Partie 3 : Chapitre 2

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Chapitre 2 : Préparatifs.

   Aujourd'hui s'annonçait être une journée plus belle que les autres. Le soleil répandait sur la ville la douce chaleur de ses rayons, qui rebondissait sur les murs des immeubles, des maisons et des parcs, et coulait délicatement sur la peau laiteuse de Keiji. Et bizarrement aujourd'hui, il s'était levé avec le goût prononcé de la motivation en bouche. Les notes mélancoliques de son réveil ne sonnaient plus comme un air triste et fataliste, mais comme un moteur pour affronter ce jour dans de bonnes conditions. En plus de son mug de café habituel, il avait avalé un grand bol de riz, au fil des notes de musiques exaltantes qui rythmaient quelque pas, avant de partir au travail hautement requinqué. En arrivant, il s'était installé devant son ordinateur, après s'être étiré et craqué les doigts, muni en outre d'un sourire discret mais carnassier, et s'était attaqué son travail.

   Cela dit, comment pouvait-il être autant accaparé par Bokuto ? C'en était presque alarmant, vraiment. Encore une fois, minute par minute, Akaashi devait se concentrer à passer outre l'image de son ex qui se dessinait sans cesse dans son esprit. Et de fait, il ne parvenait toujours pas à se focaliser sur son écran. Non, son plan de reconquête dirigé vers son ex occupait chaque recoin de sa tête, et Keiji jubilait en appréhendant les réactions de l'homme de sa vie. C'en fut tel qu'il ne vit pas l'heure tourner, et fut surpris de voir sa collègue sortir profiter de sa pause de dix heures. Il en profita pour la suivre, après avoir pris son manteau et une autre tasse de café.

A l'extérieur, il s'empressa de boire une gorgée, pendant qu'il rejoignait sa collègue. Le liquide brûlant lui chauffait l'œsophage durant sa descente, mais Keiji adorait cette sensation. Il faisait frais dehors, et sentir la température du café réchauffer son corps n'avait, selon lui, aucun égal. Après, il expira de félicité, la buée de son souffle ondulant dans l'atmosphère, et refourgua à la hâte son menton au chaud dans son écharpe.

― Et bien, c'est rare ces temps-ci de te voir le sourire aux lèvres, s'exprima Lucy.

Elle était acculée au mur, juste à côté de lui, et tout comme lui, elle scrutait l'horizon d'un air vague et perdu. Lorsqu'elle détacha enfin ses iris de l'océan d'immeuble, un petit rire s'échappa d'elle. Sûrement dû à l'air étonné qu'il affichait, songea Keiji.

― Je souriais ? Demanda-t-il, incrédule à cette remarque.

― Oui, et tu souris toujours, d'ailleurs, ricana-t-elle.

"Oh" fut la seule réponse qu'il put sortir, bien qu'elle soit on ne peut plus révélatrice de l'état de son esprit. Il était à la fois surpris, dubitatif, content et agité. Un mélange d'une complexité que Keiji avait rarement connu, ce qui, en soi, expliquait légèrement son manque de répartie.

Une brise secoua les mèches des journalistes, et, si Keiji resserra ses mains autour de son gobelet de café, Lucy baissa légèrement la tête. Ses lunettes rondes tombèrent de son visage rondouillet, qu'elle replaça illico, comme d'habitude.

― Alors, reprit-elle, d'un ton un peu plus sérieux, sans perdre son enthousiasme, pourquoi tu rayonnes ? T'as un chéri ?

― Non, fit Akaashi, avec un sourire si grand que, malgré son gobelet, il fut impossible à dissimuler.

― A qui tu veux faire croire ça ? S'enquit Lucy.

― Pas encore, en tout cas, ajouta l'ancien passeur.

― T'aurais tout de suite dû commencer par là !

Keiji eut un petit rire satisfait, et finit sa boisson d'une traite.

Noce d'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant