Finement Ensoleillé.

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Lorsque j'ouvrais les yeux, je trouvais ma mère en train de fouiller dans mon linge. « Bonjour, maman.» Je disais en baillant.

«Prune, suis moi.» Elle jeta sur le lit des vêtements puis alla m'essuyer la peau avec un gant de toilettes. «On a pas le temps, de se doucher...» marmonnait-t-elle avant de me mener rapidement vers la chambre et de m'aider à porter une jupe paysanne et un teeshirt peppa cochon.

«Merci, maman. Je suis trop belle.» Je tournais sur moi alors qu'elle fronça les sourcils.

«Restes tranquille, j'essaye de t'attacher les cheveux.» Retenant agressivement ma touffe en un point au milieu de ma nuque.

Finalement, maman avait trouvé plus facile de me faire deux bonbons.

Elle regarda sa montre, «il est déjà 7h.» Courant dans le couloir en criant, «Prunelle, allons.»

Je retenais mon souffle, me dépêchant de suivre ses pas vers le bas. Alors qu'elle était en cuisine, j'attendais dans le salon. Les fenêtres encore fermées, je tapotais la pointe de mon pied sur le sol, espérant effrayé un monstre qui pourrait apparaître dans cet obscurité.

« Tiens, ça.» Souffla-t-elle, me tendant un sandwich alors qu'elle avait une bouteille d'eau en main.

Pendant qu'elle me posait sur mon réhausseur, je me demandais, « maman on va où?» essayant mon nez avec ma main.

« Ne fais pas, c'est degueulasse. En plus tu es en train de manger. On part au marché.»

Elle ferma la portière puis monta à l'avant. Son parfum trouva vite le moyen de prendre tout l'espace en otage.

Sur notre chemin, en ce jour finement ensoleillé, malgré ma réflexion brouillon d'enfants, je pouvais remarquer qu'elle faisait ses courses à un endroit qui se trouvait bien loin de chez nous. "À une heure de route." D'après ce qu'elle avait dit à papa.

Plus aucune louange ne passait dans la voiture, il n'y avait que les bruits agitées de la climatisation.

"Maman ?" Je l'appelais. "Pourquoi on part si loin ?" Ennuyée d'être retenue dans la même position aussi longtemps.

Elle frappait avec ses doigts le volant, "Pour rien ma puce." Encore agacée par mes questions possiblement. Pourtant, moi, je pus suggérer qu'elle avait honte de croiser sur le chemin habituel, des gens de notre ancienne église.

On y allait plus maintenant, et cela, sous l'ordre de papa. Maman n'avait sûrement pas encore trouvé quel mensonge inventer, donc, elle préférait fuir ces personnes.

Dans la vie, nous avons tendance à rencontrer la confusion dans ce genre de moments. Lorsque soit la personne à qui on devrait se soumettre ou même celle de qui on dépend, n'accepte pas nos convictions.

Et c'est toujours assez frustrant. Certaines de ces personnes-là nous rendent malheureuses sans souvent le vouloir. Elles pensent, dans la plupart des cas, être dans la vérité et veulent nous protéger du mal.

Parce que le mensonge peut paraître plus doux, alors ces personnes l'acceptent et veulent que nous en fassions de même. Pour que nous gouttions, nous aussi, à la douceur.

Comme lorsque Ève partagea le fruit défendu à Adam. Ce n'était pas pour le tuer. Non. Elle pensait certainement être dans la vérité. En fait, le serpent lui avait même assuré, "Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal." (Genèse 3:4-5 LSG)

Or, ne voyant que rien ne lui était arrivé, elle pensa possiblement être dans la vérité et partagea ce fruit avec son époux. Que lui aussi devienne 'un dieu' et que ses yeux s'ouvrent.

Ma Foi À Rude Épreuve.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant