Chapitre 17 : Une oasis parfaite

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Isaac annonça aux survivants qu'il était temps de reprendre la route. Les dunes s'enchaînèrent rendant la marche épuisante. La chaleur étouffante n'aidait pas le moindre du monde, Isaac avait tombé le tee-shirt comme la plupart des autres hommes tandis que les femmes ne gardaient que le strict minimum, l'heure n'était pas à la pudeur mais à la survie. L'eau se faisait de plus en rare dans les gourdes et le rationnement ne suffirait sans doute pas pour tenir. Les personnes les plus faibles physiquement se retrouvèrent rapidement à l'arrière ce qui inquiéta les meneurs du convoi. Ils décidèrent de ralentir encore le pas pour préserver tout le monde.

Cinq heures de marche plus tard, la dernière goutte d'eau s'écrasa au fond de la gorge d'un enfant de trois ans. Isaac venait de lui faire boire le fond de sa gourde. À présent il ne restait plus rien dans leurs bidons d'eaux. En plus de cette triste nouvelle, une dune immense barrait l'horizon d'est en ouest. Les survivants de la bataille d'Old-Amsterdam se résignèrent. La mort venait les chercher pour de bon cette fois. Isaac s'en voulut, pour lui tout était de sa faute. Le jeune homme les avait conduis jusqu'ici. Son coeur se remplit de rage envers lui-même et il s'élança dans l'ascension de la dune avec désespoir en hurlant de colère. L'homme aux cheveux noirs manqua une dizaine de fois de tomber mais malgré tout il parvint au sommet. En haut il s'effondra de fatigue. Ses yeux captèrent furtivement une couleur verte et bleue au milieu de ce jaune omniprésent. Après avoir reprit son souffle, il releva la tête.

En contrebas une oasis immense prenait place. Même celle d'Old-Amsterdam ne semblait pas si importante. Les palmiers s'élevaient à plus de vingt mètres de haut et de large. Le bleu des étendues d'eau paraissait de la même couleur que le ciel. Isaac hurla à la population en contre-bas de monter.

Une inclinaison de dune plus tard,  un campement fut monter afin de se reposer et de remplir les gourdes. Certains rescapés de la bataille d'Old Amsterdam se voyait déjà vivre ici une nouvelle vie. Isaac reconnut que l'idée était tentante mais l'absence de vie sur cette grande zone préservée du sable le rendit méfiant Pourquoi les premiers exclus à avoir investi le Désert Profond ne s'était-il pas installé ici ? Peut-être ne sont-ils jamais venus jusqu'ici. L'oasis se trouvait très au nord après tout.

Des rondes par précautions furent instaurées et Kram accompagna Luxio lors de la première. Un silence pesait entre les deux. Depuis qu'Isaac avait remporté l'élection, le chef de la garde des Rawis trouvait le comportement du blond inquiétant. En même temps il comprenait que voir son rêve filer sous nos yeux pour un ami pouvait entraîner du ressentiment.

"Ton jour viendra

-Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi est-ce que tout le monde le suit. C'est mon ami je l'adore mais il a toujours eu un goût prononcer pour le danger. Il n'est pas assez raisonnables et matures pour gouverner tout un peuple, encore plus dans une situation de crise pareil, se plaignit Luxio

-Dans des moments pareils, certains leadeurs naturels font leur apparition, cela ne signifie pas que tu serais un mauvais grand-prêteur, je pense qu'Isaac est tout simplement celui dont nous avons besoin à ce moment précis, philosopha Kram.

-Tu parles bien pour un soldat, le complimenta le jeune homme.

-L'homme aux yeux miroirs m'a appris de nombreuses choses et puis en tant que chef des guerriers de mon clan, je dois être capable de m'exprimer pour motiver mes hommes."

Le silence se fit de nouveau mais cette fois l'ambiance semblait meilleure. À la fin de leur inclinaison de dune de garde, Luxio remercia le soldat et alla se reposer à l'abri d'une tente. La fin d'après-midi approchait et Isaac supervisait les dernières installations ainsi que la préparation du repas du soir.

Lorsque le soleil cacha sa lumière derrière les nombreuses dunes du désert, un feu fut allumer et le repas débuta. Verres d'eau, fruits et lamelles de viandes séchées remplirent les ventres affamés des survivants qui pour la première fois depuis longtemps retrouvaient le sourire. Isaac proposa alors une Fabula. Cette tradition partagée par les Rawis et les Old-Amstellodamois consiste à se raconter des récits vrais ou bien légendaires afin de profiter du repas tous ensemble et d'en apprendre plus. Puisque le jeune homme l'avait proposé, Isaac fut désigné comme premier relator soit conteur. 

(Tome 1) Apogée : Expéditions [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant