« 𝙋𝙖𝙨 𝙖𝙪𝙟𝙤𝙪𝙧𝙙'𝙝𝙪𝙞... »

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L'atmosphère s'était alléger, l'ivresse s'était emparé des appréhensions des deux anciens amants qui s'étaient installés autour d'une table, se faisant face. Ils riaient et s'échangeaient des banalités sans mentionner ne serait-ce qu'un instant cette vie dont ils venaient tout juste de sortir.

Comme s'ils avaient oublié ce qu'il s'était passé ces trois dernières années l'un sans l'autre.

Comme s'ils avaient toujours été ensemble.

Comme s'ils ne s'étaient jamais quittés.

Au milieu d'une de leurs conversations, ils avaient même fini par s'échanger leur numéro. Ce fut par ailleurs l'un des seuls moments de la soirée qui ressemblait plus ou moins à de réelles retrouvailles, et non à un simple rencard entre deux jeunes garçons fraîchement tombés amoureux.

Iwaizumi avait pensé à demander à son ancien camarade des explications à propos de la scène dont il avait été témoin. Mais rien ne pressait. Maintenant qu'ils s'étaient retrouvés, il aurait le temps de lui en reparler plus tard. Rien ne valait ce moment. Il ne souhaitait surtout pas le gâcher.

- Ça fait à peu près trois ans, non? lança finalement le brun.

Une nouvelle fois, l'ambiance autour d'eux semblait prendre un nouveau tournant.

Cette fois-ci, c'est un sentiment de nostalgie qui s'était emparé de chacun d'eux.

En réalité ça ne faisait pas "à peu près trois ans", la date d'aujourd'hui correspondait jour pour jour à celle de leur séparation d'autrefois : il y a tout pile trois années de cela. Enfin, Iwaizumi le savait mieux que quiconque, il avait même continué à compter les jours.

1095 jours.

Exactement.

- Trois ans et un jour ; rétorqua le châtain tout juste sonné par le cul sec qu'il venait de s'accorder.

Hajime fut amusé par cette réponse. Alors comme ça, lui aussi s'en était rappelé ? Enfin, plus ou moins, à un jour près. Le brun ne lui en tint pas rigueur et prit à son tour une gorgée. Il le réalisait à nouveau : l'alcool avait bien meilleur goût à ses côtés.

- Sûrement. répondit-il, ne souhaitant pas corriger le brun, non pas par peur de le contredire mais plutôt par crainte de paraître trop intéressé.

- Regarde, il est minuit passé. Oikawa prononça ces quelques mots en approchant son téléphone d'Iwaizumi.

C'était comme s'il avait lu en lui.

Alors non, c'est lui qui avait raison. Cela faisait aujourd'hui trois ans et un jour précisément, puisqu'une nouvelle journée avait commencé. En le réalisant, un sourire s'étendit sur son visage qu'il ne chercha pas le moins du monde à couvrir.

Autour d'eux, le monde s'était arrêté. De temps en temps, ils s'arrêtaient de parler et faisaient fusionner leur regard complice.

Même le silence les rassemblait.

Réalisant que plusieurs heures s'étaient écoulées, Hajime, qui était de loin le plus sobre des deux, proposa à son ami de le raccompagner chez lui. Oikawa fit basculer sa tête de gauche à droite en guise de réponse. Ne désirant apparemment pas quitter le bar. Le brun leva les sourcils. Quel gamin. Finalement, il n'avait pas changé. Sans plus attendre, il recula sa chaise et se leva sans trop d'effort pour se diriger devant celle du châtain.

- Allez princesse, je te ramène dans ton château. Iwaizumi avait retiré la chaise d'Oikawa pour pouvoir le prendre dans ses bras, tel un prince avec sa princesse finalement. Il l'avait trouvé plutôt léger, malgré sa carrure musclée.

- Tu me tiens mal arrête je vais tomber. avait répondu le châtain entre plusieurs éclats de rire.

Sans grande surprise, Hajime ne prit pas en compte les plaintes de sa demoiselle et continua sa course en direction de sa voiture. Une fois qu'ils furent arrivé, il le déposa à nouveau sur le sol et lui ouvrit la portière.

- Allez monte.

Les rires s'étaient estompés pour laisser place à de grands sourires sur leur visage. Les yeux d'Oikawa étaient suspendus à ceux du brun et inconsciemment, son regard dévia au niveau de ses lèvres. Le brun, lui, n'avait pas quitté les yeux du châtain, il remarqua donc à quel point son partenaire le désirait. De ce fait, Iwaizumi déposa sa main contre la mâchoire du châtain, en caressant sa joue avec son pouce. L'instant s'éternisait, faisant monter la tension entre les deux.

- Je peux t'embrasser ? demanda Iwaizumi en se concentrant à son tour sur les lèvres pulpeuses du châtain.

Cependant, Tooru prit son visage en coupe et ne lui répondit pas. L'instant d'après, il fondit sur ses lèvres et s'y accrocha comme s'il avait attendu ce moment toute sa vie. Iwaizumi rapprocha la taille du châtain vers lui pour intensifier le baiser. Ils s'embrassèrent jusqu'à en perdre le souffle. Lorsqu'ils se séparèrent, le menton d'Oikawa vint se nicher dans le cou du brun pour y déposer quelques doux baisers tout en remontant au niveau de son oreille. Son souffle haletant reprenait vie dans ses bras.

- Reste avec moi cette nuit. avait murmuré le châtain à son oreille.

- T'es rapide dis moi. se contenta de répondre Iwaizumi armé d'un rictus naissant.

Il lui fit à nouveau signe de monter dans la voiture tout en lui demandant les coordonnées de son logement vers lequel il se dirigea.

Arrivés à destination, ils entrèrent dans la maison et Iwaizumi scruta du regard l'entrée en sifflant.

- Ah ouais on a pas la même baraque. constata le brun face à l'espace et au "luxe" qu'il aperçut.

Avant même de lui laisser le loisir de plaisanter davantage, Tooru poussa Hajime contre l'un de ses grands murs et vint plaquer sa main à gauche de sa tête. Sans plus tarder, il redonna vie au baiser précèdent en y assénant toujours plus d'ardeur et de passion. Ils ouvrirent la bouche et firent virevolter leurs langues dans un balais sans fin. Désireux d'aller plus loin, Oikawa vint déposer ses mains brûlantes sur la taille et souleva l'épaisseur de vêtements qui recouvrait sa peau.

- T'es bourré alors contente toi d'admirer parce que je te toucherai pas. précisa le brun après avoir réaliser qu'il n'avait jamais connu cet Oikawa si entreprenant.

Le châtain lui répondit par un regard rempli de défi et de sous-entendus puis commença à aspirer son cou, ce qui eu pour effet d'accélérer radicalement la respiration du brun. Satisfait de cette réaction, Tooru commença à descendre tout en embrassant chaque parcelle de peau qu'il croisait. Arrivé au niveau du nombril, Iwaizumi attrapa ses cheveux et fit remonter sa tête à quelques centimètres de la sienne.

- Je t'ai dit pas aujourd'hui.

Il l'embrassa à nouveau et mit cette fois-ci rapidement fin au baiser. Oikawa ne put retenir des plaintes incessantes mais lorsque Hajime lui offrit son plus beau sourire, il sembla oublier.

Les deux allèrent se coucher côte à côte et le châtain retira à son tour son haut. Ils se regardèrent un moment sans rien dire puis Tooru se retourna finalement, faisant dos au brun. Ce dernier comprit la demande et commença à faire danser le bout de ses doigts sur le dos de son ancien capitaine, ces gestes le furent frissonner à plusieurs reprises et à force, il commença à somnoler. Il se sentait léger.

Mais l'ivresse fonctionne ainsi.

Le plaisir est passager et ne rend la réalité que plus déchirante.

Un téléphone vibra sur la table de chevet à côté d'Iwaizumi. Oikawa n'y prêta d'abord pas attention. Le brun, lui, jeta un coup d'œil rapide.

- Y a "♡" qui t'appelle, je raccroche?

Oikawa se redressa immédiatement, et reprit aussi tôt ses esprits, comme s'il venait de se réveiller d'un cauchemar. Ou au contraire, comme s'il venait de réaliser qu'il était seulement en train de rêver.

Il n'a suffit que de cet appel pour voir le visage de Tooru se décomposer. Il avait été négligeant, une fois de plus.

Bien trop naïf pour avoir redonné vie le temps d'une soirée à l'ancien lui.

Scary Boy [Iwaoi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant