison, en profitant de la non-surveillance. Une fois, on l'avait retrouvé juste à temps alors qu'elle allait quitter la rue. Une autre fois, on l'a tellement cherché que ça nous a pris 1 heure avant de la retrouver dans la salle des cadeaux pour Noël, en train de jouer avec un des cadeaux.

Elle aimait aussi piquer les rangers de mon père et de se trimballer avec. Elle aimait monter les volets comme si c'était des échelles et elle chérissait son petit doudou luciole qui faisait de la lumière au niveau de sa tête.

On était un bon petit trio.

" Maman, on va où ? demandais-je alors que ma mère me tenait la main, portant un sac sur son dos.

- À l'école, tu vas devoir être sage. "

Je ne connaissais pas ce que ça voulait dire mais j'avais hâte de découvrir ce que c'était. Plus on s'approchait de cet endroit méconnu, plus je voyais un petit bâtiment, plus je voyais des enfants rentrer dans ce même bâtiment. J'étais contente de voir d'autres enfants que mon frère et ma sœur et qui semblaient être de mon âge.

Je détachais la main de celle de ma mère et courais les rejoindre jusqu'à la porte, pour ensuite attendre que ma mère vienne jusqu'à moi.

Je découvris alors l'école, un vaste bâtiment qui accueillait de nombreux enfants pour leur apprendre des choses plus grandes que ce que l'on pourrait penser. J'étais au centre de l'attention et je ne comprenais pourquoi, mais une grande majorité de la classe voulait jouer et parler avec moi.

J'aimais la vie, tout était calme. J'avais une famille aimante, des amis, mon escalier préféré et ce si beau paysage qu'on pouvait voir par le toit. J'ailais m'y réfugier pour regarder la mer, entre deux magnifiques arbres comportant des feuilles roses. Ce paysage restera gravé dans mon esprit.

La vie était paisible.

Malheureusement, la réalité me ramène sur Terre et je me suis rendue compte que je n'étais pas originaire de de l'Afrique mais de la France lorsque je quittai 2 ans plus tard cette terre pour rejoindre celle de mon pays natale. Sans mon papa qui étais resté en Afrique pour le travail. J'étais seule, avec ma sœur, mon frère et ma mère...