Chapitre 6

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Samedi matin, sept heure. Je ne sus pas si je devais maudire ma mère qui se prenait pour Bob le bricoleur ou si, au contraire, la remercier de me réveiller tôt. Elle avait décidé d'installer une étagère dans le couloir, entre la chambre de ma sœur et la mienne. J'ouvrais donc la porte d'un seul coup. Ma génitrice ne l'entendit pas. Je m'approchais d'elle et lui appuya plusieurs fois sur l'épaule avec mon index. Elle finit par tourner la tête, la visseuse – certainement emprunté au père de Hugo – toujours en marche. J'attrapais l'objet et l'éteignis.

« T'es matinale. T'as décidé de rendre tout le monde matinal ?

-Je me suis dit que vous auriez le sommeil lourds. »

Ce fut son unique réponse avant qu'elle ne bouge les épaules et s'y remette. Je lui fis une bise sur la tempe avant de me diriger vers la cuisine. Chloé était assise sur une chaise, les yeux vides et les traits tirés. Elle aussi avait eut le droit au réveil brutal.

« On aurait dû la droguer au somnifère, geignit ma sœur

-On se serait gouré dans les dosages, on a bien fait de ne pas le faire. »

Elle grogna une phrase indescriptible avant de contempler à nouveau le néant. J'attrapais un mug et le remplis d'eau. Je passais, par la suite, ce dernier au micro-onde. Le cris strident m'informa que l'eau était chaude et je me pu me poser avec l'objet au niveau de la table de la cuisine. J'enfonçais mon sachet dans l'eau avec ma cuillère et patientais. La bricoleuse faisait tout un vacarme. Une chance que les voisins furent tolérants avec ma mère, ou plutôt, une chance qu'elle faisait les yeux doux et qu'ils étaient facilement manipulable. Ma génitrice utilisait vraiment toutes ses ressources pour arriver à ses fins. Elle en était surprenante, si bien que l'on se demandait, ma sœur et moi, comment nous n'eûmes pas hérité de cela. Chloé se bagarra alors avec ses cheveux en bataille. Elle posa un regard sur moi, ouvrit la bouche avant de la refermer. Elle sembla réfléchir un instant, et se lança finalement :

« Tu sais couper les cheveux ? »

Je la regardais, un sourcil arqué.

« Mais encore ? Fis-je.

-Ma tignasse me saoule, m'apprit-elle. Elle est trop longue. Je veux la couper jusqu'aux omoplates.

-Demande à Apolline.

-Tu veux ma mort ? Tu te souviens en quatrième quand j'ai voulu avoir une mèche ?

-Un désastre.

-Exactement. Je n'ai pas touché à mes cheveux depuis. Mais j'ai plus confiance en toi qu'en Apolline sur ce coup-là. Et qu'en maman. Elle me coupera trois centimètres car elle veut pas que j'ai des cheveux plus courts. »

Ses arguments pertinents me firent presque dire oui or je refusais catégoriquement. Quand Chloé me balança « chochotte », il n'en fallut pas plus pour que je relève le défi. En fin de compte, ma sœur avait le côté manipulateur de ma mère. Après s'être préparé, on se retrouvait donc dans le salon. Ma génitrice posait, pendant ce temps, les étagères. Je me munissais des ciseaux et écoutais les indications très précises de Chloé. Je me lançais, pas confiant. La première masse de cheveux tomba. Mon visage dû blêmir car je craignais le résultat. Finalement, ma sœur fignola mon travail. Quand elle se sécha les cheveux, je remarquais que le résultat n'était pas si mal. Ma sœur semblait contente. Hugo m'envoya à ce moment-là un message en me proposant une séance révision. J'aurais pu refuser, mais j'acceptais. Je filais alors vers le premier étage, cahiers sous le bras. Je toquais à la porte. Michelle m'ouvrit. Les marmots derrière étaient en train de hurler. Elle me bisa et eut un signe de tête positif en remarquant mes cahiers.

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant