Halfelin

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Elle allait sortir de sa maison, quand une voix l'appela.

-N'oublie pas de faire les courses!

Elle soupira. 

Pourquoi toujours elle? Elle avait quatre frères et soeurs, et n'était même pas la plus âgée!

Comme en réponse à sa question, sa mère renchérit.

-Tu passes devant tous les jours pour aller te produire à l'auberge.

Sur ces mots sarcastiques, Euphémie sortit. Pendant tout le chemin, elle n'arrêta pas de maugréer.

Avant d'entrer dans l'auberge, elle s'arrêta net. Si elle voulait pouvoir faire une prestation égale aux précédentes, elle devait se détendre et se calmer.

Elle était la plus douée de la famille. La musique était sa passion. Cela pourrait peut-être être sa porte de sortie vers des aventures plus intéressantes que ses allers et retours entre la maison, l'auberge et le marché.

Et voilà qu'elle s'énervait à nouveau.  

Une fois entrée, personne ne vint lui réclamer une chanson. Tous sentaient qu'elle était tendue.

Pourtant, elle monta sur la scène, et se mit à chanter.

Chanter lui permettait d'oublier, de se libérer, de rêver.

A la fin de sa chanson, toute la salle s'était tue.

Il faut dire que les gens oubliaient souvent que les Halfelins, malgré leur petite taille (moins d'un mètre), avaient une certain puissance de voix, ainsi qu'une prestance incroyable sur scène.

Euphémie sortit rapidement. En arrivant au marché, son luth sur le dos, elle se fit interpeller par un joueur de flûte. Elle accepta, trop heureuse de pouvoir s'évader encore une fois.

Dès la fin de la chanson, elle se sauva. Elle ne pouvait plus s'attarder.

Sur le chemin du retour elle se mit à réfléchir.

Absorbée dans ses pensées, elle ne remarqua pas la Tieffeline qui arrivait en face d'elle. Elles se percutèrent. 

-Désolée... dirent-elles en même temps, avant de repartir.

Tout le village se méfiait de cette race. Avec leurs cornes et leur queue, les Tieffelins faisaient froid dans le dos.

Euphémie savait qu'au fond, ils n'étaient pas méchants, mais ils étaient différents... Et pour la plupart, c'était suffisant pour les accuser de tous les maux.

Peut-être que c'est pour ça que tout le monde en a peur, se dit-elle.

En passant le seuil de la porte, une cavalcade la fit se retourner.

Au bruit de la foule et des exclamations elle revint sur ses pas.

Jamais le village n'avait connu une telle agitation. Même lors de la foire annuelle.

En s'approchant, elle réussit à apercevoir un puissant cheval blanc.

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