|Chapitre 2

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POINT DE VUE DE MATTEO

Je me réveille difficilement et ouvre péniblement les yeux, aveuglé par la lumière du salon. Je m'assois lentement sur le canapé, prenant le temps de me réveiller. La résidence est comme à chaque fois silencieuse, Luna doit être partie. Je supporte mal cette situation, mais je n'ai pas réussi à faire autrement.

Les images d'hier soir me reviennent. Accoudé au bar, seul au milieu du boucan, tentant désespérément de noyer mon chagrin dans l'alcool. Puis ma petite balade habituelle au bord del Río Dique, durant laquelle je me remémorais tristement, les larmes dévalant mes joues, l'époque où Luna et moi étions heureux et unis.

Encore une journée que je vais passer à tenter de tuer ma tristesse. Mon téléphone sonne : Gaston. A peine ai-je décroché, il m'ordonne de rappliquer au Roller sur-le-champs car l'Open de musique va commencer. Avec l'incendie, nous avions dû reporter cet événement quatre mois plus tard, c'est à dire aujourd'hui. La loge vient d'être finie d'être retapée.

Je me rends dans la salle de bain encore marquée par la douce odeur de Luna. Elle a dû se parfumer ici. Je prends une douche rapide et enfile des vêtements propres avant de me brosser les dents et de remettre mes cheveux en état.

À contre-coeur, je me rends ensuite au Jam and Roller. Je n'ai envie de voir personne, à part Luna. J'aimerais tant que l'on se retrouve... Mais je ne peux pas.. Mon cœur est bien trop défait.

J'arrive enfin et pousse la porte. Je suis tout de suite assailli par la musique. Tandis que je rejoins Gaston, je remarque que c'est Ramiro qui chante. 

— Ah ! Tu es venu ! s'exclame mon meilleur ami.

— Ouais... fis-je pas très enthousiaste. 

Tout naturellement, je m'étais retiré de la liste des participants. Je ne peux tout simplement pas chanter, et encore moins avec Luna étant donné notre situation. Même si j'adorerais.

La chanson de Ramiro se termine et Ambre vient présenter la personne suivante. Qui n'est autre que Luna. Elle commence à interpréter « Vuelveme a mirar así  », la chanson qu'elle m'avait chanté pour mon anniversaire. Même si elle regarde dans ma direction, elle fuit mon regard. Notre situation est vraiment laborieuse.

* * *

— Et, maintenant, merci d'accueillir... Sebastian Villalobos ! s'exclame Ambre.

Je manque de m'étouffer avec mon jus de fraise. Qu'est ce que ce crétin fou ici ?

Je regarde mon meilleur ami qui semble n'être au courant de rien.
Je jette ensuite un coup d'oeil vers Luna qui souriait en regardant l'autre imbécile. Elle paraissait vraiment heureuse de le voir, ce qui a le don de m'énerver encore plus.

Je me lève et quitte le Roller. J'erre dans les rues, lorsque je tombe sur une boutique pour bébés. Mon cœur se serre encore un peu plus et j'accélère le pas. La perte du bébé m'a affecté encore plus que je ne le pensais, mais je ne voulais pas le dire à Luna qui était déjà très mal. Alors j'ai préféré m'éloigner d'elle. Je crois que c'est ce qui me fait le plus mal. Mais je ne peux pas faire comme si tout allait bien. Alors je reste dans ma douleur, seul. Il en vaut mieux.

Mais je ne peux pas m'arrêter de penser à cet idiot de Sebastian. Pourquoi est-il revenu ? On n'a pas besoin de lui et de chaîne youtube ridicule. Il va encore draguer Luna et elle finira bien par tomber amoureuse de lui. Après tout, nous nous comportons comme deux étrangers et il doit bien être plus amusant que moi. Surtout en ce moment. 

Mon téléphone sonne : Ambre.

— Allô ? soufflais-je.

— Matteo, pourquoi tu es parti ? me demande-t-elle alors qu'elle connaît parfaitement la réponse.

— Pour rien, j'avais besoin de prendre l'air, mentais-je.

— C'est à cause de Sebastian ? devine-t-elle.

— Mmh... Pourquoi il est là lui ? fis-je, énervé.

— Sebastian est ami avec beaucoup de personnes ici, comme Luna.

— Ben moi ne l'aime pas. 

— Je n'avais pas remarqué, fit-elle ironiquement.

— De toute façon je ne le verrais presque pas, il va toujours être collé à Luna, remarquais-je sur les nerfs.

— Ah je vois, tu es jaloux enfaite. 

— Peut-être, mais qu'est ce que ça fait hein ? 

— Luna t'aime, Matteo. 

— Si tu le dis.

— Mais pourquoi tu dis ça ? Qu'est ce qui se passe exactement Matteo ? 

Je soupire, et durant un quart de seconde, j'hésite à tout lui raconter. Je n'ai parlé qu'à Gatson de cette douleur qui me corrode.

— Rien, ça va, fis-je avant de raccrocher.

Je sais que je ne l'ai absolument pas convaincue, mais elle a peut-être compris que je ne souhaitais pas en parler.

* * *

— Je te jure, je déteste ce mec, dis-je à Gaston qui m'avait rejoins.

— Je sais, et ça date d'il y a trois ans.

En face de nous quelqu'un marchait rapidement et me bouscule.

— Hé, tu ne peux pas faire attention un peu ? Regarde devant toi ! m'énervais-je.

La personne me regarde d'un air désolé et continue son chemin.

— Matteo, calme toi, il n'a pas fait exprès, ne fait pas payer à tout le monde ton humeur exécrable.

— Mhh..

— Au fait, vous avez des nouvelles de l'enquête ?

Mon meilleur ami sait que parler de ça me donne des envies de meurtre, mais il sait aussi que j'ai besoin d'exprimer ma colère.

— Non, mais je te promets que si je croise le mec qui a mis l'incendie, je le tue, jurais-je avec haine.

— Je sais que ça t'énerve, et tu devrais exprimer ta haine, mais pas en t'en prennant à tout le monde. Chante, danse, patine, cours, mais évacue cette colère qui te ronge, conseille-t-il.

— Tu as raison... Mais je n'ai plus envie de rien, avouais-je.

— Comment ça ?

— Depuis quelques semaines, je n'ai pas d'inspiration pour chanter, et je n'ai plus envie de patiner... Je suis trop obnubilé par ce p*tain d'incendie.

— Est-ce que ça te fais ça depuis que tu as commencé à t'éloigner de Luna ?

Maintenant que j'y pense, ça coïncide parfaitement. Je n'avais jamais fait le lien.

— Oui... Tu penses que c'est à cause de ça ?

— Je pense que tu l'aimes beaucoup trop pour être vraiment heureux sans elle. Surtout après... Tu m'as compris.

— Peut-être...

— Il faut arranger les choses entre vous.

— Je n'en suis pas capable Gast'.. J'ai l'impression que tout m'échappe...



🌸 🌸 🌸

Voici le chapitre 2✨

Matteo souffre tout autant que Luna... 😢

La vida es mejor contigo | Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant