1

2 0 0
                                    

" Contente toi de ce que la vie a à t'offrir Aïnoha" dit t'elle avec un sourire. Je n'ai pas eu le temps de répondre qu'elle ferma les yeux, mais contrairement à d'habitude, cette fois ci elle les fermait pour toujours. Et voilà que c'était fini. L'incontournable Inaya Touré venait de mourir. Que serait une histoire sans Inaya Touré ? Comme elle le disait souvent : elle était l'histoire elle-même. Elle venait de s'en aller vers un repos éternel en me laissant des paroles qui allaient devenir mes favorites.. j'avoue qu'elle avait bien raison mais à présent qu'elle était morte, il ne me restait plus de quoi me contenter. Aïnoha n'est rien sans sa sœur Inaya. Elle était le Ying et moi le Yang et c'est aujourd'hui , oui que j'osais enfin l'admettre et d'ailleurs maintenant qu'elle n'était plus là je me rendais enfin compte du fait qu'elle était le seul être humain à avoir ma considération. Pour moi aucun humain ne méritait ne ce serait ce qu'un minime de considération venant de ma personne.

Me voilà la, assise sur un lit d'hôpital, les mains inanimées de ma sœur dans les miennes, un Vendredi 12 Décembre. Oh et j'étais censée souffler ma 21e bougie d'anniversaire mais malheureusement je pleurai la mort subite de ma sœur. C'était comme si on venait de me vider d'une partie entière de moi-même.. j'étais désormais seule. Si bien évidemment je peux me permettre de le dire, Inaya était le seul être qu'il me restait sur Terre et elle était mon unique soutien moral parce que hélas mes parents sont eux aussi morts. Pour une première fois j'osais le lui dire..

-    Je t'aime Inaya..

C'est trop tard je le sais mais je ressentais le besoin de lui dire parce qu'au fond de moi j'étais persuadée du fait qu'elle pouvait m'entendre, qu'elle était là et qu'elle serait toujours là. Morte ou pas. J'ai pris le dernier grain de force qu'il me reste à cet instant pour retirer ma main de la sienne froide et toute pâle tout en ayant dans la tête que c'était la dernière fois que je la touchais et en lui tournant le dos pour appeler les médecins je réalisais à quel point elle me manquait déjà. C'était de loin l'action la plus lourde que je n'ai jamais eu à faire de mon existence...

-    Bonsoir docteur, ma sœur vient de mourir

-    Je suis désolée madame. Et pourtant son état s'améliorait.. comment vous allez ?

-    Je ne sais pas vraiment. Pourriez vous venir s'il vous plaît couvrir son corps ?

-    Oh oui bien sûr. Et mes condoléances Madame, soyez forte.

-    Merci.

A présent je devais rentrer chez nous oui parce que pour moi qu'elle ne soit plus la ou pas ça restera toujours chez nous, ma sœur et moi. Dans la voiture j'ai commencé à penser à ce que j'allais devenir maintenant. La seule phrase dont je vivais avant c'était "La modestie c'est pour les faibles" et c'est bien ce qui faisait de moi la fille la plus détestée de tout Dakar et bien sûr en même temps j'étais la fille dont tout le monde voulait avoir la place. Je le suis toujours je suppose, enfin, je n'en sais pas grand-chose en ce moment je l'ai déjà dit : une partie de moi venait de s'en aller !

28 ans, sans mari, sans enfants, Inaya venait de laisser derrière elle tout ce qu'elle aimait. Tout ce qu'elle aimait d'ailleurs mis à part l'argent et les habits c'était tout simplement moi, Aïnoha.

Me voilà enfin devant notre maison. Je n'arrive même pas a m'imaginer les bâches à l'avant de cette maison aux couleurs vives demain et en entrant j'ai finalement décidé de ne pas en louer car j'en suis sure ma sœur n'en aurait pas voulu. Elle était trop mon contraire pour ça car je pense ça aurait été moi j'aurai pris la peine d'écrire cela dans mon testament : des bâches de qualité pour une personne de qualité. L'intérieur du domicile dans lequel je comptais rester maintenant seule était morne, c'était comme si il venait de perdre tout son éclat et pourtant les couleurs des murs sont très jovials et n'avaient rien qui rappelaient une quelconque tristesse ou obscurité mais aujourd'hui c'était pas pareil. J'ai l'impression que toutes les pièces sont énormément sombre et à chaque fois que je dépasse une photo de Inaya, de moi ou encore de mes parents, je suis  moi aussi très près de les rejoindre.

A Ï N O H A : Inaya, mon éternelle moitié ✨Où les histoires vivent. Découvrez maintenant