𝑇𝑜𝑛 𝑠𝑜𝑢𝑟𝑖𝑟𝑒 (Smiley x t/p)

Chapitre 5

Une semaine s'écoula sans que Nahoya ne daigne me parler. Semaine durant laquelle je me suis résignée, moi aussi à l'ignorer du mieux que je le pouvais. Pas un regard, ni même un sourire quand je le croisais au lycée. Je me forçais aussi à ne pas penser à lui. C'était d'ailleurs bien plus compliqué que je ne l'aurais imaginé. 

Je tâchais surtout de garder ma bonne humeur. Chifuyu ne devait rien savoir de tout ça. Je n'en avais pas parlé à Emma non plus. Je préférais garder cette histoire secrète. En fin de compte, cela ne regardait que moi, pas de quoi en faire un drame. 

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Ce mardi matin je me suis rendue seule en cours. Emma, Chifuyu et Baji avaient une sortie scolaire avec leur spécialité HGGSP. Je suis un peu jalouse, c'est vrai qu'avec les spécialités physique-chimie et SVT plus option maths complémentaire, les occasions de sorties scolaires étaient rares. Très rares même. Mais bon, tant pis c'est un choix comme un autre. J'allais donc passer ma journée seule, je n'ai pas vraiment d'autres amis en dehors d'eux. Ce n'est pas spécialement grave, pour une journée je saurais me débrouiller. 

Alors que la sonnerie venait de retentir je me suis dirigée en cours. Je commence par allemand.

Je pris place à une table au deuxième rang. A côté de moi, la place d'Emma était vide. La journée allait être longue. Soudain, quelqu'un s'approcha de moi. C'était Nahoya.

- Je peux ? demanda-t-il tout en désignant la chaise vide à côté de moi.

Il se moque de moi, c'est pas possible. D'abord je ne suis pas assez bien pour lui, puis, soudain, il tient à s'asseoir à côté de moi en cours alors que littéralement la moitié de la salle est vide en raison de la sortie scolaire à laquelle participe Emma et beaucoup d'autres.

Oh, si je sais, évidemment. Le soutien scolaire. C'est vrai, j'avais oublié.

Je hoche simplement la tête et détourne mon regard de lui pour me concentrer sur ce que nous dit la professeur. J'aime beaucoup cette femme. Dès le début de l'année, elle m'a directement beaucoup apprécié. Je pense que c'est certainement parce que, je ne saurais expliquer pour quelle raison, mais je me suis sentie très à l'aise avec elle, dans son cours pour pouvoir participer. Je ne participe quasiment jamais à l'oral en cours. Uniquement en allemand. Premièrement, la matière m'intéresse beaucoup, la professeure est vraiment gentille et j'ai certainement des facilités que d'autres élèves n'ont pas dans cette langue ce qui me permet de comprendre bien plus que la grande majorité d'entre eux.

- Warum sollte der Zuschauer beim epischen Theater nicht mitfühlen ? demanda la professeur.

Je lève la main, je pense avoir une idée de la réponse. Elle me donne alors la parole.

- Der Schauspieler bauen eine Distanz mit der Publikum um uns regt zum Nachdenken an. 

- Ja klar ! me gratifia ma prof.

Elle inscrit ensuite ma réponse au tableau. Le cours se poursuivit. Je ne m'ennuyait pas, c'était, à mon goût, vraiment intéressant.

- Tu comprends ce qu'elle dit ? chuchota Nahoya à mon intention.

Oui, sans difficulté. Mais, ne voulant pas passer pour hautaine je nuançais ma réponse :

- Plus ou moins. Pas toi ?

- Je comprends rien du tout.

A cette déclaration je ne répondis rien.

- Dis... Ca te dis qu'on se voit un de ces jours tous les deux en dehors du lycée ? chuchota-t-il timidement.

Je l'ignorais alors royalement. S'il a besoin de cours de soutien il n'aura qu'à demander à quelqu'un d'autre. 

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Les cours étaient enfin terminés, la journée avait en effet été longue sans Emma, Baji et Chifuyu. Je me dirige vers la sortie du lycée quand j'aperçus face à moi une silhouette à contre-jour. Je n'arrivais pas à identifier la personne dont il était question, pourtant cette dernière s'avançait dans ma direction. Je cru alors reconnaître les volumineux cheveux de Nahoya. C'est pas vrai, il revient à la charge.

J'accélère le pas lorsque j'arrive à sa hauteur. 

- Non, s'-il-te-plaît, T/p. J'aimerais juste te parler deux minutes. dit-il en me saisissant le poignet.

Sans un mot je me suis retournée et l'ai regardée du regard le plus noir qu'il était certainement humainement possible de jeter. Soudain, je réalisais qu'il ne s'agissait pas de qui je pensait qu'il s'agissait.

- Excuse moi Souya ! Je pensais que c'était... Enfin, laisse tomber... bredouillais-je confuse de ma réaction.

- Tu pensais que c'était Nahoya. N'est-ce pas ?

En guise de réponse je me contentais d'un hochement de tête timide pour confirmer ses propos.

- Il s'en veut vraiment T/p. Je ne sais pas exactement ce qui a bien pu se passer la dernière fois, mais je me doute bien qu'il a dû dire une connerie. Il ne se sert pas de toi, T/p.

- Ah bon ? Et ça s'appelle comment alors si ce n'est pas se servir de moi ?

- Ecoute, je ne veux pas parler en son nom, mais je te demande juste de lui accorder un moment pour lui parler calmement. 

- Pourquoi ?

- Pour régler ce mal entendu. 

- Je ne crois pas qu'il y ait de mal entendu.

- Et moi je t'assure que si. Il est vraiment triste. Après que tu sois partie il est venu pleurer dans mes bras parce qu'il s'en voulait. 

Je tentais de rétorquer quelque chose mais je ne savais pas quoi dire pour le contredire. Et avant que je ne puisse réfuter ses propos, il me devança en déclarant.

- Il tient à toi, T/p. Bien plus que tu ne le crois. dit-il, sérieux.

Je suis restée muette face à cette révélation. Je me suis excusée et me suis rapidement éloignée prétextant avoir beaucoup de travail à faire encore ce soir. 

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