Réapprendre à vivre

Chapitre 8

— Tu veux qu'on remette un peu de baume sur tes cicatrices tout à l'heure ? Je sais que ça ne te plaît pas vraiment, mais c'est dommage de le laisser comme ça si ça te démange...

Elle vit clairement Katsuki se mettre à grimacer lorsqu'elle déposa son bol de riz devant lui après l'avoir rempli une nouvelle fois. Elle n'avait pas insisté pour remettre de la crème sur son cou depuis la première fois pour lui laisser un peu de répit, mais elle s'inquiétait de laisser sa peau dans cet état-là. C'était parce qu'elle pensait avoir réussi à faire quelques progrès avec lui qu'elle se permettait d'aborder le sujet.

— Il va falloir en mettre encore plusieurs fois ? grinça-t-il.

— Normalement il faudrait en mettre une fois par jour que pour que ce soit efficace, sourit-elle d'un air désolé. Si tu veux, tu peux tenir mon poignet pour me faire arrêter en cours de route.

— Pour que je te griffe encore accidentellement ? T'as vraiment aucun instinct de préservation...

Sayuri se contenta de sourire en haussant les épaules, avant de finir son assiette. Elle ne pouvait pas vraiment nier ce qu'il venait de dire. C'était seulement la veille qu'elle avait retiré son bandage au bras et une cicatrice lui restait, en souvenir de ce qui s'était produit. Elle n'avait toujours aucune intention d'en vouloir à Katsuki pour avoir essayé de se défendre.

— Je te laisserai tranquille tout le reste de la journée, reprit-elle alors. À moins que tu ne veuilles sortir comme hier ?

Elle avait pu voir sa queue remuer plusieurs fois au cours de leur balade en se rendant à la pharmacie mais n'avait pas fait la moindre remarque à ce sujet. Elle avait pu remarquer qu'il faisait toujours en sorte de faire stopper les mouvements de sa queue dès qu'il s'en rendait lui-même compte.

Katsuki goba plusieurs portions de riz, les yeux rivés sur elle, avant de finir par hocher la tête. Elle lui offrit un sourire, avant de finir son déjeuner.

Elle eut le temps de faire la vaisselle avant que Katsuki ne revienne dans la cuisine avec le bocal de baume en question, reprenant sa place habituelle au comptoir. Sayuri s'essuya les mains avant de le rejoindre, sur un tabouret à bonne distance de lui.

— Tu veux tenir mon poignet alors ?

— Hum...

Elle prit une noisette de crème sur ses doigts avant de lever le bras vers lui doucement, stoppant le mouvement un instant pour lui laisser le temps d'enrouler ses doigts autour de son poignet. Sa prise était forte et serrée, mais ses doigts restaient droits de manière à ce que ses courtes griffes ne soient pas au contact de la peau de Sayuri.

— Tout va bien, d'accord ?

Elle ne savait pas s'il commençait à la croire lorsqu'elle cherchait à le rassurer, néanmoins elle tenait absolument à le dire à chaque fois qu'il n'était pas rassuré sur quelque chose.

Sayuri avança alors la main jusqu'à son cou, la main de Katsuki accompagnant le mouvement. Il eut un sursaut lorsque ses doigts touchèrent sa peau mais il se laissa faire, les oreilles penchées en arrière et ses yeux rouges rivés sur elle. Elle s'efforça de garder un sourire rassurant aux lèvres, étalant la crème sur les cicatrices sur le côté de son cou.

Le traitement pris moins de temps que la première fois. Katsuki était légèrement moins stressé et crispé, ce qui facilitait la tâche de Sayuri. En cours de route, elle avait commencé à chantonner, essayant de détendre un peu l'atmosphère.

— Voilà, c'est terminé. Je vais te laisser quelques jours avant de recommencer, si tu veux.

— Hum.