6-

9 3 0
                                    


Le temps avait finit à prendre raison sur le soleil et le ciel se couvrit. Tout le monde était agglutiné dans la salle à mangé,certain jouait aux cartes, d'autres parlaient de la météo, les enfants couraient entre les jambes des parents, et une odeur d'eau salée se dégageait de la cuisine qui préparait des fruits de mers.

Natt était dans son coin, près d'une plante et avec une coupe dans la main. Son esprit avait finit par rendre les armes à la fatigue, la jeune femme se tenait vacillante manquant de s'endormir debout. Plus loin, son époux discutait joyeusement avec les autres, se mêlant à la masse. Natt scrutait le vide, ne pensant à rien. Mais ses yeux tout de même s'arrêtait à chaque touffe blonde. Sa sœur, son père, une mère, un petit garçon...

Louise.

Leurs regards s'accrochèrent au-dessus des gens, même si elles étaient fâchées, leur corps semblaient s'attirer comme une planète vers son soleil. Ce fut Natt qui fit le premier pas hésitant, et Louise en fit un autre. L'aînée Davins sourit de soulagement, ça c'était un sourire sincère. Et lorsqu'elle osa faire d'autres pas vers sa direction, une musique vint perturber leur échange.

Il pleuvait des cordes, et les hommes étaient partit chercher de quoi se divertir, apparemment ils avaient dénichés un gramophone, et plusieurs disques. La musique s'en sortit avec des grésillements, douce et gai. Plusieurs hommes vinrent proposer la main de femme pour une danse, dont un pour Louise. Son regard toujours attaché à celui de la brune semblait lui demander la permission. Elle hocha la tête alors que son cavalier vint lui proposer une danse également.

On écartait les tables, libérant le sol qui devenait une piste de danse. Tout le monde s'enlaçait tendrement avec son cavalier, et valsait à petit pas. Natt sentait le souffle lourd de William dans son cou, mes ses yeux s'attardait sur ceux de la blonde. Comme elles tournaient sur place, leur regard ne pouvait se croiser qu'à certains moments, et comme des timides jeunes amoureux, elles détournaient aussitôt le regard.

Natt scrutait son dos, sa robe élégante se mouvait avec elle dans des plis gracieux, son rire qui froissait son nez grâce aux quelconques idioties qu'elle échangeait avec ce vieil homme qui lui avait proposé une danse. Et cette simple vue fit battre le cœur de la brune un peu plus fort. Le vieil homme exagérait les mouvements des mains entrelacés pour la danse, les faisant tanguer comme sur un bateau. Louise qui ne s'attendait pas à tant d'énergie de ce curieux personnage, souleva ses sourcils dans un rond parfait de surprise, puis rit. Natt, contaminé par son hilarité sourit, joues roses, et posa sa tête sur l'épaule de son cavalier.

- Je te reconnais mieux ainsi. Chuchota William en écartant leur visage pour voir le sien.

Natt ne répondit rien au début. Puis, elle prit son courage à deux mains quand soudain un éclaire retentit. Les lumières clignotèrent et l'air grillé gagna la salle. Il eut un moment de latence, tout le monde aurait juré que c'était le silence complet, mais le gramophone continuait bel et bien de tourner.

Puis vint la panique, les enfants pleuraient et venaient vers les parents. L'humeur de la danse était tombée à l'eau. Les hommes dégageaient les rideaux des vitres, et une nouvelle lumière embrasa le ciel noir. Des gouttelettes de vagues étaient propulsées jusqu'aux vitres de l'hôtel. Au moins l'éclair n'avait pas toucher un arbre ou autre. Aussitôt le noir de nouveau complet, un vrombissement se poursuivit. Les murmures montèrent au dessus des gens pour remplir la pièce.

- Mon épouse sait très bien joué du piano, allons, n'ayez pas peur, ce n'est qu'un orage, il passera. Venez plutôt vous détendre au son de sa belle musique.

C'était la dernière chose qu'elle aurait pu souhaiter, se produire en public.

Tout le monde remonta les escaliers, à la suite de Natt et de William, pour se distraire et oublier cet orage qui menaçait le ciel. Elle, avait bien d'autres problèmes en tête, mais était maintenant forcé par les vacanciers et résidents d'assurer la promesse faite. Elle ouvrit alors le piano, utilisant la force de ses bras pour soulever le couvercle. Elle y vit son reflet.

Lettre à Louise - histoire originaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant